Le point sur les opérations en Syrie : plus de 2 000 personnes prises en charge dans le nouvel hôpital de campagne

04 juillet 2019
Le point sur les opérations en Syrie : plus de 2 000 personnes prises en charge dans le nouvel hôpital de campagne
Il est difficile de trouver de l'ombre à Al Hol, il n’a aucun arbre. Souvent, les enfants se réfugient sous les réservoirs d'eau. CC BY-NC-ND / ICRC / Ali Yousef

Genève (CICR) – Point du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sur la situation dans le camp pour personnes déplacées d'Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie :

« Les besoins en assistance médicale demeurent considérables à Al-Hol. Pour tous ceux qui ont participé à l’entreprise, déployer un hôpital de campagne dans un environnement difficile comme celui-ci a relevé du défi », explique Fabrizio Carboni, directeur régional pour le Proche et le Moyen-Orient au CICR. « Depuis l’ouverture de l’hôpital, nous sommes toutefois parvenus à prendre en charge plus de 2 000 personnes, et nous nous efforçons de répondre aux besoins médicaux des personnes les plus vulnérables installées dans le camp. »

« Nous sommes confrontés à des cas de malnutrition et de diarrhée, ainsi qu’à l’afflux de blessés par arme. Ceux-ci présentent souvent de graves infections du fait qu’ils n’ont jusqu’ici pas pu recevoir les traitements dont ils avaient besoin. C’est pour nous un soulagement de savoir que nous pouvons désormais agir plus efficacement en leur faveur. »

Actuellement, plus de 70 000 personnes vivent dans le camp, dont environ deux-tiers d’enfants. Le CICR, conjointement avec son partenaire le Croissant-Rouge arabe syrien, entend continuer à renforcer sa réponse au cours des mois à venir.

 

CONSIDÉRATONS D’ORDRE OPÉRATIONNEL

  • La mise en place de l’hôpital de campagne est le fruit d’un effort conjoint du CICR, du Croissant-Rouge arabe syrien et de la Croix-Rouge de Norvège. Il a ouvert ses portes le 30 mai dernier et fonctionne aujourd’hui 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec des employés du Croissant-Rouge arabe syrien et à une équipe CICR plurinationale composée de médecins, d’infirmiers et de techniciens. Il prodigue des soins de santé avancés et prend en charge les personnes les plus vulnérables installées à Al-Hol.
  • Depuis son ouverture et jusqu’au 1er juillet, l’hôpital a pris en charge plus de 2 000 personnes de différents secteurs du camp ; 45 % étaient des enfants, un tiers desquels étaient âgés de moins de cinq ans.
  • Les trois pathologies les plus fréquentes sont les infections des voies respiratoires, la diarrhée et l’anémie, ce qui représente 35,6 %, 11,8 % et 4,2 % des cas, respectivement.
  • Dans sa configuration actuelle, l’hôpital compte une trentaine de lits réservés au suivi postopératoire. Il est en outre équipé d’une salle d’urgence, d’un bloc opératoire, d’une unité de soins continus, d’une salle de radiologie, d’une salle d’accouchement et d’un laboratoire.
  • La cuisine communautaire installée dans le camp par le CICR et le Croissant-Rouge a déjà distribué plus de 632 300 repas, à raison de quelque 8 100 par jour.
  • Quotidiennement, 500 000 litres d’eau potable sont acheminés vers le camp par camion.
  • Le CICR et le Croissant-Rouge ont installé 328 latrines dans de nouveaux secteurs du camp, au fur et à mesure de son expansion. L’accès aux lieux d’aisance et aux installations sanitaires reste malgré tout problématique.

 

CONSIDÉRATONS D’ORDRE HUMANITAIRE

  • L’hôpital fournit des soins chirurgicaux vitaux à des blessés qui ont souvent attendu très longtemps avoir de pouvoir être pris en charge. Selon une estimation réalisée par la Croix-Rouge de Norvège, le camp d’Al-Hol abriterait actuellement quelque 2 000 blessés.
  • C’est en avril qu’Al-Hol a connu l’afflux le plus massif de déplacés, même s’il continue aujourd’hui encore à accueillir sporadiquement de petits groupes de personnes. Elles sont toutes malades, blessées, épuisées, traumatisées ou inquiètes. Beaucoup sont blessées ou amputées.
  • Le CICR est particulièrement préoccupé par le sort des enfants qui vivent dans les camps sans leurs parents ou ceux qui en ont habituellement la garde, ainsi que par la situation d’autres personnes particulièrement vulnérables.
  • Depuis début 2018, l’équipe du CICR a enregistré 4 384 personnes vulnérables dans les camps de déplacés du nord-est du pays, dont 3005 enfants.
  • Pour se protéger du soleil, les gens ne sortent guère de leurs tentes, bien que la chaleur y soit étouffante. Des enfants, en quête d’un peu d’ombre, sont accroupis sous les structures qui soutiennent les réservoirs d’eau. Si les températures n’ont pas encore atteint des seuils record, il ne fait souvent pas moins de 50 degrés Celsius. Les sols boueux se sont durcis et crevassés, et les bourrasques de vent soulèvent des nuages de poussière qui s’incruste partout.
  • De nombreux blessés arborant des pansements improvisés sont étendus à l’entrée de leur tente et essaient de se protéger du soleil. Partout, des enfants transportent des jerrycans d’eau d’une taille parfois proche de la leur.

 

Informations complémentaires :

Mari Aftret Mortvedt, CICR Damas, mmortvedt@icrc.org, +963 993 177 769
Sara Al-Zawqari, CICR Beyrouth, salzawqari@icrc.org, +961 3 138 353
Dan Waites, CICR Genève, dwaites@icrc.org, +41 79 447 37 26