Communiqué de presse

Yémen : le CICR s’alarme des conséquences humanitaires des combats dans Taïz

Genève / Sanaa – Le CICR s'alarme des conséquences humanitaires des féroces combats dans la ville de Taïz (sud-est du pays). Les bombardements indiscriminés et l'incapacité de faire entrer des biens essentiels dans la ville placent la population dans une situation désespérée.

« La situation à Taïz est terrible, explique Antoine Grand, chef de la délégation du CICR au Yémen. Avec près de la moitié des hôpitaux fermés, nombre de blessés et malades ne peuvent être pris en charge. Après les frappes aériennes et les bombardements d'hier, les hôpitaux signalent 22 morts et plus de 140 blessés ».

« Depuis cinq semaines nous demandons, en vain, aux parties au conflit de nous laisser l'accès à l'Hôpital Al-Thawra pour livrer matériels et médicaments. Plus que jamais, aujourd'hui, nous réitérons cet appel, insiste Antoine Grand ».

Après plus de six mois de combats au sol, de frappes aériennes et de bombardements allant croissant la population civile de Taïz doit également faire face à de graves pénuries d'eau, de nourriture, d'électricité, de gaz et de carburant.

« Nous sommes particulièrement préoccupés non seulement par le gel des importations dans le pays que des restrictions des mouvements à l'intérieur du Yémen.
Nous avons été en mesure de distribuer des vivres et de l'assistance à des personnes déplacées autour de Taïz. Malgré tout, il demeure très difficile de faire entrer dans la ville des produits essentiels. Ces pénuries croissantes conduisent à une situation humanitaire catastrophique pour les milliers de personnes, conclut Antoine Grand ».

Le CICR appelle toutes les parties au conflit à veiller à ce que toutes les mesures nécessaires soient prises pour protéger les civils et les infrastructures civiles. Il appelle également à ce que soient levées les restrictions sur les importations et la circulation des biens essentiels à l'intérieur du pays.
Enfin, les Parties doivent fournir une assistance humanitaire, ou alors permettre et faciliter les opérations des organisations humanitaires travaillant au chevet de toutes les victimes du conflit.

Voir aussi des photos récentes du CICR de Taïz, Yémen.  ATTENTION : Certaines de ces images peuvent être choquantes

Voir aussi notre animation vidéo sur conséquences pour les civils de l'utilisation d'armes explosives en zones peuplées

Informations complémentaires :
Rima Kamal, CICR Sanaa, tél. : +967 1 213844 ou + 967 73 607 1967
Adnan Hizam, CICR Sanaa, tél. : + 967 73 372 1659

Le saviez-vous ?

Les hôpitaux sont protégés par le droit international humanitaire

Les hôpitaux, les ambulances et le personnel médical ne peuvent en aucun cas être attaqués ou bloqués lors d’un conflit. Le droit international humanitaire protège les personnes qui soignent les blessés et les malades, et les emblèmes de la croix rouge, du croissant rouge et du cristal rouge signalent cette protection. Lorsque les soins de santé sont perturbés, ce sont des communautés entières qui souffrent. Le CICR rappelle à toutes les parties à un conflit que même pendant la guerre, les soins médicaux doivent être respectés et protégés.