Communiqué de presse

Myanmar : six mois après le séisme, les communautés durement touchées sont toujours privées d’eau potable

ICRC workers providing clean water containers in Myanmar

Genève/Yangon (CICR) – Depuis le séisme dévastateur de magnitude 7,7 qui a frappé le Myanmar il y a six mois, les communautés touchées font toujours face au problème criant du manque d’accès à l’eau potable.

La catastrophe aurait privé quelque 4,3 millions de personnes d’eau potable et de services d’assainissement dans ce pays d’Asie du Sud-Est, obligeant bon nombre d’entre elles à se tourner vers des sources insalubres pour satisfaire leurs besoins quotidiens. Dans la région de Sagaing, l’une des zones les plus gravement touchées, seule 20% de la population avait toujours accès à l’eau potable.

«Tous les réservoirs d’eau ont été détruits, donc nous avons dû boire l’eau du lac », explique U Nyein Maung, un résident du village de Nyaung Pin Thar, dans la région de Mandalay. « Il y avait assez d’eau dans certaines zones, mais plus du tout d’eau dans d’autres. En fait, il n’y avait pas assez d’eau pour tout le monde. »

Dans les monastères convertis en abris temporaires ou les camps de déplacés surpeuplés, les conditions de vie demeurent extrêmement rudes et n’offrent qu’un accès limité aux services essentiels. Dans les zones durement touchées et difficiles à atteindre, telles que la municipalité d’Amarapura et le village de Nyaung Pin Thar, à Mandalay, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appuyé des opérations d’urgence pour assurer l’accès à l’eau potable, ce qui a permis de soutenir des communautés privées d’approvisionnement régulier.

Dans les semaines qui ont suivi la catastrophe, le CICR, en étroite coordination avec la Croix-Rouge du Myanmar et d’autres partenaires locaux, a conduit des interventions d’urgence et effectué des réparations plus pérennes en vue de rétablir l’accès à l’eau potable. 

Dans les zones reculées, dont beaucoup étaient difficilement atteignables en raison du mauvais état des infrastructures ou de problèmes de sécurité, de l’eau a été acheminée par camions, des réservoirs ont été installés, des puits ont été remis en état et des kits d’hygiène ont été distribués.

« Les gens qui ont de l’argent peuvent acheter de l’eau, mais pas ceux qui n’en ont pas », déplore Ma Sain Sain Myat, de la municipalité d’Amarapura. « Nous devons attendre le passage du camion-citerne. Si nous parvenons à remplir quatre, cinq ou six seaux, nous pouvons tenir jusqu’à la prochaine distribution. On nous achemine de l’eau potable, et cela change tout pour nous. »

Depuis mars, le CICR a œuvré en étroite collaboration avec des organisations locales, la Croix-Rouge du Myanmar et des volontaires communautaires pour rétablir l’accès de plus de 81 000 personnes à l’eau potable. Ces efforts ont permis à de nombreuses familles extrêmement vulnérables de pouvoir bénéficier à nouveau d’une ressource vitale dans un pays en plein chaos, et ce faisant, de retrouver un semblant de stabilité et de dignité.

« Dans de nombreuses municipalités touchées, les systèmes d’approvisionnement en eau ont été détruits ou gravement endommagés », explique Ei Shwe Zin Myo, une ingénieure du CICR spécialiste de l’eau et de l’habitat à Mandalay. « Notre priorité a consisté non seulement à fournir des secours d’urgence, mais aussi à commencer à rétablir un accès pérenne. Les communautés ne doivent pas être indéfiniment tributaires des camions-citernes. »

Les derniers rapports indiquent que depuis le séisme du 28 mars, au moins 3817 personnes ont été tuées et 5104 blessées dans les régions les plus durement touchées. On estime que 29 000 habitations ont été détruites ou gravement endommagées dans la seule région de Mandalay.

Face à cette situation d’urgence, le CICR a fourni une assistance humanitaire à près de 186 000 personnes dans tout le pays au cours des six derniers mois. Cette assistance a porté sur l’accès à l’eau potable, au logement, à des produits alimentaires, à des articles ménagers essentiels, à des transferts monétaires à usages multiples et à un soutien aux moyens de subsistance.

Si ces efforts se sont révélés vitaux, les besoins humanitaires restent toutefois criants. De nombreuses communautés ne bénéficient toujours que de solutions temporaires et ne cessent de buter sur des obstacles pour accéder aux services essentiels. Le CICR continue de soutenir la réparation d’infrastructures dans une perspective durable, d’améliorer les services d’assainissement et de s’efforcer d’assurer un accès pérenne à l’eau potable dans le cadre d’efforts de relèvement plus larges. L’accès ininterrompu et l’appui de la communauté internationale demeurent essentiels pour aider les familles à reconstruire leur vie dans la dignité.

Le CICR au Myanmar 

Présent au Myanmardepuis 40 ans, le CICR porte assistance aux personnes touchées par les conflits armés et autres situations de violence dans les États de Kachin, Rakhine et Shan, ainsi que dans le centre et le sud du pays. Le Myanmar constitue la deuxième plus grande opération du CICR en Asie.

À propos du CICR

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation neutre, impartiale et indépendante dont le mandat strictement humanitaire découle des Conventions de Genève de 1949. Il porte assistance aux personnes touchées par un conflit armé ou d’autres situations de violence partout dans le monde, mettant tout en œuvre pour améliorer leur sort et protéger leur vie et leur dignité, souvent en collaboration avec ses partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Note à l’intention des rédactions

Un dossier d’information audiovisuel contenant des témoignages de familles touchées, des photos de distributions d’eau, des photos haute résolution et des entretiens avec des collaborateurs du CICR et des partenaires locaux est mis à disposition. Les médias sont invités à utiliser ce matériel en faisant mention de la source « CICR ». [https://www.icrcnewsroom.org]

Informations complémentaires :

Francisco Javier Pavon Molina, CICR Yangon, courriel : fpavonmolina@icrc.org

Aye Myat Thu, CICR Yangon, tél. : +959 786709654, courriel : amyatthu@icrc.org