Article

Conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine : la réponse à vos questions sur les activités du CICR

Cette page répond aux questions fréquemment posées sur l’action que nous menons dans le cadre du conflit armé international qui oppose la Russie à l’Ukraine. Elle est régulièrement mise à jour pour traquer et rectifier les informations mensongères qui circulent sur nous et sur notre action.

Faites attention avant de partager une information

Si vous tombez dans les médias sociaux sur un contenu que vous pensez erroné ou trompeur, vous pouvez le signaler directement à la plateforme concernée.

Vous pouvez également contribuer à ralentir la propagation de la mésinformation en vérifiant la véracité des informations douteuses avant de les partager avec d’autres.

  • Nous sommes actifs en Ukraine depuis 2014 et avons considérablement intensifié notre présence et nos activités depuis le 24 février 2022 afin de mieux venir en aide aux personnes touchées par le conflit armé international, qui ont désespérément besoin d’une assistance humanitaire (notamment de nourriture, d’eau potable, de médicaments et d’abris).

    • Près de 750 collaborateurs du CICR œuvrent actuellement en Ukraine, notamment des professionnels de la santé, des membres de l’Unité contamination par les armes et d’autres spécialistes des interventions d’urgence. Ukrainiens pour la plupart, ils sont nombreux à être personnellement affectés par les effets du conflit.
    • Nos équipes sont basées dans différentes régions contrôlées par les autorités ukrainiennes et russes : Kiev, Odessa, Kharkiv, Lviv, Dnipro, Donetsk et Lougansk. Elles se déploient sur le terrain pour venir en aide aux communautés touchées par le conflit dans des dizaines de villes, y compris à proximité des lignes de front.
    • Nous avons également déployé du personnel en Russie, en Hongrie, en République de Moldova, en Pologne et en Roumanie pour soutenir notre action en faveur de toutes les personnes touchées par le conflit, quelles qu’elles soient et où qu’elles se trouvent. Pour ce faire, nous assurons aussi la coordination avec nos partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
    • Nous avons créé au sein de l’Agence centrale de recherches un bureau spécialement dédié au conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine, qui est chargé de recueillir, centraliser et transmettre des renseignements sur le sort des militaires et des civils tombés aux mains du camp adverse et le lieu où ils se trouvent.
    • Nous avons aussi déployé des équipes en Hongrie, en République de Moldova, en Pologne, en Roumanie et en Russie pour soutenir notre action dans la région et assurer la coordination avec nos partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge .
    • Parallèlement à l’intensification de nos opérations sur le terrain, nous poursuivons notre dialogue confidentiel avec les parties sur la conduite des hostilités et la protection de la population civile, et leur rappelons les obligations qui leur incombent au titre du droit international humanitaire. Nous soulevons dans ce cadre des préoccupations humanitaires pressantes, telles que l’accès aux prisonniers de guerre, le passage en toute sécurité des civils ou encore l’acheminement des secours humanitaires. Notre objectif est d’atténuer les souffrances des personnes qui subissent de plein fouet les effets du conflit armé.

    Les dernières informations sur l’action que nous menons en Ukraine en 2025.

  • Depuis l’escalade du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine en 2022, le CICR s’est attaché à venir en aide aux plus vulnérables, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent. Nous évaluons régulièrement les besoins humanitaires qui varient au gré de l’évolution du contexte humanitaire. Nous ajustons dès lors notre budget pour tenir compte des besoins, notamment le soutien financier que nous apportons à nos partenaires.

    Nous menons des activités humanitaires en Russie conjointement avec la Société de la Croix-Rouge russe et nous soutenons financièrement les activités humanitaires que celle-ci déploie pour répondre aux besoins humanitaires de la population russe particulièrement affectée par le conflit armé.

