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Maroc : le CICR au service des migrants

En raison de sa position géographique, le Maroc est devenu au fil des années un des points de passage majeur pour les migrants subsahariens qui essaient de rejoindre l’Europe.
Cet afflux de personnes, souvent dans des situations d’une extrême précarité, est à l’origine de divers problèmes humanitaires auxquels les autorités et les organismes humanitaires doivent faire face.

C'est dans ce cadre que le Croissant-Rouge Marocain (CRM) et le Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR) tentent de répondre à certains besoins des migrants et de leur famille.

Serena Tarabbia - notre nouvelle déléguée protection du CICR à Rabat - en visite à des populations migrantes au nord-est du Maroc, nous donne un aperçu de ces activités.

Nouvelle mission, première sortie de terrain au Royaume du Maroc. On visite les collègues du Croissant-Rouge Marocain (CRM) dans la région administrative de l'Oriental, dans le nord-est du Maroc ; le long de la route migratoire qui mène depuis l'Afrique subsaharienne vers l'Europe occidentale. Avec le soutien du CICR, les secouristes du CRM y offrent des formations en premier secours aux migrants, qui rejoignent le Maroc, pour y rester ou continuer leur route vers le nord. Nous avons la chance de pouvoir assister à l'une de ces formations.

Migrants s’exerçant aux premiers secours/Crédit photo : Serana Tarrabia

Migrants s'exerçant aux premiers secours. CC BY-NC-ND / ICRC / Serena Tarabbia

Dans la salle où elle a lieu, l'ambiance est bon enfant. Les participants regardent attentivement le formateur faire une simulation. Ils s'esclaffent lorsqu'un de leurs camarades n'est pas capable de reproduire le bandage à son tour. Un autre participant intervient pour l'aider et – avec cet effort d'équipe – ils arrivent finalement à stabiliser le (faux) patient.


« Ils ont besoin d'empathie, surtout après tout ce qu'ils ont vécu. Il suffit d'établir un contact humain, et ensuite, il est facile de travailler ensemble » explique Khalid, un jeune volontaire du CRM qui participe là à sa troisième formation premier secours.
 


Sa ville, Oujda, à quelques heures de route de Melilla - une enclave espagnole- et à cinq kilomètres de l'Algérie, est l'un des principaux points d'entrée pour les migrants au Maroc et une ville-étape importante pour les migrants entre l'Afrique et l'Europe. Ces migrants, eux, arrivent du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée Conakry, de la République démocratique du Congo ou encore du Sénégal.


Souvent épuisés par un long périple pour arriver déjà jusqu'au Maroc, les participants doivent se familiariser avec ce nouveau pays. Tous pensent que cette formation pourrait leur être utile au cas où ils décideraient de continuer leur route. Une route où accidents et obstacles sont fréquents.


« Les éléments de premier secours psychologique qui nous ont été offerts lors de la formation vont nous aider à identifier et soutenir les camarades de route qui ont subi des traumatismes, dans leurs pays d'origine ou le long de la route migratoire » nous dit un des participants.


Les participants de Nador, autre ville de l'Oriental, où les migrants sont surtout en transit vers la Méditerranée ou la frontière terrestre avec l'Espagne qu'est Melilla; trouvent la formation utile. Elle les aidera à faire face à leur quotidien, souvent plus précaire que dans d'autres villes du Maroc à cause de leur présence temporaire. Après les deux jours de formation, chaque participant reçoit une trousse de secours contenant le matériel de base qui lui permettra de venir en aide à toute personne dans le besoin. Axel, un jeune participant originaire du Cameroun, nous remercie en nous offrant un joli dessin : une représentation de ce que le CICR et le CRM représentent pour lui.

Axel, un participant à la formation offre un dessin symbolique. CC BY-NC-ND / ICRC / Serena Tarabbia

 

Actif au Maroc dans le domaine de la migration depuis 2015, le CICR offre – en coopération avec le CRM – des formations premier secours aux migrants dans plusieurs villes du Royaume. Depuis le début de l'année, quatre formations ont déjà été organisées à des groupes de jeunes migrants dans les villes de Tanger, Oujda, Nador et Meknès, et plusieurs autres se dérouleront d'ici la fin de l'année. Par ailleurs, le CRM et le CICR maintiennent dans plusieurs villes du pays des antennes téléphoniques qui doivent permettre aux migrants de rentrer gratuitement en contact avec leurs proches.