« Depuis le début de l’année, l’intensification des affrontements dans les États du Kordofan a fait des centaines de morts et exacerbé la crise humanitaire qui frappe le pays. Dans certaines régions, 90% de la population civile a pris la fuite », explique Daniel O’Malley, chef de la délégation du CICR au Soudan. « Mais il n’y a pas que les combats. Les restes explosifs de guerre dispersés sur le territoire mettent gravement en danger les civils, notamment ceux qui fuient les violences ou qui tentent de rentrer chez eux. »
Les blessés et les malades sont particulièrement menacés car les attaques contre les structures sanitaires ont porté un coup terrible au système de santé, qui était déjà mal en point. Dans un contexte où les personnels médicaux ont fui et où les structures ont été endommagées ou détruites, les communautés sont aujourd’hui privées de soins vitaux.
Les déplacements ont pris de l’ampleur dans le Kordofan du Nord, du Sud et de l’Ouest. De nombreuses familles ont été chassées à plusieurs reprises par les mouvements des lignes de front. Les voies d’approvisionnement aussi sont touchées, isolant certaines zones des services les plus élémentaires pendant des mois.
« Les restrictions imposées à la circulation des marchandises ont accentué les pénuries et forcé davantage de personnes à partir pour survivre. Le manque de nourriture et de soins médicaux, ainsi que la dangerosité des itinéraires empruntés pour fuir, viennent aggraver la crise humanitaire qui sévit dans les États du Kordofan et dans d’autres régions du Soudan touchées par le conflit », explique M. O’Malley.
À l’approche de la saison des pluies, l’épidémie de choléra qui a éclaté dans le pays fait peser une menace supplémentaire. On recense déjà plus de 7 800 personnes infectées, alors que les capacités de prise en charge sont particulièrement limitées.
Le CICR rappelle à toutes les parties au conflit qu’elles sont tenues de respecter le droit international humanitaire, qui interdit de lancer des attaques contre les civils et les infrastructures civiles, y compris les hôpitaux et les marchés. Protéger les civils et faire en sorte qu’ils puissent obtenir la nourriture, les services et l’aide humanitaire dont ils ont besoin est à la fois un devoir moral et une obligation juridique.
À propos du CICR
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation neutre, impartiale et indépendante dont le mandat strictement humanitaire découle des Conventions de Genève de 1949. Il porte assistance aux personnes touchées par un conflit armé ou d’autres situations de violence partout dans le monde, mettant tout en œuvre pour améliorer leur sort et protéger leur vie et leur dignité, souvent en collaboration avec ses partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
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