    Au cours de l’été 2024, confrontée aux besoins humanitaires urgents dans la région de Koursk et aux alentours, la Société de la Croix-Rouge russe a mené des activités humanitaires, au financement desquelles le CICR a contribué. Suite à l’escalade des hostilités dans la région, plus de cent mille personnes ont été déplacées, motivant le CICR à intensifier ses opérations, notamment son soutien à la Société de la Croix-Rouge russe pour venir en aide aux personnes déplacées particulièrement vulnérables et aider les familles à retrouver leurs proches disparus.

    En 2024, le soutien du CICR à la Société de la Croix-Rouge russe s’est élevé à (environ 5,6 millions de francs suisses). Ce montant couvre les activités menées en partenariat avec la Société de la Croix-Rouge russe, principalement l’assistance économique fournie aux personnes déplacées socialement vulnérables dans cinq régions de Russie. L’assistance fournie a varié en fonction des besoins, prenant la forme de versements en espèces, de bons de pharmacie, de cartes bancaires prépayées et de kits de matériel scolaire pour les enfants. Elle a aussi consisté à renforcer les capacités de la Société de la Croix-Rouge russe à intervenir en cas d’urgence, par exemple en reconstituant ses stocks d’urgence, ce qui lui a également permis d’aider des familles à retrouver leurs proches portés disparus. Ce montant a représenté 3% des quelque 196 millions de francs dépensés pour faire face aux conséquences humanitaires du conflit armé en 2024 tant en Ukraine qu’en Russie.

    Les dernières informations sur l’action que nous menons en Fédération de Russie et au Bélarus.

  • Le budget du CICR a avoisiné les 196 millions de francs en 2024, dont plus de 167 millions ont été alloués à l’action du CICR en Ukraine.

  • De manière générale, le CICR s’efforce d’atteindre les personnes touchées par le conflit où qu’elles se trouvent, conformément à son mandat. À cette fin, nous œuvrons en coordination avec nos partenaires opérationnels locaux à Donetsk et Lougansk pour venir en aide à la population profondément touchée par des années d’hostilités. Le CICR n’est pas présent dans les zones de Kherson et Zaporijia, contrôlées par la Russie.

    Les dernières informations sur l’action que nous menons à Donetsk et Lougansk.

  • Lors de l’évacuation de Marioupol en mai 2022, le rôle du CICR était de faciliter la mise en œuvre de l’accord trouvé entre l’Ukraine et la Russie, en notre qualité d’intermédiaire neutre. Les deux parties avaient convenu des détails de l’évacuation, notamment de la logistique de l’opération.

    Selon le rôle que les parties au conflit nous avaient assigné, nous devions accompagner le convoi et assurer une présence pendant toute la durée de l’opération. Notre présence servait également à rappeler aux parties de ne pas négliger les préoccupations humanitaires.

    Nous avons facilité l’évacuation de plus de 470 civils. Lors de telles évacuations, il appartient à chaque partie au conflit de décider s’il convient de mettre en place une procédure de contrôle. Le cas échéant, celle-ci doit impérativement être organisée de manière humaine et digne.

    Le CICR n’a ni le pouvoir ni le mandat de décider ou d’empêcher le contrôle des civils qui partent, si les parties au conflit ont décidé d’instaurer une telle procédure. Le CICR ne peut pas et n’a jamais pu garantir que toutes les personnes en cours d’évacuation passent la procédure de contrôle avec succès. De la même façon, nous ne pouvons pas et nous n’avons pas pu garantir la sécurité des prisonniers de guerre une fois qu’ils étaient entre les mains d’une partie au conflit, parce que nous n’en avons tout simplement pas le pouvoir.

    Notre présence visible pendant l’évacuation a permis de faciliter le processus entre les parties qui procédaient à l’évacuation et les autorités concernées, en leur rappelant la nature humanitaire de l’opération. Les équipes du CICR ont accompagné le convoi pendant toute la durée du trajet et sont restées auprès des personnes évacuées tout au long de l’opération, y compris pendant les nuits passées sous des tentes.

