Syrie : un camp qui fourmille d’enfants
Récit de Mari Aftret Mortvedt, CICR
Deux tiers des 70 000 personnes qui vivent à Al-Hol sont en effet des enfants. Beaucoup ne sont pas accompagnés de leurs parents, ni d'ailleurs de quiconque qui les protège.
D'autres souffrent de maladies faciles à prévenir en temps normal ou de blessures causées par la guerre.
À ce jour, le CICR a enregistré plus de 3 000 enfants vulnérables à Al-Hol. Beaucoup ont vécu des expériences traumatisantes. Certains ont perdu un parent ; d'autres ont assisté à des scènes de violence ; d'autres encore ont été déplacés de force à plusieurs reprises. Autant de chocs qui sont susceptibles de compromettre leur équilibre et leur développement sur les plans social, moral, émotionnel et cognitif, nécessitant une prise en charge spéciale et un accompagnement adapté en vue de leur réinsertion dans un environnement sûr.
Le camp de Al Hol en Syrie est passé en 3 mois de 10,000 à plus de 75,000 résidents.
"Une vision d'apocalypse" pour notre directeur régional des opérations qui était récemment sur place. pic.twitter.com/Wr4CB4HcBo— CICR (@CICR_fr) April 11, 2019
Le quotidien dans le camp n'est pas facile. Des gamins d'à peine quatre ou cinq ans sont chargés de la corvée de l'eau. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, ils travaillent souvent en équipe, mais la tâche est lourde et épuisante.
« Ma petite sœur est si frêle qu'elle n'arrive pas à porter les grandes bouteilles d'eau, comme je le fais. Mais elle vient avec moi et ça m'aide à oublier », explique Yousef, un petit garçon de cinq ans.
Rima a deux mois. Sa mère, âgée de 17 ans, l’a mise au monde après une grossesse difficile.
« Ma maman a besoin de vous ; venez, s’il vous plaît » Nour, cinq ans, nous a couru après lorsqu’elle nous a aperçus. Nous l’avons suivie et nous avons trouvé sa mère étendue sur le sol de sa tente, avec une blessure à la jambe.</h2>
Souvent, les gens qui sont originaires d'autres pays nous demandent quand ils pourront quitter le camp et qui les aidera à rentrer chez eux. Nous leur répondons que cela dépend des autorités de leur pays, mais que nous, au CICR, nous faisons notre possible pour rappeler à leurs gouvernements le rôle et les responsabilités qui leur incombent envers leurs ressortissants.
De nombreux enfants présentent des blessures de guerre. Omar, dix ans, a été blessé pendant les hostilités, avant d'arriver à Al-Hol. Il a été opéré à une jambe dans un établissement situé hors du camp.
Malheureusement, sa blessure s'est infectée ; mais il a pu être pris en charge dans l'hôpital de campagne récemment ouvert dans le camp grâce à une initiative conjointe du CICR, du Croissant-Rouge arabe syrien et de la Croix-Rouge de Norvège.
« Lorsque ses frères et sœurs ont vu à quel point sa plaie était vilaine, ils ont beaucoup pleuré ; plus que lui, d'ailleurs », fait remarquer la mère d'Omar.
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Omar est impatient de pouvoir jouer avec son petit frère.
En attendant de subir son opération, Guiseppe, son chirurgien lui remonte le moral !
Omar et sa famille font partie des 74 000 personnes qui vivent dans le camp d’Al Hol en Syrie. pic.twitter.com/azXE73uoOx— CICR (@CICR_fr) June 25, 2019
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