Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge salue l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge salue l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Genève / New York (CICR / Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) – Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge salue l’entrée en vigueur, ce 22 janvier 2021, du premier instrument de droit international humanitaire contenant des dispositions visant à remédier aux conséquences humanitaires catastrophiques de l’utilisation et de la mise à l’essai d’armes nucléaires.
Communiqué de presse 21 janvier 2021

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires interdit expressément et catégoriquement d’employer, de menacer d’employer, de mettre au point, de produire, de mettre à l’essai et de stocker de telles armes. Il fait aussi obligation à tous les États parties de ne jamais aider, encourager ou inciter quiconque, de quelque manière que ce soit, à se livrer à l’une ou l’autre des activités interdites au titre de son article premier.

« Aujourd’hui est un jour de victoire pour l’humanité. Ce Traité – le résultat de plus de 75 années d’effort – affirme avec force que les armes nucléaires sont inacceptables d’un point de vue moral, humanitaire et désormais juridique. En renforçant l’arsenal juridique visant à lutter contre les armes nucléaires et en portant plus loin la délégitimation de ces armes inhumaines, il nous permet de croire en l’avènement possible d’un monde enfin libéré de la menace nucléaire », a déclaré Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge.

Les responsables du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge saluent l’entrée en vigueur du Traité et félicitent les 51 États[1] qui y sont déjà parties. Par leur adhésion au Traité, ces derniers affichent clairement leur refus de considérer l’arme nucléaire comme une composante inévitable de l’architecture de la sécurité internationale et invitent les dirigeants des autres pays, notamment des États détenteurs d’armes nucléaires, à faire à leur tour un pas en faveur de la dénucléarisation du monde conformément aux obligations internationales en vigueur depuis longtemps, en particulier celles qui découlent du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

« L’entrée en vigueur de cet instrument du droit international humanitaire vient à point nommé nous rappeler qu’en dépit des tensions mondiales actuelles, nous pouvons nous prémunir contre les plus graves dangers en agissant ensemble, dans le véritable esprit du multilatéralisme. C’est précisément cette capacité à unir nos efforts et à coordonner notre action de manière efficace qu’il nous faut mobiliser face aux autres périls qui menacent aujourd’hui l’humanité », a souligné Francesco Rocca, président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Le Traité fait aussi obligation aux États parties de fournir une assistance, notamment des soins médicaux, une réadaptation et un soutien psychologique, à toutes les victimes relevant de leur juridiction sans discrimination, de veiller à leur insertion sociale et économique, et aussi de prendre des mesures pour assainir les zones contaminées par suite de l’utilisation ou de la mise à l’essai d’armes nucléaires.

« Il s’agit d’une avancée historique en faveur d’une atténuation effective des effets à long terme de ces armes de destruction massive. Compte tenu des preuves accablantes des immenses souffrances et destructions causées par les armes nucléaires et de la menace qu’elles représentent pour la survie de l’humanité, les arguments avancés pour justifier leur utilisation ou leur simple existence apparaissent de plus en plus indéfendables. Il est difficilement concevable que l’emploi de telles armes puisse un jour être conforme au droit international humanitaire », a fait remarquer M. Maurer.

Le Traité entre en vigueur dans un contexte de crise sanitaire mondiale qui donne un douloureux aperçu de ce qui arrive lorsque les systèmes de santé publique sont submergés par un afflux de patients. Si une explosion nucléaire venait à se produire, il serait impossible de déployer une réponse sanitaire à la mesure des besoins incommensurables qui en résulteraient. Aucun système de santé, aucun gouvernement ni aucune organisation humanitaire ne serait à même de répondre de façon adéquate à l’ensemble des besoins d’assistance qu’engendrerait une telle catastrophe.

Le renforcement du rôle des armes nucléaires dans les politiques d’armement des États qui en sont dotés et la poursuite des efforts de modernisation des arsenaux nucléaires témoignent d’une montée en puissance inquiétante du risque qu’il soit fait usage de ces armes. C’est pourquoi nous devons agir de toute urgence pour neutraliser la menace nucléaire en commençant par exclure l’utilisation et la mise à l’essai de telles armes du champ des possibilités.

Les États parties au Traité, qui se réuniront pour la première fois dans le courant de l’année 2021, doivent dès à présent s’attacher à en assurer la mise en œuvre rigoureuse et encourager les autres États à y adhérer.

« Le Traité met chacun d’entre nous face à une question très simple : voulons-nous, oui ou non, en finir avec les armes nucléaires ? Nous sommes décidés, avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à intensifier nos efforts en vue d’obtenir l’adhésion la plus large possible au Traité et à promouvoir sa vision de la sécurité collective. L’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est une victoire, mais ce n’est qu’un début ; la lutte pour un monde dénucléarisé est loin d’être terminée », a conclu M. Rocca.


[1] Afrique du Sud, Antigua-et-Barbuda, Autriche, Bangladesh, Belize, Bénin, Bolivie, Botswana, Costa Rica, Cuba, Dominique, Équateur, El Salvador, Fidji, Gambie, Guyane, Honduras, Îles Cook, Irlande, Jamaïque, Kazakhstan, Kiribati, Laos, Lesotho, Malaisie, Maldives, Malte, Mexique, Namibie, Nauru, Nicaragua, Nigéria, Niue, Nouvelle-Zélande, Palaos, Palestine, Panama, Paraguay, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Martin, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie, Samoa, Thaïlande, Trinité-et-Tobago, Tuvalu, Uruguay, Vanuatu, Vatican, Venezuela, Viet Nam.

Informations complémentaires :

Tommaso Della Longa,
Fédération internationale (Genève), +41 79 708 4367, tommaso.dellalonga@ifrc.org

Matthew Cochrane,
Fédération internationale (Genève), +41 79 251 80 39, matthew.cochrane@ifrc.org

Juliette Ebele,
CICR (Genève), +41 79 298 94 81, jebele@icrc.org

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