Soudan du Sud : panser les blessures après l’explosion d’un camion-citerne à Maridi
Depuis le 17 septembre, le CICR et la Croix-Rouge du Soudan du Sud travaillent sans relâche pour venir en aide aux victimes de l'explosion d'un camion-citerne à Maridi, qui a coûté la vie à plus de 180 personnes. Toute une équipe chirurgicale du CICR et les 20 collaborateurs de la Croix-Rouge du Soudan du Sud assistent le personnel médical local à l'hôpital de Maridi.
La vie à l'hôpital de Maridi n'est que douleur et angoisse. Les 91 patients et membres de leurs familles attendent impatiemment de voir des signes d'amélioration.
Sur les 160 patients qui ont survécu à l'explosion, 55 ont été évacués dans les premières 48 heures vers l'hôpital universitaire de Juba, la capitale du Soudan du Sud. Bon nombre d'entre eux ont été gravement brûlés sur plus de 90% du corps. Seize d'entre eux ont péri des suites de leurs blessures.
Depuis le 20 septembre, aucun nouveau décès n'a été signalé. Comme le taux de survie augmente, les perspectives se sont considérablement améliorées pour les familles des patients. Des tentes sont installées pour offrir un plus grand confort aux proches qui sont dans l'attente et dorment sous les arbres dans la cour de l'hôpital.
Il est vital d'éviter toute possibilité d'infection après l'explosion de Maridi
« Éviter toute survenue d'une infection chez les patients est notre priorité absolue. C'est leur seule chance de survie », déclare Jan Wynands, chirurgien du CICR sur place.
Pour contrer la menace de l'infection, les membres des familles ont été encouragés à organiser un service de blanchisserie à l'hôpital pour s'assurer que du linge propre est fourni régulièrement. Un service d'évacuation des déchets hors du site a également été organisé, et les visites sont limitées à deux heures par jour. Des protocoles d'hygiène supplémentaires, notamment l'utilisation systématique de gants, de tabliers et de masques, ont été mis en place, ainsi que des règles strictes lors du contact avec les patients.
Le CICR à Maridi a acheminé plus de deux tonnes de secours médicaux ces derniers jours, et 30 opérations de distribution, en moyenne, ont eu lieu chaque jour. Les secours ont été transportés par hélicoptère le 19 septembre, grâce à la suspension temporaire de la fermeture habituelle de l'aéroport de Juba durant les week-ends. Deux jours plus tard, d'autres patients ont été transportés par avion à l'hôpital universitaire, qui fonctionne à sa capacité maximale, avec très peu de moyens, afin de répondre aux besoins d'un nombre croissant de patients.
« Le plus important, c'est que les patients survivent au choc initial du premier jour », déclare Wynands. Parmi les autres priorités, il convient d'éviter toute infection durant les cinq à six premiers jours, et une semaine plus tard, il faut refermer les plaies, au moyen d'un traitement et de soins continus dans un environnement aussi stérile que possible.
Malheureusement, nombre de survivants de l'explosion du réservoir de carburant à Maridi auront des cicatrices à vie et des handicaps durables. Ils auront besoin de physiothérapie, de réadaptation, voire de chirurgie reconstructive.