Des hauts responsables des Nations Unies et du CICR appellent à un renforcement du soutien mondial pour protéger les civils contre l’emploi d’armes explosives en zones peuplées

Des hauts responsables des Nations Unies et du CICR appellent à un renforcement du soutien mondial pour protéger les civils contre l’emploi d’armes explosives en zones peuplées

Une déclaration politique majeure sera ouverte à la signature le 18 novembre
Communiqué de presse 14 novembre 2022

NEW YORK/GENÈVE, 14 novembre 2022 – Les responsables de trois organismes des Nations Unies et la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont exhorté aujourd’hui les États à soutenir une nouvelle déclaration politique visant à protéger les civils contre l’emploi d’armes explosives dans les zones peuplées.

 

La Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, et la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, appellent conjointement les États à soutenir la déclaration sur le « renforcement de la protection des civils contre les conséquences humanitaires de l’emploi d'armes explosives en zones peuplées ».

 

Dans les conflits qui ravagent la planète, les civils continuent de subir les conséquences dévastatrices de l’emploi d’armes explosives dans les zones peuplées. Lorsque ces armes sont utilisées dans les villes et les villages, leurs effets s’étendent souvent bien au-delà de leurs cibles. Elles font d’innombrables victimes, provoquent des mutilations et des destructions massives et privent les populations de services civils essentiels (eau, assainissement, électricité, soins de santé et éducation).

La nouvelle déclaration représente une étape déterminante dans les efforts collectifs visant à protéger les civils face à l’urbanisation croissante des conflits armés. Elle envoie au monde entier un signal sans équivoque : il est inacceptable de s’en prendre à la population civile et de causer des dommages aux villes. Elle renforce le respect du droit international humanitaire, notamment en engageant les États signataires à limiter ou à renoncer à l’emploi d’armes explosives dans les zones peuplées, lorsque cette utilisation est susceptible de porter atteinte aux civils.

La déclaration sera lancée le 18 novembre 2022, lors d’une conférence d’approbation qui aura lieu à Dublin (Irlande), marquant l’aboutissement de trois années de consultations. Au cours de la dernière décennie, la dynamique en faveur d’une déclaration politique s’est nettement accélérée, notamment grâce à des initiatives régionales et aux actions de plaidoyer menées par la société civile.

Compte tenu de la forte probabilité d’effets indiscriminés et disproportionnés résultant de leur utilisation, les Nations Unies et le CICR n’ont cessé d’appeler tous les États et toutes les parties à un conflit armé à éviter l’emploi d’armes explosives lourdes dans les zones peuplées et à faire en sorte que les centres urbains soient épargnés par les conflits.

« Ces dix dernières années, le système des Nations Unies a travaillé en étroite collaboration avec les États membres, le CICR et la société civile dans le monde entier pour encourager les parties à mettre fin à l’emploi d’armes explosives en milieu urbain », a déclaré Izumi Nakamitsu, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Haute-Représentante pour les affaires de désarmement. « Avec cette nouvelle déclaration, les pays prendront position sur l’importance de protéger les civils, de limiter les dommages causés et de sauver des vies ».

Les dommages et la destruction causés par l’emploi de ces armes entraînent trop souvent des souffrances à long terme, sous forme de handicaps et de traumatismes psychologiques.

Les femmes, les hommes, les filles et les garçons sont affectés différemment, mais tous les civils souffrent. Cette souffrance peut et doit être atténuée, voire évitée.

« Les civils sont déjà les plus durement touchés par les conflits, et l’emploi d’armes explosives dans les villes, les villages et les agglomérations ne fait qu’aggraver leur détresse à court et à long terme », a déclaré Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence. « Cette nouvelle déclaration politique est une étape importante dans l’action menée pour résoudre cette terrible catastrophe humanitaire ».

Le coût humain de l’emploi d’armes explosives lourdes en zones peuplées perdure en général longtemps après les effets immédiats, perturbant durablement les services civils essentiels et entraînant des déplacements prolongés à grande échelle.

« Rien ne peut justifier de bombarder une maison, une école ou un hôpital, tout endroit où des enfants sont hébergés, éduqués ou soignés », a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell. « Nous appelons les pays à assurer la sécurité des enfants en les protégeant des affres des conflits urbanisés. Leur vie et leur avenir en dépendent ».

N’oublions pas que la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est en jeu. Les effets destructeurs des armes explosives sur la population, ainsi que sur les habitations, installations et infrastructures civiles, compromettent un certain nombre d’objectifs mondiaux, notamment en matière de sécurité alimentaire, d’éradication de la pauvreté et de construction de sociétés pacifiques et inclusives.

En outre, les niveaux élevés de contamination par les munitions explosives résultant de l’emploi de ces armes en zones peuplées brisent des vies et entravent les efforts de reconstruction longtemps après la fin des hostilités. Les déplacements à grande échelle, récurrents et prolongés exposent également les populations à de graves dangers pour leur santé, leur sécurité et leur bien-être. Au bout du compte, l’emploi d’armes explosives en zones peuplées, en particulier les armes à large rayon d’impact, équivaut à nier les droits humains fondamentaux et met en péril l’avenir de générations entières.

Pour la première fois, les États s'engagent à mettre un frein à l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées, reconnaissant ainsi expressément l'ampleur du problème », a déclaré Mirjana Spoljaric, présidente du CICR. « En approuvant et en mettant scrupuleusement en œuvre cette nouvelle déclaration politique, les États contribueront grandement à atténuer les souffrances des civils et à faire respecter le droit international humanitaire, un résultat crucial pour préserver notre humanité commune 

 

La Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, représentera l'ONU à la cérémonie de signature et transmettra un message de son Secrétaire général, António Guterres, qui tenait à saluer cet important pas en avant. Le CICR sera représenté par sa présidente, Mirjana Spoljaric.

La cérémonie de signature sera diffusée en direct sur la chaîne YouTube du ministère irlandais des Affaires étrangères.

Contacts médias :

Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : Juliette EBELE, +41 79 298 94 81, jebele@icrc.org
Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : Francesca Dobson Suarez,
+44 7590 832 523, fdobsonsuarez@icrc.org

Bureau des Nations Unies pour les affaires de désarmement : Suzanne Oosterwijk, +1 917-367-2556, suzanne.oosterwijk@un.org

Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies : Eri Kaneko, +1 917-208-8910, kaneko@un.org

UNICEF : Joe English, +1 917 893 0692, jenglish@unicef.org