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Gaza : deux ans de souffrance, de perte et de survie

Ce qui suit est une déclaration de Sarah Avrillaud, cheffe de la sous-délégation du CICR à Gaza :
Two humanitarian workers wearing vests with Red Cross and partner organization logos stand in front of a heavily damaged, partially destroyed building, assessing the destruction in Gaza
Ahmed Al Waheidi/CICR

"Depuis deux ans, la population civile endure la mort, les déplacements forcés et une atteinte à la dignité d’une ampleur dévastatrice. Nous avons vu l’humanité se vider de sa substance à Gaza. Des milliers de Palestiniens ont été séparés de leur famille, et beaucoup demeurent portés disparus. Le poids de ces deux années se lit sur les visages épuisés de ceux qui tentent de tenir, heure après heure.

Les services essentiels encore en place ne parviennent plus à répondre correctement aux besoins des civils. Beaucoup de personnes n’ont pas un accès régulier, ni un accès sûr, à l’eau, aux installations d’hygiène ou aux soins médicaux. L’épreuve que représente, depuis deux ans, la lutte pour survivre dépasse les mots.

J’ai rencontré des mères terrifiées qui ne savent pas comment nourrir leurs enfants ni comment les protéger. J’ai vu des patients peiner à se rétablir, incapables de se reposer à cause des déplacements incessants. J’ai vu des familles entières sortir de bâtiments détruits, couvertes de poussière, choquées mais vivantes.

Le Comité international de la Croix-Rouge continue d’intervenir partout où cela est possible, aux côtés de partenaires tels que le Croissant-Rouge palestinien. Mais, à mesure que la situation se dégrade, les défis ne cessent de croître. Les organisations humanitaires, seules, ne peuvent répondre à l’accroissement constant des besoins des civils.

Un cessez-le-feu est urgent. L’entrée et la circulation rapides et sans entrave de l’aide humanitaire doivent être autorisées et facilitées à travers la bande de Gaza. Toutes les précautions possibles doivent être prises pour épargner la population civile, qui a déjà trop souffert au cours des deux dernières années.

Ils ont besoin d’une action à un niveau politique maintenant."