« Pour les civils à Gaza, chaque jour est une lutte acharnée pour survivre aux dangers des combats et supporter les conséquences des déplacements incessants – tout cela sans pouvoir compter sur une aide humanitaire d’urgence », déclare Pascal Hundt, directeur adjoint des opérations du CICR. « Nous ne pouvons pas permettre que cette situation déjà critique s’aggrave davantage. »
Conformément au droit international humanitaire, Israël a l’obligation, dans toute la mesure de ses moyens, de veiller à ce que les besoins essentiels de la population civile placée sous son contrôle soient satisfaits. Or si le blocus se poursuit, des programmes tels que les cuisines collectives du CICR – qui fournissent à de nombreuses personnes leur unique repas quotidien – ne pourront pas être maintenus plus de quelques semaines.
À l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Gaza, les stocks de nourriture et de fournitures médicales diminuent dangereusement et certains médicaments et consommables essentiels sont déjà épuisés. Les hôpitaux et autres structures de santé réorganisent leurs réserves et établissent des priorités pour pouvoir continuer à fonctionner. Sans réapprovisionnement rapide, ils risquent de ne plus être en mesure de prodiguer des soins vitaux aux patients.
La situation sur le plan de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène empire également de jour en jour. Avec la perturbation des systèmes d’approvisionnement en eau, notamment la fermeture de canalisations et la destruction de camions-citernes essentiels, le risque de maladies d’origine hydrique augmente et atteint désormais des niveaux inacceptables.
À cela viennent encore s’ajouter les attaques répétées qui empêchent le personnel de santé de faire son travail. En avril, 15 membres du personnel médical, humanitaire et de la défense civile, dont 8 secouristes du Croissant-Rouge palestinien, ont été brutalement tués. Les dommages causés ces dernières semaines à des établissements médicaux, tels que l’hôpital de campagne du Koweït et l’hôpital Al-Ahli, ont encore affaibli un système de santé déjà exsangue.
Le CICR reste déterminé à venir en aide aux civils gazaouis, mais la dégradation des conditions de sécurité limite fortement les possibilités d’action et la liberté de mouvement de ses équipes ainsi que de ses partenaires. Le droit international humanitaire est pourtant clair : les personnels de santé et les structures médicales doivent être respectés et protégés en toutes circonstances. Toutes les parties doivent veiller à ce que les hôpitaux et autres établissements médicaux restent des sanctuaires où la vie humaine est préservée.
Les autorités doivent permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Les otages doivent être libérés. Les civils doivent être protégés. Il faut agir de toute urgence, faute de quoi Gaza s’enfoncera encore plus profondément dans un chaos dont aucun effort humanitaire ne pourra la sortir.
À propos du CICR
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation neutre, impartiale et indépendante dont le mandat strictement humanitaire découle des Conventions de Genève de 1949. Il porte assistance aux personnes touchées par un conflit armé ou d’autres situations de violence partout dans le monde, mettant tout en œuvre pour améliorer leur sort et protéger leur vie et leur dignité, souvent en collaboration avec ses partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Informations complémentaires :
Hachem Osseiran, CICR Dubaï, tél. : (+971) 504 254 091, hosseiran@icrc.org