    Quelle que soit la région du monde, le CICR n’a ni le pouvoir ni le mandat d’empêcher la détention de civils ou de combattants, ni de demander leur libération. Ce que nous pouvons faire à notre niveau, c’est continuer de défendre le droit des personnes protégées à être traitées humainement et dans la dignité.

    Conformément aux Conventions de Genève, les États parties à un conflit armé international ont l’obligation de traiter les prisonniers de guerre avec humanité, en respectant leur personne et leur honneur et en les protégeant contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes, la curiosité publique et la torture physique ou morale.

    Notre action se fonde sur la Troisième Convention de Genève, qui prévoit que le CICR doit avoir accès aux prisonniers de guerre. Toutefois, nous ne pouvons pas forcer les États à respecter leurs obligations ni garantir qu’ils le feront.

  • Entre février 2022 et novembre 2025, le CICR a visité près de 7 700 prisonniers de guerre de part et d’autre du conflit armé international qui oppose la Russie et l’Ukraine, bien que principalement en Ukraine. Lorsque nous visitons un lieu d’internement, nous examinons les conditions d’internement et le traitement des prisonniers de guerre. Nous leur transmettons également des nouvelles de leurs familles, qu’ils attendent avec impatience, et dans la mesure du possible, nous leur apportons, entre autres, des couvertures, des vêtements chauds, des articles d’hygiène personnelle et des livres.

    À ce jour, le CICR n’a pas pleinement accès à tous les prisonniers de guerre. Nous savons qu’un grand nombre de prisonniers de guerre et d’internés civils attendent encore ce type de visites et nous poursuivons nos efforts pour tous les rencontrer, conformément à notre engagement humanitaire et au mandat que nous confèrent les Conventions de Genève. Nous savons aussi que chaque jour qui passe plonge un peu plus dans l’angoisse ces prisonniers de guerre et leurs familles, inquiètes d’être ainsi sans nouvelles. En vertu des Troisième et Quatrième Conventions de Genève, le CICR doit être autorisé à voir l’ensemble des prisonniers de guerre et des internés civils, à accéder à tous les endroits où ils sont détenus et à effectuer autant de visites que nécessaire. Tous les États sont juridiquement tenus de prendre les mesures nécessaires à cette fin car ils ont tous ratifié les Conventions de Genève. Dans ce conflit, comme dans tout autre conflit armé, il est impossible au CICR d’assurer le respect des dispositions applicables.

    Nous comprenons la frustration et l’angoisse des familles qui sont sans nouvelles d’un proche. Les familles sont en droit de connaître le sort de leurs proches, qu’ils soient encore en vie, blessés ou décédés. Beaucoup vivent dans l’incertitude depuis de longs mois et ne supportent plus cette attente. Elles veulent des réponses. Et nous aussi.

    Le CICR collecte des renseignements sur ces personnes dont on est sans nouvelles et les communique à leur pays d’origine afin que leurs familles soient tenues informées du sort de leurs proches. Entre février 2022 et novembre 2025, nous avons transmis à plus de 15 800 familles des nouvelles de leurs êtres chers. Cela leur donne de l’espoir et constitue un impératif humanitaire absolu.

    Nous avons cependant pleinement conscience que le temps presse pour tous les prisonniers de guerre que nous n’avons pas encore pu visiter. Leur humanité et leur dignité demeurent au cœur de nos préoccupations. Ils ont besoin d’articles essentiels, de soins, d’assistance et de protection, au même titre que les civils. C’est pourquoi nous travaillons sans discontinuer avec les parties au conflit pour obtenir un accès illimité à tous les lieux où des prisonniers de guerre sont détenus.

  • Le mode d’action privilégié du CICR est le dialogue confidentiel. Cette approche fondée sur la confidentialité nous permet d’échanger librement avec les protagonistes (personnes, groupes, parties) d’un conflit armé ou d’autres situations de violence, de gagner leur confiance, d’obtenir l’accès aux populations touchées et d’assurer la sécurité de nos équipes ainsi que des personnes que nous nous employons à aider.

