Article

Soudan: Point sur les opérations - l’action du CICR à El Fasher et ses environs, dans le Darfour Nord

A woman washes dishes in an outdoor area surrounded by wooden fencing, with metal pots and a blue plastic bucket nearby.
Abakar Oumar Cherif / ICRC

La ville d’El Fasher, dans l’État du Darfour Nord, est tombée après plus de 10 mois de siège. Une dizaine de jours plus tard, la situation humanitaire s’est encore dégradée pour ses habitants.

Craignant pour leur sécurité, des milliers de familles ont fui vers Tawila et ses environs. Parmi les nouveaux arrivants, beaucoup sont totalement démunis – certains sont même partis pieds nus. Des rapports font état de mauvais traitements graves à l’encontre des civils.

Rien ne saurait justifier les abominables violations des règles de la guerre dont nous sommes témoins au Soudan. Aucun patient ne devrait être tué dans un hôpital, et aucun civil ne devrait être abattu alors qu’il tente de s’enfuir de chez lui.

Mirjana Spoljaric Présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)

Aperçu de la situation humanitaire

Depuis mi-avril 2023, le conflit qui sévit au Soudan a contraint plus de 12 millions de personnes à partir de chez elles, ce qui représente le déplacement le plus important jamais enregistré à l'échelle d'un seul pays. Plus de 30 millions de personnes ont besoin d’une assistance et d’une protection humanitaires, alors même que 70 à 80% des structures de santé situées dans les zones touchées par le conflit ont cessé de fonctionner.

Du fait de la guerre, le Soudan connaît en outre sa pire épidémie de choléra depuis des années, épidémie qui a déjà fait plus de 2 400 morts. Des millions de personnes sont exposées à des maladies d’origine hydrique. 

L’action du CICR à El Fasher et dans ses environs

Malgré un accès des plus limités et une dégradation des conditions de sécurité, le CICR est demeuré aux côtés du Croissant-Rouge soudanais pour répondre aux besoins urgents à Tawila, devenue le principal centre d’accueil pour les personnes déplacées dans le Darfour Nord. 

Santé

  • Nous avons livré des fournitures médicales essentielles, notamment du matériel pour pansement, à l’hôpital de Tawila et aux points de santé environnants, mis en place des mesures d’incitation pour leur personnel et aidé à couvrir leurs frais de fonctionnement.
  • Nous avons soutenu l’équipe d’intervention rapide dans le combat qu’elle mène contre le choléra ; tous les cas signalés à Tawila ont été traités. Les efforts actuels consistent surtout à prévenir la propagation de la maladie parmi les familles de déplacés tout juste arrivées d’El Fasher.
  • Le CICR a continué de fournir des médicaments et du matériel chirurgical afin d'assurer des soins vitaux aux personnes victimes de bombardements et de blessures par balle.

Aides monétaires

  • Le CICR a distribué à 10 000 ménages, soit environ 70 000 personnes, des aides sous forme d’argent que les familles ont pu utiliser pour acheter de la nourriture, se construire des abris ou bénéficier de soins de santé, selon leurs besoins.

Eau et assainissement

  • Nous soutenons la remise en état des systèmes d’eau potable, les campagnes de chloration et les activités de promotion de l’hygiène pour éviter la propagation du choléra et des autres maladies d’origine hydrique. 

Rétablissement des liens familiaux

  • L’équipe du CICR chargée de la protection des liens familiaux et la section du Croissant-Rouge soudanais sont opérationnelles à Tawila. Grâce à leurs efforts concertés, plus de 200 appels téléphoniques ont pu être passés dès la première semaine par des personnes séparées de leurs proches en raison du conflit.

Poursuivre notre action humanitaire

Le CICR reste déterminé à venir en aide aux personnes touchées par le conflit dans tout le Soudan. En collaboration avec le Croissant-Rouge soudanais et les partenaires du Mouvement, nous menons une action humanitaire neutre et indépendante destinée à préserver la vie et à rétablir la dignité des personnes, ainsi qu’à faire respecter les règles de la guerre même dans les conditions les plus difficiles. 

Wajdan Hassan Ahmed, SRCS volunteer, holds a young child in her arms