Philippines : des personnes déplacées témoignent

  • Zamboanga, Philippines.
    Zamboanga, Philippines.
    Lina Kambunan a déjà connu dans sa jeunesse le déplacement causé par le conflit qui dure depuis des décennies, opposant des groupes armés aux forces gouvernementales. Sa famille a dû fuir Jolo, sur l'île de Sulu, pour éviter les combats. Elle n’a jamais imaginé qu’elle aurait à revivre cette épreuve à 95 ans. Les Badjao entretiennent un lien étroit avec la mer. Lina et d’autres membres de ce groupe ethnique se sont installés le long du rivage Cawa-Cawa après que leurs maisons ont été incendiées lors des affrontements de septembre dernier. Lorsqu’on demande à Lina ce qui est le plus pénible pour elle, elle murmure : « Il fait trop chaud ici ! », puis elle continue de chantonner une berceuse pour son petit-fils allongé sur un hamac dans leur tente de fortune.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00891
  • Zamboanga, Philippines.
    Zamboanga, Philippines.
    Dans une petite tente entre une route très fréquentée et le front de mer densément peuplé de Cawa-Cawa, cette jeune maman a donné naissance à un petit garçon – qui a huit jours sur cette photo. Jonde reconnaît que cela n’a pas été facile, mais ajoute qu’un membre de la tribu Badjao, nomade de la mer, a l’habitude de surmonter les difficultés. « Joel se réveille constamment quand les voitures passent », nous dit-elle.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00901
  • Zamboanga, Philippines.
    Zamboanga, Philippines.
    La petite Nadjrin souffre de lésions cutanées sur tout le corps, et sur le visage, comme beaucoup d’autres enfants du complexe sportif Joaquin Enriquez, où l’insalubrité rend les enfants particulièrement vulnérables aux maladies. Son père explique : « Elle a souvent des crises de colère à cause de ces lésions, mais nous ne pouvons pas faire grand-chose. L'exiguïté et l’absence d'installations sanitaires adéquates ne contribuent pas à améliorer son état.»
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00892
  • Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    Les tâches quotidiennes (lavage) s’effectuent un peu partout dans le stade, mettant en lumière le problème flagrant d'hygiène et d'assainissement, et cette situation est à l’origine de maladies de nombreux enfants.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00899
  • Zamboanga, Philippines.
    Zamboanga, Philippines.
    Un grand nombre de personnes déplacées ont perdu leurs sources de revenus durant le conflit et sont totalement dépendantes de l'aide. Il est très difficile de se procurer à manger, souvent les enfants n’ont pas l’alimentation dont ils ont besoin. On observe une augmentation de la malnutrition chez les enfants des centres d'évacuation. En coopération avec le Bureau de santé de la ville de Zamboanga, le CICR mène un programme nutritionnel pour les enfants de moins de cinq ans, et les femmes qui sont enceintes ou qui allaitent. Le programme comprend des compléments nutritifs, des conseils nutritionnels et un suivi approfondi de l'état nutritionnel des femmes et enfants enregistrés.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan
  • Rio Hondo, Philippines.
    Rio Hondo, Philippines.
    De loin, les vestiges de ce village côtier fortement endommagé ressemblent à des palétuviers qui viennent d’être plantés. En fait, ils représentent ce qui reste des maisons sur pilotis où les communautés de pêcheurs Badjao et Tausug ont l'habitude de vivre. Verre brisé, tas de vêtements trempés et maisons incendiées sont les seuls témoins d'une communauté de pêcheurs jadis florissante à Rio Hondo. Les anciens habitants n’ont plus le droit de revenir depuis que le gouvernement a décrété cette zone comme dangereuse en vue de sa reconstruction
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00894
  • Philippines
    Philippines
    Verre brisé, tas de vêtements trempés, et bâtiments incendiés. Une ville meurtrie. Les anciens habitants n’ont plus le droit de revenir depuis que le gouvernement a décrété cette zone comme dangereuse en vue de sa reconstruction.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00896
  • Philippines
    Philippines
    Verre brisé, tas de vêtements trempés, et bâtiments incendiés. Une ville meurtrie. Les anciens habitants n’ont plus le droit de revenir depuis que le gouvernement a décrété cette zone comme dangereuse en vue de sa reconstruction.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00895
  • Philippines
    Philippines
    Les personnes déplacées, déjà à bout de souffle, ne savent pas quand elles pourront reprendre une vie normale, une situation très douloureuse. En particulier, les hommes ont souvent beaucoup de mal à subvenir aux besoins de leurs familles.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00900
  • Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    Plus de neuf mois après le conflit, plus de 10 000 personnes vivent encore dans le stade Joaquin Enriquez - le plus grand centre d’évacuation de Zamboanga. L’exiguïté du logement et les mauvaises conditions sanitaires exposent les personnes aux maladies. La chaleur est difficile à supporter au cours des mois d'été, en particulier pour les jeunes enfants. La saison des pluies n'est pas plus facile, certaines parties du stade sont inondées et tout est recouvert de boue.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00897
  • Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    Faire sa toilette chez soi, autrefois un rituel privé, est devenu une activité collective pour les personnes déplacées vivant dans le stade Joaquin Enriquez qui affluent tous les matins autour des points d’eau. Des réservoirs souples ont été installés dans le centre, le plus grand des centres d'évacuation, qui abrite encore plus de 10 000 personnes.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00890
  • Zamboanga, Philippines.
    Zamboanga, Philippines.
    Le poisson frais et le manioc sont l'aliment de base des Badjao. Après avoir fui leurs maisons, bon nombre ont dû s'adapter à la nourriture distribuée par le gouvernement et les organisations humanitaires, généralement à base de riz et de conserves. Nombre de personnes âgées ont du mal à changer de régime alimentaire. Certaines ont vécu des semaines durant avec uniquement de la bouillie de riz avec du sel.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00902
  • Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    Joaquin Enriquez Memorial Stadium, Zamboanga, Philippines
    De presque tous les coins du stade, même le long du rivage Cawa-Cawa, les enfants se réunissent en petits groupes pour s’atteler avec sérieux à leurs « petits projets ». Dans l'après-midi, des cerfs-volants fabriqués à partir de matériaux de récupération envahissent le ciel de Zamboanga. C’est le passe-temps favori des enfants dans les centres d'évacuation. Leurs regards – haletants pendant qu’ils manient la colle ou le ruban adhésif pour assembler des bâtons et des morceaux de papier – s’illuminent soudainement, lorsque le cerf-volant s’envole dans le ciel. L’espace d’un instant, ils redeviennent des enfants, oubliant les dures réalités du déplacement.
    CC BY-NC-ND / ICRC / M. R. Hassan / v-p-ph-e-00898
03 juillet 2014

 

Plus de neuf mois après la fin des combats entre le Front moro de libération nationale et les forces gouvernementales, plus de 40 000 personnes vivent encore dans des centres d'évacuation à Zamboanga. Derrière ces chiffres se cachent des vies suspendues - hommes et femmes ayant perdu leurs maisons et leurs moyens de subsistance, enfants et personnes âgées vivant dans des conditions difficiles – tous se demandant quand leur vie redeviendra normale.