    Sans les relations que la confidentialité nous permet d’établir, nous ne pourrions pas trouver de solution ni mener à bien notre action. En privilégiant le dialogue confidentiel, nous évitons aussi le risque de politisation des questions humanitaires lié au débat public et protégeons la sécurité de notre personnel sur le terrain et des communautés auxquelles nous portons secours.

    Grâce à cette approche, nous avons facilité la libération de prisonniers de guerre au Yémen et de jeunes filles victimes d’enlèvement au Nigéria, ainsi que l’évacuation de civils pris au piège à Alep (en Syrie) et à Marioupol (en Ukraine), pour ne citer que quelques exemples récents. Cette approche sauve des vies. Et c’est là notre priorité.

    Il arrive au CICR de s’exprimer publiquement, mais il s’abstient de condamner unilatéralement et nommément telle ou telle partie à un conflit. Cela nous vaut parfois des critiques, mais l’essentiel pour nous est de ne pas nuire, par des déclarations publiques, à la réalisation de notre objectif final, qui est d’apporter protection et assistance à celles et ceux qui en ont besoin.

    Le CICR ne recourt à la dénonciation publique qu’à titre exceptionnel et uniquement lorsqu’il a épuisé tous les autres moyens raisonnables de convaincre les parties de respecter le droit international humanitaire sans avoir obtenu les résultats souhaités. Nous ne prenons jamais une telle décision à la légère car il existe un risque que notre capacité à mener à bien notre mission de protection et d’assistance s’en trouve diminuée. N’oubliez pas que dans bien des contextes où nous menons des opérations, l’attention extérieure – plus encore lorsqu’elle donne lieu à des critiques – suscite beaucoup d’hostilité.

  • Notre mission est de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés ou d’autres situations de violence et de leur porter assistance. Pour ce faire, nous devons être en mesure de mener des activités dans les zones de combat et de part et d’autre des lignes de front, dans des contextes extrêmement dangereux et violents. Et cela n’est possible qu’à la condition que toutes les parties aient bien compris l’utilité de notre présence.

    La neutralité que nous observons est moins une valeur qu’un impératif opérationnel. Autrement dit, il ne s’agit pas pour nous d’une posture morale. Rester neutre nous permet d’établir un dialogue et de trouver des solutions à des situations complexes qui ont un impact direct sur la vie des personnes touchées.

    Par exemple, nous travaillons en collaboration avec les parties belligérantes pour faciliter le passage en toute sécurité des civils – qui requiert la coopération des deux camps –, ou encore la restitution des dépouilles de combattants au camp auquel elles appartiennent. C’est aussi grâce à notre neutralité que nous sommes en mesure d’obtenir et de communiquer aux familles, souvent mortes d’inquiétude, des nouvelles d’un proche dont elles avaient perdu la trace. Si nous ne parlions qu’à un seul camp, nous ne pourrions pas aborder des questions essentielles telles que le traitement des prisonniers de guerre ou la conduite des hostilités.

    Si l’on veut faire avancer les choses, se tenir aux côtés des personnes touchées ne suffit pas. Il faut impérativement entretenir un dialogue continu avec les parties au conflit et s’efforcer de les convaincre de respecter le droit international humanitaire.

    Le CICR est parfois critiqué en raison de sa prudence en matière de déclarations publiques. On le qualifie de discret ou de réservé, et il l’est indubitablement par comparaison avec d’autres organisations. Il faut toutefois se méfier des comparaisons car elles peuvent conduire à des conclusions erronées étant donné les différences qui existent entre les mandats, missions et activités respectives des organisations en question.

  • Nous savons que les personnes touchées par le conflit armé sont très inquiètes pour la sécurité et le bien-être de leurs êtres chers. De nombreux enfants à travers le monde sont séparés de leurs proches à cause des conflits armés. La séparation engendre de grandes souffrances et peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur bien-être et leur capacité à reprendre une vie normale.

