Rwanda : trois jeunes réfugiés burundais tout au plaisir de retrouver leurs familles

20 mai 2016
Rwanda : trois jeunes réfugiés burundais tout au plaisir de retrouver leurs familles
Gérard signe l'attestation de réunification avec sa famille. CC-BY-NC-ND / ICRC / E. Nyandwi

Gérard, un jeune Burundais de 13 ans réfugié au Rwanda, a été séparé de ses parents, puis de son frère, suite à la crise de violence qui a secoué le Burundi en avril 2015.

Souvent je m'asseyais, seul et je me demandais comment j'allais faire pour retrouver mes parents. Je pensais beaucoup à ma maman à qui je n'avais pas pu dire au revoir.

Une année plus tard, lors d'une journée mémorable, c'est dans la joie et l'émotion que Gérard et deux autres enfants, Ernest, 13 ans, et Eric, 12 ans, ont retrouvé leurs parents, frères, sœurs et amis.

Ce matin-là vers les onze heures, une voiture du CICR les a embarqués à Gashora pour les conduire dans le camp de réfugiés de Mahama, à l'est du Rwanda, où ils sont arrivés quatre heures plus tard. Dans ce camp, qui abrite plus de 50 mille réfugiés burundais, leurs parents et amis les y attendaient avec impatience, joie et amour.

Rwanda. Ernest (en chemise à carreaux) dans les bras de sa mère.

Ernest (en chemise à carreaux) dans les bras de sa mère. /CC-BY-NC-ND / ICRC / E. Nyandwi

Eric et Ernest sont les premiers à sauter de la voiture pour embrasser leurs parents, puis c'est le tour de Gérard, très ému, qui se jette dans le bras de son père. « Merci, merci beaucoup » sont d'abord les seuls mots qui sortent de la bouche de ses parents. Puis son père ajoute : 

Que Dieu vous bénisse tous, je n'ai rien d'autre à vous offrir .

Rwanda. Gérard et son père ne se quittent plus.

Gérard et son père ne se quittent plus. /CC-BY-NC-ND / ICRC / E. Nyandwi 

La survie après la séparation

Lorsque la crise burundaise d'avril 2015 s'est propagée jusque à Kirundo, leur province natale, Gérard et son grand frère de 14 ans, par peur d'être tués, ont décidé de fuir le pays. Ils ont tenté sans succès de convaincre leurs parents de partir aussi :
« Nous leur avons raconté notre plan de fuite, mais ils nous ont pris pour des fous, ils ont cru que nous plaisantions. Nous avons donc décidé de fuir seuls et de quitter la maison pendant la nuit pour suivre les autres personnes qui partaient pour le Rwanda, » raconte Gérard.

Après avoir échappé aux hommes en armes, les deux frères sont arrivés à Bugesera, au sud du Rwanda, à la frontière avec le Burundi. C'est là que Gérard et son frère ont dû se séparer pour pour tenter de survivre chacun de son côté. Le frère a alors trouvé une place comme garçon de ménage dans une famille rwandaise.

Gérard, resté seul, loin de ses parents et de son frère, a sombré dans l'angoisse et le chagrin.

Heureusement, lui aussi n'a pas tardé à trouver un emploi, comme gardien de 15 chèvres. Il devait les nourrir et les abreuver. « Je me levais très tôt le matin pour puiser 100 litres d'eau et pour conduire ensuite les chèvres au pâturage », explique-t-il.

Par bonheur, cette période de solitude est de tristesse est bien terminée. Gérard, comme une centaine d'autres enfants burundais dont les histoires sont très similaires, a été aidé et soutenu par le CICR afin de retrouver sa famille et de la rejoindre.

Rwanda. Ernest et son père montrent leur bonheur d'être à nouveau réunis.

 Ernest et son père montrent leur bonheur d'être à nouveau réunis. /CC-BY-NC-ND / ICRC / E. Nyandwi

Le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge rwandaise, offre ses services de rétablissement des liens familiaux (RLF) à ceux qui le demandent. Par ailleurs, le CICR coopère avec les autorités rwandaises et avec différents acteurs dans le but d'enregistrer les mineurs non accompagnés ainsi que les enfants, et adultes, séparés et vulnérables.

Entre avril 2015 at avril 2016, nous avons aidé 105 enfants burundais réfugiés au Rwanda à retrouver leurs familles.