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République centrafricaine : évacuations médicales d’urgence, une question de vie ou de mort !

En République centrafricaine, le conflit, les violences et l'insécurité ont gravement mis à mal l'accès aux soins pour les populations. Avec un plateau technique limité dans la plupart des structures sanitaires du pays, le CICR doit parfois effectuer des évacuations médicales d'urgence vers les structures médicales plus appropriées, notamment à Bangui. Pour des personnes gravement blessées ou malades, c'est une question de vie ou de mort.

Ce 8 avril 2019, il y a de l'effervescence sur le tarmac du petit aérodrome de Kaga-Bandoro. Le « RED », l'avion du CICR atterrit à peine, qu'une autre voiture du CICR s'en approche. Allongé sur une civière, la jambe bandée, Fabrice* est transféré avec beaucoup d'attention de la voiture vers l'avion. Il a une fracture ouverte de la jambe droite. Sa mère, la soixantaine, l'accompagne... Elle l'a tenu dans ses bras, tentant de le maintenir assis tout au long du trajet en voiture.

« J'étais parti cueillir du miel dans la brousse. Je savais que c'était dangereux, des hommes armés agressent souvent les gens qui s'y aventurent. Je savais que c'était risqué mais j'avais besoin de cueillir ce miel pour nourrir ma famille. Ils m'ont frappé avec un gourdin. Je suis tombé de l'arbre et j'ai perdu connaissance »,

explique Fabrice.

« Lorsque nous avons été alertés, ses frères et moi sommes partis à son secours. Il gisait sans connaissance, la jambe cassée, baignant dans son sang »

explique la mère de Fabrice, les yeux embués.

A Nana-Outta où il vit, il n'y a aucun centre de santé. La structure la plus proche est l'hôpital de Kaga-Bandoro à 30 km, où il est finalement emmené deux jours après l'incident. Mais il est admis tard, trop tard peut-être. Après deux jours de soins, son état ne s'améliore pas, les médecins n'ont pas d'autre choix, ils demandent au CICR de l'évacuer vers Bangui, où il aurait l'opportunité d'obtenir des soins plus appropriés. Il faut le faire vite. Fabrice pourrait perdre une jambe ou bien pire encore !

Adama, blessé à la suite de violences internes est évacué à Bangui pour des soins appropriés

Un membre de l'équipage du "Red" sécurise la civière qui transporte Fabrice vers Bangui. CC BY-NC-ND / NOURA OUALOT / CICR

« L'hôpital Préfectoral de Kaga-Bandoro a un plateau technique limité, quand les cas se compliquent il est nécessaire de les référer vers des centres ayant des capacités plus importantes. Comme l'ambulance de l'hôpital est hors service, l'avion du CICR reste l'unique moyen pour évacuer à Bangui par exemple » !

reconnait le Dr Blady Mumbata, médecin CICR à Kaga Bandoro.
  • Le CICR effectue en moyenne 7 évacuations médicales par avion par mois en RCA.
  • Depuis le mois de janvier 2019, au total 73 évacuations médicales ont été faites, pour une majorité de victimes par armes blanches ou à feu.

Le conflit, les violences et l'insécurité ont gravement mis à mal l'accès aux soins pour les populations centrafricaines. L'hôpital de Kaga-bandoro, le centre de santé de Grevai à 30 km et le centre de santé de Ouandago à 45 km sont appuyés par le CICR avec du personnel qui assure des soins de santé primaires et hospitaliers pour les populations.


* Nom d'emprunt