Afghanistan : un nombre record de personnes handicapées ont sollicité l’aide du CICR en 2018

23 janvier 2019

Kaboul (CICR) – En 2018, un nombre record de personnes handicapées – plus de 12 000 – se sont adressées pour la première fois à l'un des centres de réadaptation physique gérés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Afghanistan pour solliciter des services.

Si l'aide apportée par ces centres n'a jamais été aussi importante, elle demeure hélas encore largement insuffisante pour couvrir l'ensemble des besoins de la population.

L'an dernier, le CICR a célébré les 30 ans d'existence de son programme de réadaptation physique dans le pays. Plus de 22 000 prothèses, orthèses et autres appareils orthopédiques – un autre chiffre record – ont été fournis en 2018, ainsi que 2 000 fauteuils roulants, 18 000 béquilles et d'innombrables séances de physiothérapie.

« Le nombre record d'Afghans qui s'adressent à nous pour obtenir des services de réadaptation physique est révélateur des besoins énormes qui existent au sein de la population », indique Alberto Cairo, responsable du programme de réadaptation physique du CICR en Afghanistan. « Malgré les efforts importants que nous avons déployés, nous sommes encore très loin de pouvoir fournir une assistance à tous ceux qui en ont besoin. »

Depuis que le CICR a ouvert son premier centre de réadaptation à Kaboul en 1988, il est devenu plus facile de parler de handicap et les autorités afghanes ont fait de ce problème une question prioritaire. Les personnes handicapées sont cependant encore et toujours victimes de préjudices et de discrimination, et se voient offrir trop peu d'opportunités d'emploi et de réinsertion sociale.

« Les personnes qui vivent avec un handicap souffrent d'un manque de perspectives d'emploi, de formation et de réinsertion dans la société, qui conduit à une perte de confiance et d'estime de soi », ajoute Alberto Cairo, qui a commencé à travailler pour le programme de réadaptation physique du CICR l'année de son lancement. « Heureusement, elles ne sont pas rejetées par leur communauté et leur famille. Ce qui leur faut, c'est plus d'opportunités pour démarrer une nouvelle vie. »

Le CICR facilite la réinsertion des personnes handicapées au sein de leur communauté en leur proposant des formations professionnelles, des microcrédits pour monter de petites entreprises, des programmes sportifs comme le basket en fauteuil roulant ou le futsal et d'autres activités récréatives. Il forme et emploie par ailleurs des personnes en situation de handicap dans ses centres de réadaptation physique ; la quasi-totalité des 750 employés sont d'anciens patients qui ont reçu une formation et travaillent dans les centres comme physiothérapeutes, infirmiers, orthoprothésistes, administrateurs ou logisticiens.

« Ces centres sont devenus des structures gérées par des personnes handicapées pour des personnes handicapées », explique Alberto Cairo.

Si la situation qui prévaut aujourd'hui en Afghanistan cause d'immenses souffrances à la population civile, des milliers de personnes handicapées ont vu leur vie s'améliorer grâce au programme de réadaptation physique du CICR.

« Je ne peux pas imaginer ce que serait ma vie sans le soutien du CICR. J'ai une existence très difficile, mais le programme de soins à domicile du CICR l'a rendue supportable. Pour ma famille et moi, il est tellement important de sentir que nous n'avons pas été oubliés », explique Abdul Rasaq, un patient paraplégique de 45 ans.

Quelques faits sur le programme de réadaptation du CICR :

• Beaucoup de bénéficiaires du CICR doivent leur handicap à des mines, des restes explosifs de guerre ou des balles d'armes à feu. L'institution porte aussi assistance aux personnes malades, souffrant d'affections congénitales ou blessées dans des accidents.
• Selon une enquête nationale conduite en 2015, environ 1,5 million d'Afghans (sur une population estimée à 33 millions) présentent une forme ou une autre de handicap physique.
• Le CICR a commencé à soutenir les personnes handicapées à Kaboul en 1988, en les aidant à retrouver leur mobilité par des services d'appareillage et des séances de physiothérapie.
• Il gère aujourd'hui sept centres de réadaptation physique en Afghanistan : à Kaboul, Mazar-i-Sharif, Hérat, Jalalabad, Gulbarhar, Faizabad et Lashka Gah.

Informations complémentaires :

Robin WAUDO, ICRC Kabul, +93 729 140 510
Sanela BAJRAMBASIC, ICRC Geneva, +41 79 217 32 17
Graziella LEITI PICCOLI, ICRC Bangkok, +66 81 950 12 70