Bamako (CICR) – Un manuel d'instruction en droit des conflits armés, rédigé par les Forces armées maliennes avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a été remis officiellement aujourd'hui au chef d'état-major général des armées du Mali.
« Le Mali fait face à de multiples défis sécuritaires qui l'obligent à déployer ses forces armées et de sécurité pour des opérations militaires sur son territoire. Il est impératif que le comportement de nos soldats soit respectueux des règles et des valeurs qui fondent une armée républicaine », a déclaré le général de division Didier Dacko, chef d'état-major général des armées. « Il est de notre responsabilité de veiller à ce qu'ils connaissent bien le droit international humanitaire (DIH) et le respectent. Nous apprécions le soutien du CICR pour la conception de programmes et d'outils d'enseignement de ce droit. »
« Ce manuel fait partie des supports pédagogiques que le CICR met à la disposition de l'armée malienne pour lui permettre de mieux instruire ses soldats sur le DIH. C'est l'aboutissement d'un processus qui a commencé il y a deux ans. La prochaine étape consistera à former des instructeurs maliens à son utilisation», explique Christoph Luedi, chef de la délégation du CICR au Mali.
Le 24 août 2010, le chef d'état-major général des armées a rendu obligatoire l'enseignement du droit des conflits armés dans les centres de formation et d'instruction militaires. Il a ainsi ouvert la voie à un processus qui doit mener à l'intégration de ce droit dans la formation, la doctrine, la planification et la conduite des opérations de l'armée malienne. La rédaction de ce manuel par un groupe de travail composé d'officiers de différents corps des forces de défense et encadré par des experts du CICR est une des étapes clés de ce processus.
Le Mali est signataire des Conventions de Genève et de nombreux traités internationaux (Convention sur les armes à sous-munitions, Statut de Rome de la Cour pénale internationale, Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, etc.). « Les États ont l'obligation de diffuser ces dispositions juridiques essentielles pour limiter les effets des conflits armés sur les populations civiles, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à leur respect », rappelle Christoph Luedi. « Conformément à son mandat, le CICR continuera de soutenir les efforts du Mali pour que le DIH soit connu et respecté par tous. »
Le CICR est le gardien du DIH, un ensemble de règles qui protège les personnes qui ne participent pas ou plus aux combats et restreint les moyens et méthodes de guerre. En 2016, il a organisé des séances de sensibilisation au DIH, auxquelles ont participé plus de 1200 militaires (armée de terre, garde nationale et gendarmerie) déployés dans des zones d'opérations militaires ou de sécurité. Quelque 360 élèves sous-officiers et 300 agents de la protection civile ont bénéficié du même programme de sensibilisation. Enfin, le CICR a sponsorisé la participation d'officiers et officiers supérieurs à des formations et des réunions de haut niveau sur le sujet à l'extérieur du Mali.
Informations complémentaires :
Barthelemi Saouré, CICR Bamako, tél : +223 75995568