Qu'a fait le CICR en 2014 pour aider les personnes touchées par le conflit au Liban ?

14 janvier 2015
Qu'a fait le CICR en 2014 pour aider les personnes touchées par le conflit au Liban ?
Bekaa, eastern Lebanon. Lebanese citizens who have returned to their country after fleeing the conflict in Syria / CC BY-NC-ND / ICRC / H. Baydoun

Présent au Liban depuis 1967, le CICR y conduit sa mission humanitaire en collaboration avec la Croix-Rouge libanaise, son principal partenaire. Il y a mené ses activités tout au long de la guerre civile et pendant les autres périodes de conflit et de violence qui se sont poursuivies jusqu'à aujourd'hui. Les opérations qu'il conduit actuellement se développent rapidement du fait de l'augmentation des besoins des communautés libanaises qui accueillent les personnes fuyant le conflit et la violence dans la région. Le CICR déploie toute une gamme d'activités humanitaires, qui consistent notamment à assurer l'accès à l'eau et à l'assainissement, fournir des secours et des aides en espèces et dispenser des soins de santé.

Une des tâches les plus importantes et pressantes auxquelles la délégation travaille actuellement est la recherche des personnes qui ont disparu pendant la guerre civile au Liban. Ce problème humanitaire mobilise le CICR qui collabore étroitement avec les autorités libanaises et des associations de familles de personnes disparues pour savoir ce qu'il est advenu de ces personnes.

Le CICR travaille aussi à promouvoir le respect du droit international humanitaire (DIH) par les porteurs d'armes dans tout le pays ; il les rencontre et organise des séances de formation à leur intention. Il visite également des personnes détenues, aide les familles dispersées (notamment celles de détenus étrangers ou de réfugiés) à garder le contact en transmettant des nouvelles familiales dans des messages Croix-Rouge ou des « salamaat » (brefs messages oraux pour dire qu'une personne va bien). Il travaille en collaboration étroite avec la Croix-Rouge libanaise et se félicite de ce partenariat essentiel pour la bonne marche de ses programmes sur tout le territoire libanais.

Qu'a fait le CICR en 2014 pour aider les personnes touchées par le conflit au Liban ?

Eau et infrastructure

Le CICR a :

  • mené à terme 16 projets ayant permis d'améliorer l'accès à l'eau et les conditions de vie dans des campements, pour une population totale de plus de 380 000 personnes, y compris des communautés d'accueil ;
  • coopéré avec la Croix-Rouge libanaise sur des projets dans les domaines de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène ayant permis d'améliorer les conditions de vie dans des campements informels installés dans le nord du Liban et dans la région de la Bekaa.

Personnes portées disparues

  • Le CICR a mené 489 entretiens dans le cadre de ses activités visant à faire la lumière sur le sort des personnes dont on est toujours sans nouvelles depuis la guerre civile libanaise. Les informations ainsi recueillies seront comparées avec celles obtenues de restes humains. Avec ceux de 2014, plus de 1 700 entretiens ont été réalisés depuis le lancement du projet de collecte de données en 2012.
  • Plusieurs campagnes d'information ont été menées pour défendre le droit des familles de savoir ce qu'il est advenu de leurs proches disparus et pour promouvoir la mise en place de cadres juridiques appropriés ainsi que la création d'une commission nationale indépendante chargée de la question des personnes portées disparues.

Une mère montre les photos de ses trois fils qui tous ont disparu durant la guerre civile. / CC BY-NC-ND / ICRC / M. Tahtah

Assistance aux détenus

Le CICR a :

  • visité quelque 6 500 détenus dans 29 lieux de détention ;
  • distribué des articles de première nécessité, tels que des matelas, des vêtements, des couvertures, des assortiments d'articles d'hygiène et des produits de nettoyage, à 6 200 détenus.
  • Les détenus ont pu maintenir le avec leurs proches vivant au Liban ou à l'étranger grâce au service de messages Croix-Rouge du CICR. Plus de 1000 courts messages oraux ou salamats ont été également transmis par les délégués du CICR.

