Sanaa / Genève (CICR) – De sérieux efforts politiques sont indispensables si l’on veut mettre un terme à la guerre qui ravage le pays, entraînant des souffrances inouïes pour les familles yéménites, a fait savoir mercredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
« La population fait face à deux terribles menaces : la guerre et la faim. Dans ce conflit, ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut. Ils sont des millions à avoir été déplacés ; des millions à se coucher chaque soir le ventre vide », déclare Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient.
Une équipe du CICR présente cette semaine à Hodeïda a relevé les conditions de vie désastreuses de milliers de familles déplacées. Les gens n’ont que les vêtements qu’ils portent sur eux et ne survivent que grâce à un peu de riz ou à une bouillie faite de farine et d’eau, quand ils parviennent à se procurer quelque chose à manger.
Par ailleurs, la dévaluation du rial a entraîné une baisse des importations et les restrictions de mouvement à l’intérieur du pays continuent d’avoir des répercussions alarmantes sur une situation humanitaire déjà catastrophique.
Lourdement endettées et fortement fragilisées, des millions de personnes survivent avec un repas par jour. « De nombreuses familles yéménites doivent choisir chaque jour entre s’acheter de la nourriture ou se procurer des médicaments », ajoute M. Carboni.
Le coût de la vie a explosé : le prix de la farine, du sucre, du riz et du lait a enregistré une hausse de 30 % en un mois, et ces denrées sont devenues inaccessibles pour la plupart des foyers modestes, qui ont vu leurs économies fondre au fil des longues années de conflit.
Quant à l’eau potable et aux médicaments, en raison notamment de l’effondrement des infrastructures vitales, ils sont désormais des produits de luxe. D’où la recrudescence de maladies infectieuses comme le choléra et la rougeole que connaît le pays.
Durant le premier semestre 2018, le CICR a fourni une assistance alimentaire à quelque 500 000 Yéménites. Il a aussi aidé plus de 2 millions de personnes à avoir un meilleur accès à l’eau potable et à l’assainissement. Enfin, plus de 14 000 personnes blessées au cours du conflit ont été prises en charge dans 15 hôpitaux soutenus par le CICR dans différentes régions du pays.
Informations complémentaires :
Mirella HODEIB, CICR Sanaa, tél. : +967 7360 71967
Sara ALZAWQARI, CICR Beyrouth, tél. : +961 3 138 353