Déclaration

Soudan : déclaration du CICR sur la situation au Darfour

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Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est profondément choqué et préoccupé par les informations provenant d’un nombre croissant de médias, de sources publiques et de témoignages directs faisant état d’atrocités et d’immenses souffrances infligées à la population d’El Fasher. Un phénomène que nous observons également dans d’autres régions du Soudan, telles que les États du Kordofan.

Guidé par son mandat de protection, le CICR tient à rappeler à toutes les parties au conflit que les civils, ainsi que les personnes qui ne participent plus aux hostilités, doivent être traités d’une manière conforme au droit international humanitaire (DIH).

Le CICR souhaite rappeler ici les principales règles applicables à la situation actuelle à El Fasher. En particulier, les civils doivent en toutes circonstances être traités avec humanité et sans aucune distinction défavorable. Leur vie, leurs biens, leur santé et leur bien-être physique et mental doivent être protégés.

Les atteintes à la dignité des personnes, notamment les traitements humiliants et dégradants, sont interdites. Tout acte de violence sexuelle constitue une violation des règles du DIH.

Toutes les personnes qui ne participent plus aux hostilités, y compris celles qui ont déposé les armes ou qui sont malades, blessées ou détenues, doivent être traitées avec humanité en toutes circonstances. Les parties au conflit doivent permettre aux civils de quitter les zones de combat et s’abstenir de les attaquer ou de leur causer du tort pendant leur fuite.

Le CICR souligne en outre que le personnel médical, les hôpitaux et les ambulances doivent être respectés et protégés en tout temps. Ils ne doivent jamais être pris pour cible ni entravés dans l’accomplissement de leur mission vitale.

De même, les travailleurs humanitaires et les volontaires sur le terrain, ainsi que les biens qu’ils utilisent pour apporter des secours, doivent être protégés et autorisés à se déplacer librement afin de pouvoir atteindre les populations vulnérables. Les travailleurs humanitaires sont généralement les premiers – et, bien souvent, les seuls – à venir en aide aux personnes en détresse. Ils mettent à disposition de manière désintéressée leur temps, leurs compétences et leur travail inlassable, mais aussi leur compassion et leur empathie – des qualités qui font souvent toute la différence. Les attaquer revient à mettre en danger à la fois leur vie et les valeurs mêmes d’humanité et de solidarité qu’ils incarnent.

Le respect de ces obligations favorise un espace humanitaire où les vies sont protégées et la dignité humaine pleinement garantie. Cet espace doit être préservé pour pouvoir mener à bien des opérations d’une importance critique.

Le CICR réaffirme sa détermination à déployer ses activités humanitaires, y compris dans son rôle unique d’intermédiaire neutre, conformément au DIH. Il se tient toujours prêt à engager un dialogue bilatéral et confidentiel avec les parties au conflit sur les questions liées à la protection et à l’assistance des victimes de la guerre.

Informations complémentaires :

Sanela Bajrambasic, Port Soudan, tél. : +249912150735, sbajrambasic@icrc.org

Adnan Hezam, Port Soudan, tél. : +249912150735, sbajrambasic@icrc.org

Mateo Jaramillo Ortega, CICR Nairobi, tél. : +254 716 897 265, mjaramillo@icrc.org