    Dans le cadre du conflit en Ukraine, comme dans toute autre situation de conflit armé, le CICR discute de la question des enfants non accompagnés ou ayant été séparés de leurs proches avec les autorités des deux camps, pour faire en sorte que enfants et familles soient dûment enregistrés et que leurs dossiers fassent l’objet d’un suivi approprié. Les personnes ayant perdu la trace d’un enfant ont la possibilité de déposer une demande officielle de recherche auprès du CICR.

    Une fois que le contact a été rétabli entre l’enfant et un membre de sa famille et à la condition qu’ils soient tous les deux d’accord, le CICR, avec le concours des Sociétés nationales partenaires, s’emploie à les réunir pour autant que les conditions le permettent.

  • Profondément inacceptables, les sévices infligés aux prisonniers de guerre en captivité sont interdits par la Troisième Convention de Genève. Il est exclu que les délégués du CICR tolèrent ces pratiques ou y participent.

    Lorsque nous visitons des lieux de détention, nous suivons des protocoles stricts. Les délégués du CICR choisis pour visiter les prisonniers de guerre ne peuvent être des citoyens d’aucun des pays parties au conflit armé international. Aucun membre du personnel du CICR ayant visité des prisonniers de guerre ukrainiens n’était un ressortissant russe.

    Lorsqu’ils effectuent leurs visites, les délégués du CICR n’emportent jamais de matériel d’enregistrement.

    L’accès à tous les prisonniers de guerre et internés civils demeure une priorité essentielle pour l’institution et nous continuerons à ne ménager aucun effort pour obtenir un plus large accès aux personnes détenues par les deux parties.

  • Nous n’avons reçu aucune indication crédible étayant le fait que les actes répréhensibles dont font état les allégations publiées en septembre 2023 aient été commis par un membre du Mouvement, y compris du CICR ou de la Société de la Croix-Rouge russe. Il est important de rappeler que la Troisième Convention de Genève interdit d’infliger tous sévices aux prisonniers de guerre en captivité. Doté d’un mandat spécifique de visiter les prisonniers de guerre, le CICR ne tolérerait jamais de telles pratiques, qui sont profondément inacceptables.

  • La crise humanitaire engendrée par le conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine a suscité un déferlement de dons exceptionnel. En 2022, nous avons ainsi pu intensifier notre action en faveur des personnes touchées par le conflit armé, mobilisant près de 416 millions de francs suisses pour répondre à leurs besoins, en Ukraine ainsi que dans les pays voisins.

    L’essentiel de nos dépenses – près de 92% – est consacré à nos opérations en Ukraine. Les fonds restants servent à financer notre action dans les pays voisins ainsi que le bureau de l’Agence centrale de recherches dédié au conflit armé international opposant la Russie à l’Ukraine, qui aide les familles à rétablir le contact avec des proches dont elles étaient sans nouvelles, et s’emploie à retrouver les militaires et les civils tombés aux mains du camp adverse – qu’ils soient morts ou encore en vie –, y compris les ressortissants de pays tiers.

    Grâce à l’afflux de dons que nous avons reçus, nous avons intensifié notre action pour mieux répondre aux immenses besoins dans les régions touchées de plein fouet par les combats. Actuellement, quelque 750 collaborateurs du CICR travaillent dans sept zones particulièrement mises à mal par le conflit, fournissant des secours vitaux et des services essentiels à plusieurs millions de personnes.

    Depuis février 2022, nous réévaluons et adaptons en permanence nos plans et budgets opérationnels concernant l’Ukraine et les pays voisins. Nous faisons ainsi en sorte que nos prévisions demeurent réalistes au regard des activités et des dépenses qui seront engagées sur le terrain pour répondre aux besoins humanitaires engendrés par le conflit.

    Le CICR est extrêmement reconnaissant pour le formidable élan de générosité et de solidarité qu’a suscité la situation des victimes du conflit armé international entre la Russie et l’Ukraine. Grâce aux contributions de nos partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des donateurs individuels, du secteur privé et des gouvernements, des millions de personnes affectées par le conflit ont pu recevoir une assistance vitale.

