"Atteyipe Youssouf était bien plus un frère qu’un collègue pour moi"
Les amis du chauffeur tué en République centrafricaine partagent leurs souvenirs.
Le 4 novembre 2017, Atteyipe Youssouf a été tué alors qu'il acheminait de l'aide humanitaire pour les populations centrafricaines dans le besoin.
Atteyipe Youssouf travaillait au CICR depuis février 2013. Il était marié et avait neuf enfants. Sa personnalité généreuse et dynamique était reconnue de tous et sa mort tragique laisse ses collègues et sa famille dans la tristesse et le désarroi.
Au travers de plusieurs témoignages, ses collègues partagent leurs souvenirs.
« Atteyipe était un collaborateur dynamique, dévoué, flexible, disponible, enthousiaste et déterminé dans l'accomplissement des tâches qui lui étaient confiées. »
Il aimait son travail de tout son cœur et était apprécié de tout le monde. Tous ceux qui ont travaillé avec AT (c'est comme ça que nous avions l'habitude de l'appeler) gardent de lui un souvenir impérissable.
« En plus d'être un conducteur prudent et attentif, il était toujours disponible en cas d'urgence. »
Sa détermination et son optimisme ont souvent contribué à la réussite de nos missions. Plusieurs fois, sur des tronçons de piste que nous jugions impraticables et quand nous pensions que le passage était impossible, il nous convainquait d'essayer quand même. Et nous passions !
« Atteyipe était une âme enjouée, c'était un homme doux et gentil. »
Il nous a toujours protégés lors de nos missions sur le terrain car la façon dont il s'approchait des porteurs d'armes et leur parlait, inspirait la confiance.
Toujours à l'écoute des autres et prêt à venir en aide, il avait beaucoup d'amis et un très grand cercle social. Partout où il allait, il réussissait à créer un environnement amical. Une fois que vous étiez devenus ami avec lui, il ne vous oubliait jamais.
Aujourd'hui, il n'est plus de ce monde. Il est parti trop vite mais nous n'oublierons jamais ses immenses qualités.
Ces dernières années, le nombre de personnes travaillant pour des organisations humanitaires qui ont été violentées ou tuées dans l'exercice de leurs fonctions a augmenté de manière dramatique dans les zones de conflit.
En République centrafricaine, trois autres incidents tragiques ont eu lieu en 2017, au cours desquels 11 travailleurs de la Croix-Rouge ont trouvé la mort dans l'exercice de leurs fonctions. S'attaquer ainsi à celles et ceux dont le travail consiste à assister et faire protéger les très nombreuses victimes du conflit et d'autres situations de violence qui ont cours en RCA est inadmissible et intolérable.
Même si le CICR effectue un travail considérable en République centrafricaine, ce type d'attaques et de menaces porte atteinte à notre capacité d'apporter de l'aide humanitaire aux populations qui en ont désespérément besoin.