À l'unanimité, le Jury de la 7ème édition du « Visa d'Or humanitaire du CICR » a récompensé ce matin à Paris le travail d'une jeune photojournaliste, Angela Ponce Romero. Intitulé « Ayacucho », du nom de l'une des principales villes du Pérou (*), le reportage traite des personnes portées disparues lors des violences entre les forces gouvernementales et le groupe armé Sentier Lumineux.
Selon la photographe, durant les pires années – les deux dernières décennies du XXe siècle –, nombre de femmes furent soumises à la terreur, recrutées enfants par divers groupes armés, victimes de mariages forcés ou encore d'abus sexuels. Aujourd'hui, Angela Ponce Romero montre dans son reportage des survivantes en lutte, veuves et orphelines, en quête de justice et en particulier de vérité sur ce qu'il est advenu de leurs proches « portés disparus ».
C'est une nouvelle formidable que de recevoir le Visa d'Or humanitaire du CICR, commente Angela Ponce Romero, jointe aujourd'hui par téléphone. Ce reportage a été difficile à réaliser mais c'est un sujet dont il faut parler. Recevoir ce prix n'est pas seulement important pour moi, mais pour tous les gens d'Ayacucho.
Doté de 8 000 euros, le « Visa d'Or humanitaire du CICR » s'adresse à des photojournalistes professionnels à qui est proposé le thème des femmes dans la guerre : femmes combattantes, femmes détenues, femmes victimes de la violence sexuelle, femmes cheffes de famille en l'absence des hommes, femmes à la recherche de proches disparus...
Le jury se composait cette année de : Armelle Canitrot (La Croix), Cyril Drouhet (Le Figaro Magazine), Magali Corouge (Magazine Causette), Romain Lacroix (Paris-Match), Magdalena Herrera (Géo), Sébastien Carliez (CICR) et David-Pierre Marquet (CICR).
Le prix sera officiellement remis à Angela Ponce Romero le 7 septembre prochain à Perpignan, lors de la 29e édition du Festival international du photojournalisme, Visa pour l'Image. Le travail de la lauréate sera exposé au Palais des Corts du 2 au 17 septembre.
(*) La ville péruvienne d'Ayacucho porte le nom de la plaine environnante. En quechua, ayak'uchu signifie probablement le coin (k'uchu) aux cadavres (aya) (k'uchu a le sens de coin, angle aigu, rive, rivage...).