Cinq messages à retenir des commissions sur les soins de santé en danger

Les soins de santé en danger, bulletin d'information - mars 2016

En décembre 2015, l'ambassadeur Seleka a présidé deux commissions sur les soins de santé en danger à la XXXIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Plus de 30 représentants d'États, de Sociétés nationales et d'organisations du secteur de la santé du monde entier ont évoqué les mesures qu'ils avaient prises pour garantir la sécurité des soins de santé. La richesse des expériences qu'ils ont échangées est encourageante, en particulier compte tenu du fait que la violence contre les travailleurs de la santé et les établissements médicaux est extrêmement répandue. Il ne se passe en effet pratiquement pas un jour sans que nous pleurions la perte, sur la ligne de front, de médecins dévoués et que des civils innocents soient privés de soins vitaux. Les participants aux commissions nous ont invités à nous concentrer sur les expériences positives et constructives, à les partager et à les exploiter au maximum.

Nous avons demandé à l'ambassadeur Seleka de partager avec nous les messages clés qu'il a retenus des commissions.

1. Ne pas laisser le sectarisme interférer dans la sphère humanitaire

Si nous entendons apporter des solutions au problème de la violence contre les soins de santé, nous devrions mettre l'accent sur la franchise et le véritable esprit d'engagement constructif, de dialogue ouvert, de dépolitisation et d'échange des meilleures pratiques qui ont marqué les travaux des commissions.

2. Associer le plus grand nombre

Pour reprendre les mots du Dr Otmar Kloiber, secrétaire général de l'Association médicale mondiale, « nous sommes tous concernés ». Que nous soyons directement touchés ou pas, nous devrions tous contribuer à faire en sorte que les soins de santé puissent être fournis en toute sécurité. Parce que le respect du droit international humanitaire est dans l'intérêt de l'humanité, en particulier au milieu de la brutalité et de la sauvagerie de la guerre.

3. Faire passer les communautés en premier

Les communautés jouent un rôle central dans la protection des travailleurs de la santé et des structures médicales. Les membres des communautés devraient avoir un fort sentiment d'appropriation et de respect des hôpitaux. Cela n'est possible que s'ils savent que les établissements et les personnels de santé se préoccupent de la santé et du bien-être de tous les patients, indépendamment de leur race, de leur religion, de leur origine ethnique et de la faction ou partie à laquelle ils appartiennent dans un conflit armé. La XXXIIe Conférence internationale nous a rappelé combien les sept Principes fondamentaux du Mouvement sont pertinents et applicables dans les situations de conflit et d'urgence contemporaines. Les principes de neutralité et d'impartialité doivent être respectés par tous, en particulier en ce qui concerne les services de santé.

4. Déployer des efforts en temps de paix

Il est crucial de promouvoir le respect des services de santé non seulement pendant les conflits, mais aussi en temps de paix. La prévention est la clé.

5. Penser à long terme et prendre des mesures

Les commissions sur les soins de santé en danger n'avaient pas pour but de théoriser les questions thématiques. Elles étaient axées sur l'action et ont visé en priorité à promouvoir les pratiques susceptibles de mettre un terme au fléau qui met actuellement en péril les soins de santé. C'est là un enseignement à tirer pour chacun de nous. Il est essentiel que les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les gouvernements nationaux et les communautés économiques régionales, individuellement et collectivement, élaborent et soumettent des engagements de nature à rallier et à mobiliser les gens. La nécessité absolue d'aller au-delà des simples communautés d'intérêts pour former de véritables communautés d'action a été soulignée, car la problématique des soins de santé en danger est une question de vie ou de mort.

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