Soudan du Sud : de nouveaux combats éclatent avec leur lot de souffrances

Soudan du Sud : de nouveaux combats éclatent avec leur lot de souffrances
Soudan du Sud. Ville de Kodok à la saison des pluies. CC BY-NC-ND/CICR/Pawel Krzysiek

Genève / Juba (CICR) – Alors que des dizaines de milliers de civils sont forcés de fuir de nouvelles flambées de violence au Soudan du Sud, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) craint que ces personnes déplacées manquent de nourriture et de soins de santé.

Les derniers déplacements de population sont partis des villes de Leer (État de l'Unité) et de Kodok (État du Haut-Nil). Le CICR redoute que les hostilités bloquent les voies empruntées par les civils pour fuir la région, et rappelle à tous les porteurs d'armes qu'il est strictement interdit, conformément au droit international humanitaire, de prendre des civils pour cible en temps de guerre.

« Combien de fois encore des Sud-Soudanais seront-ils chassés d'une ville où les attaques mettent leur vie en danger ? » s'interroge Franz Rauchenstein, qui dirige la délégation du CICR au Soudan du Sud. « Nous demandons une nouvelle fois à ceux qui participent aux combats de ne pas s'en prendre aux civils et de laisser circuler librement ceux qui essaient d'échapper aux hostilités. »

Les civils de Leer, dont beaucoup avaient déjà été déplacés par les combats dans l'État de l'Unité il y a environ un an, sont jetés sur les routes en pleine saison des semis. À cause des troubles, les habitants auront certainement du mal à cultiver les champs qui leur auraient permis de nourrir leur famille à la prochaine récolte.

Des problèmes de sécurité ont contraint le CICR à suspendre ses activités régulières et à réduire ses effectifs à Leer, l'un des lieux au monde où l'institution distribue la plus grande quantité de vivres.

« Le déplacement de longue durée est source de souffrance. Nous craignons que la situation empire de jour en jour pour les quelque 100 000 personnes qui vivent actuellement cachées dans des conditions inimaginables à Leer, déclare M. Rauchenstein. Le CICR doit pouvoir accéder à ces communautés, et nous appelons donc toutes les parties au conflit à faciliter le travail vital des équipes de la Croix-Rouge. »

Outre les événements à Leer, de nouveaux combats secouent l'État du Haut-Nil, provoquant une nouvelle vague de déplacement de civils craignant pour leur vie. Plus le conflit au Soudan du Sud s'étend, plus les personnes vulnérables sont exposées à de multiples risques : violence sexuelle, pénurie de vivres et de médicaments ou encore enrôlement forcé des jeunes. Le CICR rappelle à toutes les parties que l'utilisation d'enfants de moins de 15 ans est interdite par le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre.

L'intensification des bombardements autour de Kodok fait planer une grave menace sur les patients de l'hôpital de la ville, soutenu par le CICR. L'institution rappelle à toutes les parties que les structures médicales ne doivent en aucune circonstance être prises pour cible.

Si l'hôpital reste en service, l'aggravation de la situation à Kodok a forcé le CICR à transférer sa base opérationnelle de Kodok à Oriny, d'où il pourra continuer à porter secours à une population de nouveau en déplacement.

Informations complémentaires :
Pawel Krzysiek, CICR Juba, tél. : +211 912 360 038 ou +211 923 158 196 ; compte Twitter : @pawelkrzysiek
Céline Buvelot Corthésy, CICR Genève, tél. : +41 22 730 30 84 ou +41 79 574 28 89

 

Hôpital de Kodok, Soudan du Sud. Un médecin du CICR soignant un enfant. CC BY-NC-ND/CICR/Pawel Krzysiek