Guinée : des instructeurs de l’École de gendarmerie formés au respect des droits humains
Un atelier de formation des instructeurs des écoles de la gendarmerie nationale de Guinée sur les principes humanitaires et les standards internationaux en matière d’application de la loi a réuni 25 participants du 29 novembre au 1er décembre 2016, à l’École nationale de gendarmerie de Sonfonia.
C’est le dernier jour de formation et la dernière séance de travail avant la remise des attestations. Les 25 instructeurs gendarmes et les formateurs du CICR sont dans une salle au sein de l’École de Gendarmerie où sont formés chaque année des centaines de gendarmes. Installés en demi-cercle, ils font le point sur les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité et de responsabilité qui doivent être observés dans l’exercice de leurs fonctions, quelles que soient les circonstances. On discute, on se contredit, on s’explique… La convivialité et la participation des agents à cette dernière séance illustre le caractère pratique et pertinent de l’atelier. Un des agents rappelle comment, malgré les réalités du terrain, il est nécessaire de toujours rester en conformité avec le droit lors des opérations de maintien de l’ordre. Un autre souligne qu’il est essentiel de renforcer le lien de confiance avec les civils pour réussir son travail.
Le Maréchal des logis, Diarra Kourouma, a apprécié les discussions et les échanges avec les instructeurs : «Comment intervenir sans violer le droit ? Quel matériel peut-on utiliser ? Où se trouve notre limite ? Sans tabou, nous avons eu l’opportunité de discuter de tout cela et de découvrir des éléments de solutions avec le formateur du CICR, lui-même ancien policier.»
Le Sous-lieutenant Damba Camara a bien pris conscience de la responsabilité du gendarme: « Il n’est pas permis de tout faire, lance-t-il. Il y a des principes qui régissent notre action, et nous en avons largement débattu pendant cette formation. En tant qu’instructeurs chargés de la formation d’autres gendarmes, nous ferons en sorte que tous soient informés de ces principes et responsabilités.»
Cédric Picarat, le délégué du CICR auprès des forces de police et de sécurité – et animateur de l’atelier – est satisfait du déroulement de la formation : «Durant ces 3 jours, les participants se sont investis et responsabilisés en tant qu’acteurs à cet atelier. Nous avons beaucoup travaillé sur l’usage de la force, des armes à feu et sur la problématique de la détention. J’ai été ravi de constater qu’en si peu de temps ils ont pu délivrer un travail complet et consistant sur ces différentes thématiques.»
L’atelier est clos. La cheffe de délégation du CICR en Guinée, Patricia Escolano Guiote, est heureuse d'accompagner la cérémonie de remise de certificats. Elle espère que cette formation renforcera le respect des droits humains et l'intégration des principes humanitaires dans le cursus de formation de la Gendarmerie : « Le caractère hybride de la gendarmerie guinéenne requiert une formation adaptée à ce profil, à cheval entre les missions de maintien de l'ordre en temps de paix et de défense du territoire en temps de guerre. Je souhaite qu’à leur tour, les instructeurs formés créent du matériel didactique adapté à leur contexte et multiplient les formations auprès d’autres gendarmes dans tout le pays.»
Ce groupe d’instructeurs gendarmes est le troisième formé par le CICR. Désormais, tous les instructeurs de la première promotion ont été formés dans le droit international humanitaire et les droits de l'homme.