Santé

Le CICR a :

  • fourni des médicaments et du matériel médical ayant permis de soigner plus de 6 200 patients, dont au moins 1 400 souffrant de blessures par armes ;
  • l'assistance fournie par le CICR a contribué à ce que 140 000 consultations ambulatoires soient réalisées à Arsal, une ville à la frontière avec la Syrie ;
  • fourni dans son Centre de formation en traumatologie balistique de Tripoli des services chirurgicaux et de réadaptation physique à plus de 80 patients ayant subi des blessures par armes ;
  • apporté une aide financière pour permettre à plus de 350 patients libanais, syriens et palestiniens grièvement blessés de se faire soigner dans des hôpitaux libanais ;
  • fourni des béquilles, des fauteuils roulants et d'autres aides à la mobilité pour une centaine de patients ;
  • organisé une formation aux premiers secours pour 60 membres des forces armées libanaises, 200 porteurs d'armes palestiniens et 30 civils syriens, qui se sont vu par ailleurs remettre des trousses et du matériel de premiers secours ;
  • fourni à trois centres de soins de santé primaires des médicaments, du matériel médical et des articles médicaux à usage unique et organisé des formations pour leur personnel, au bénéfice de plus de 100 000 patients ;
  • organisé un cours en traumatologie d'urgence pour 38 chirurgiens, dont 16 d'Arsal et 22 de Nabatieh, dans le sud du Liban ;
  • donné du matériel médical et deux générateurs à la Société islamique de la santé (Islamic Health Society) dans le sud du Liban ;
  • fourni une aide financière ayant permis d'équiper entièrement le bloc opératoire d'un hôpital de Nabatieh.

Centre de formation en traumatologie (WTTC), Tripoli. Hiba, une petite fille de six ans, tient la main de sa mère, après son opération. Elle avait été blessée à Homs en Syrie / CC BY-NC-ND / ICRC / M. Tahtah

Aide d'urgence

Le CICR a :

  • travaillé en coopération avec la Croix-Rouge libanaise pour approvisionner en vivres plus de 14 500 personnes (familles d'accueil libanaises, déplacés internes et d'autres personnes fuyant le conflit, notamment des Palestiniens, des Irakiens et des Syriens), et fourni à 9 900 personnes des articles ménagers de première nécessité, tels que des bâches, des articles d'hygiène, des couvertures, des matelas, des ustensiles de cuisine et des jerricanes ;
  • réagi aux inondations à Tripoli en distribuant des matelas, des couvertures et des assortiments d'articles d'hygiène à 1 700 Palestiniens vivant dans le camp de Nahr al-Bared ;
  • fourni un repas chaud par jour à 350 personnes.

Aide financière en espèces et soutien aux activités génératrices de revenu

Le CICR a :

  • fourni une aide en espèces à plus de 14 200 Syriens et Palestiniens ayant fui le conflit en Syrie pour leur permettre de subvenir à leurs besoins pendant cinq mois durant l'hiver ;
  • mis en place un programme d'aide en espèces sur six mois pour 950 Libanais de retour chez eux ;
  • associé à un programme « argent contre travail » 150 chefs de famille vivant dans des secteurs de Tripoli touchés par la violence urbaine, leur permettant ainsi d'avoir un revenu pendant cinq mois ;
  • agi par le biais de coopératives de femmes pour apporter un soutien financier à 45 femmes vulnérables ayant charge de famille et vivant dans le nord de la Bekaa, leur permettant ainsi de se procurer un revenu pour subvenir aux besoins de leurs familles.


Des hommes de Jabal Mohsen et de Bab El-Tebbeneh participent au programme du CICR "argent-contre-travail", au nord du Liban./ CC BY-NC-ND / ICRC / L. Selvinelli