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FAQ : le CICR, contraint de suspendre ses activités humanitaires en faveur des communautés au Niger

Flag of the International Committee of the Red Cross

Le ministère des Affaires étrangères du Niger a exigé par note verbale du 31 janvier 2025 la fermeture des bureaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le départ, sans délai, de son personnel expatrié. Tout en respectant pleinement cette décision, le CICR est demeuré disponible pour dialoguer avec les autorités, comprendre les motifs de leur décision et y apporter toute clarification utile.Ses démarches n’ont pas abouti.

Le samedi 31 mai, le gouvernement du Niger a communiqué publiquement sur les motifs de l’expulsion du CICR en l’accusant de ‘’collusion avec des groupes armés’’.

Vous trouverez ici notre déclaration.

  • Le CICR ne fournit jamais un soutien financier, logistique ou de tout autre nature aux groupes armés et à toute autre partie au conflit.

    Dans le cadre de son mandat qui lui a été donné par la communauté des Etats (y inclus le Niger), le CICR conduit un dialogue impartial et neutre avec toutes les parties à un conflit afin de faciliter son accès ainsi que son travail d’assistance et de protection.

  • Jamais. De telles allégations d’espionnage compromettent la sécurité de notre personnel et celui de nos partenaires et risquent d’empêcher l’aide humanitaire de parvenir à ceux qui en ont besoin.

    Le dialogue confidentiel que nous entretenons avec toutes les parties au conflit nous permet d’accomplir une part essentielle de notre action : rappeler aux parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et faire part de nos préoccupations quant à la façon dont les hostilités sont conduites.

    Ce dialogue avec les parties au conflit nous offre la possibilité de plaider de façon discrète et soutenue en faveur de la protection des civils pendant les hostilités. Ce mode opératoire vise à sauver des vies et ne doit pas être interprétée autrement. 

  • Le CICR était présent au Niger depuis trente-cinq ans. L'organisation y a mené son action humanitaire dans la région d’Agadez puis dans les régions de Tillabéry, Tahoua et Diffa affectées par les conséquences du conflit armé et de la violence.

    Le CICR et le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge nigérienne ont fourni une assistance aux plus vulnérables, toujours guidés par les principes d'impartialité, de neutralité et d'indépendance. Notre dialogue continu et constructif, dans la mesure du possible avec tous les acteurs, est essentiel pour améliorer le respect des principes et des normes du droit international humanitaire, en particulier la protection des civils, des blessés, des malades et des personnes capturées, détenues ou disparues.

  • Veiller à ce que l'aide parvienne aux personnes qui en ont le plus besoin est la priorité absolue du CICR. En ce qui le concerne, le CICR a mis en place de solides mesures de surveillance et d'atténuation des risques pour veiller à ce que l'aide parvienne directement aux populations concernées.

    Les activités du CICR ne sont pas conçues pour soutenir les actions et les objectifs des parties à un conflit armé, qu'il s'agisse d'États ou de groupes armés non étatiques. Nous sommes donc extrêmement vigilants lorsqu'il s'agit d'éviter un éventuel détournement de l'aide, car cela pourrait nuire à notre acceptation et à notre confiance, entraver l'accès futur à l'aide et soulever des problèmes de sécurité pour nos collègues sur le terrain.

    Le CICR travaille d'arrache-pied pour empêcher le détournement de l'aide et, au fil des ans, il a élaboré des politiques internes et des mesures de diligence raisonnable pour atténuer le risque de détournement de l'aide. Ces mesures comprennent la sélection des fournisseurs et des entrepreneurs, l'évaluation minutieuse des besoins, la mise en œuvre directe et la supervision des activités, ainsi que l'audit des processus de distribution et la mise en place de mécanismes internes sur l’évaluation de l’impact et de la redevabilité envers les bénéficiaires.

  • Le CICR est une organisation humanitaire neutre, impartiale et indépendante. Notre mission est de protéger la vie et la dignité des personnes touchées par un conflit armé et de leur fournir une assistance, telle que de la nourriture et de l'eau potable, des soins de santé et des abris. Nous nous efforçons également de prévenir et d'atténuer les souffrances des personnes touchées par d'autres situations de violence, telles que les troubles et les tensions internes.

    Notre mandat (incluant notre dialogue avec toutes les parties au conflit) nous a été confié par les États dans le cadre des quatre conventions de Genève de 1949, de leurs protocoles additionnels de 1977 et 2005 et des statuts du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de 1986. Notre mandat et notre statut juridique nous distinguent des organisations intergouvernementales (telles que les agences spécialisées des Nations unies) et des organisations non gouvernementales. Ce statut nous permet de fonctionner indépendamment des gouvernements et de servir, en toute impartialité, les personnes qui ont le plus besoin de protection et d'assistance.

  • Pour prétendue collusion avec des groupes armés.

  • Il s’agit de plusieurs millions de bénéficiaires. Au cours des 35 dernières années, nous avons maintenu un dialogue constructif, et collaboré en toute transparence avec les autorités. Ce dialogue avec les autorités étatiques ainsi que les groupes non-étatiques a été essentiel pour améliorer le respect des principes et des normes du droit international humanitaire, en particulier la protection des civils, des blessés, des malades et des personnes capturées, détenues ou disparues.

    Malgré la suspension de nos activités, nous restons prêts à reprendre le dialogue avec les autorités. 

  • L'action humanitaire doit être dissociée des opérations militaires. Notre sécurité repose sur l'acceptation par toutes les parties de notre travail et le respect de notre emblème, raisons pour laquelle nous ne pouvons pas faire usage d’escortes armées.