  • Le CICR n’aide jamais à organiser ou à exécuter des opérations d’évacuation forcée. Cette règle s’applique partout où nous travaillons. Il est exclu que nous apportions notre soutien à une opération qui irait à l’encontre de la volonté des personnes concernées ou de nos principes.

    Nous avons connaissance des allégations qui ont été publiées dans les médias au sujet de vastes déplacements forcés de population, et nous continuons de suivre cette affaire de très près.

    Les informations accessibles au public ne constituent pas notre seule source de renseignements ; avant d’agir, nous nous assurons par nous-mêmes de la véracité des faits. Lorsque nous disposons d’éléments suffisamment solides pour étayer des allégations de violations du droit international humanitaire, nous en informons les parties dans le cadre d’un dialogue bilatéral et confidentiel. Notre objectif est de faire en sorte, à travers le dialogue, que ce droit soit mieux respecté. Un autre volet essentiel de nos activités consiste à rétablir le contact entre les membres des familles qui ont été dispersées par suite du conflit armé international.

  • Nous tenons à rappeler une règle fondamentale : qu’ils se trouvent à bord d’un bus, chez eux ou ailleurs, les civils sont protégés par les Conventions de Genève. Les parties au conflit doivent les épargner dans toute la mesure possible, qu’ils arborent ou non l’emblème de la croix rouge.

    Cela étant dit, l’emblème de la croix rouge comme celui du croissant rouge sont des symboles particuliers dont l’usage est strictement réglementé par le droit international humanitaire. Dans les conflits armés, ils peuvent être utilisés par le personnel médical et les structures de santé, notamment les médecins militaires et les véhicules sanitaires des forces armées. Ils peuvent aussi être utilisés par les travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, apposés sur leurs véhicules, leurs bâtiments et les secours humanitaires qu’ils distribuent.

    Lorsqu’ils sont utilisés par des professionnels de la santé, la croix rouge et le croissant rouge symbolisent la protection que le droit international humanitaire confère aux blessés et aux malades, ainsi qu’à ceux qui les prennent en charge dans un conflit armé. Ces signes peuvent aussi indiquer un lien avec des organisations de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge. Ils permettent de savoir que ceux qui les arborent sont des humanitaires qui viennent en aide aux populations lors de catastrophes naturelles, en temps de guerre ou dans d’autres situations d’urgence.

    Par conséquent, l’utilisation abusive des emblèmes peut avoir de nombreuses conséquences graves, en premier lieu pour les plus vulnérables, car elle peut empêcher les services médicaux militaires, ainsi que le personnel et les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, d’accéder sans risque aux individus et aux communautés en détresse lors d’une crise humanitaire.

    L’usage abusif des emblèmes – qui consiste par exemple, pour des personnes ou des organisations (humanitaires ou non) n’ayant aucun lien avec le Mouvement Croix-Rouge/Croissant-Rouge, à apposer l’un ou l’autre emblème sur leurs véhicules – peut compromettre la fonction protectrice de ces symboles car il entame la confiance que les parties belligérantes et les porteurs d’armes accordent à ce qu’ils représentent. C’est pourquoi nous demandons que les lois qui protègent l’emblème soient respectées par les parties.

  • Nous sommes conscients que, dans un conflit ou toute autre situation de violence, les gens attendent une prise de position claire en faveur du camp auquel ils appartiennent – et tendent à interpréter l’absence d’un soutien explicite comme l’expression d’une solidarité avec le camp d’en face. La neutralité que nous observons signifie que notre priorité est de venir en aide aux personnes touchées par le conflit, quelles qu’elles soient et où qu’elles se trouvent. Et si nous voulons les atteindre, nous devons être en mesure de parler librement avec toutes les parties.

    Les États parties à un conflit ayant l’obligation, au titre du droit international humanitaire, de faciliter l’action du CICR, nous discutons régulièrement avec la Russie et l’Ukraine dans le cadre du conflit armé international qui les oppose.

    Nous échangeons avec une large palette d’interlocuteurs, des responsables politiques aux commandants déployés sur les lignes de front. Dans le cadre de ce dialogue, nous demandons aux États de s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire et d’atténuer les souffrances infligées à la population. Cette entreprise exige de maintenir des contacts réguliers avec les parties dans le respect des principes de neutralité et d’impartialité.

    Ce n’est que par le dialogue que nous pouvons bâtir une relation de confiance qui nous permettra de venir en aide aux personnes parmi les plus vulnérables – en particulier les combattants faits prisonniers et les civils vivant dans les zones de combat.

    Il est en outre essentiel, pour le CICR, de rendre compte de son action, d’abord aux communautés auxquelles il vient en aide, mais également à ses partenaires et donateurs. Chaque année, au mois de juin, nous publions un rapport annuel dans lequel figurent toutes les informations relatives au financement de nos activités. Vous trouverez ici le rapport annuel pour 2024.

  • En ratifiant les Conventions de Genève, les États se sont engagés à respecter le droit international humanitaire. Ils doivent notamment enquêter sur les crimes de guerre qui auraient été commis par leurs forces armées ou sur leur territoire. Ils se sont également engagés, le cas échéant, à poursuivre les suspects.

    Le CICR applique de longue date une pratique de non-intervention dans les procédures judiciaires et de non-divulgation des informations dont ses employés prennent connaissance dans l’exercice de leurs activités. Cela s’applique bien sûr à l’Ukraine, mais aussi partout où le CICR intervient.

    Les problèmes touchant un camp sont examinés avec le camp en question, et pas avec le camp adverse. Étant confidentiels, ces échanges sont propices à un dialogue franc et sans détour, qui nous permet d’instaurer la confiance indispensable à notre travail.

    Les informations que nous recueillons ne sont pas et ne seront jamais transmises à qui que ce soit d’autre, y compris la Cour pénale internationale (CPI). Celle-ci a reconnu dans son Règlement de procédure que le CICR jouit d’un privilège de confidentialité et que les membres de son personnel ne peuvent pas être cités comme témoins dans les procédures de la Cour.

    Pour autant, confidentialité ne rime pas avec complicité. Nous abordons les problèmes existants directement avec les parties au conflit, et non dans l’espace public.

Allégations mensongères à propos de l’action du CICR

Dès le début du conflit armé et au fur et à mesure de son intensification, plusieurs allégations mensongères mettant en cause le CICR et son action ont circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Exemples d’allégations mensongères dont le CICR a été la cible :

  • D’allégations mensongères dont le CICR travaille à l’élaboration d’armes biologiques.
  • D’allégations mensongères dont le CICR distribue des médicaments périmés.
  • D’allégations mensongères dont le CICR est impliqué dans un trafic d’organes (d’enfants).
  • D’allégations mensongères dont l’OTAN se sert de véhicules du CICR pour transporter des armes.

Le CICR n’a jamais pris part à aucune des activités illicites susmentionnées. De tels agissements seraient contraires à toutes les normes de droit ainsi qu’à nos principes. Notre priorité absolue est de fournir une aide d’urgence aux personnes touchées par le conflit et d’œuvrer au respect du droit international humanitaire.

Nous tenons à réaffirmer qu’en plus de nuire à nos opérations et à notre action, la diffusion de telles allégations porte préjudice aux personnes auxquelles nous venons en aide. Nous appelons à faire preuve de retenue et de prudence avant de relayer les informations qui circulent en ligne.

Nous sommes heureux de répondre aux questions portant sur notre action et nous efforçons de communiquer de manière aussi transparente que possible sur nos opérations sans compromettre l’indispensable dialogue bilatéral et confidentiel que nous entretenons avec toutes les parties aux conflits à travers le monde.