Nos modes d'action

Les modes d’action sont les méthodes ou les moyens utilisés pour amener une autorité à s’acquitter des obligations qu’elle a envers une personne ou une population.

In Libya, during a family reunification operation, people on an ICRC-chartered boat wave to their loved ones as they wait to dock.

Comment nous persuadons les autorités de remplir leurs obligations

Responsabilisation

La responsabilisation vise à rappeler leur devoir aux porteurs d’obligations et à les amener – le cas échéant – à changer leurs comportements.

Elle utilise trois méthodes :

La persuasion

La persuasion vise à convaincre un acteur de faire quelque chose qui relève de sa responsabilité ou de sa compétence par un dialogue bilatéral et confidentiel. Ce mode d’action est traditionnellement celui qui est privilégié par le CICR.

Le soutien extérieur

L’institution peut aussi chercher le soutien extérieur, par le biais de la mobilisation de tiers influents (p. ex. États, organisations régionales, entreprises privées, membres de la société civile ou de groupes religieux ayant une relation privilégiée avec les autorités concernées). Le CICR choisit alors les destinataires avec soin et s’adresse à ceux dont il pense non seulement qu’ils seront à même de l’aider à atteindre ses objectifs, mais encore qu’ils sauront respecter la confidentialité de l’information qui leur est transmise.

La dénonciation publique

Face à une autorité qui a fait le choix de négliger ou de violer délibérément ses obligations, la persuasion (même appuyée par une mobilisation de tiers influents) pourra s’avérer inefficace. Le CICR peut alors – sous certaines conditions – décider de se libérer de sa tradition de confidentialité et recourir à la dénonciation publique. Ce mode d’action est particulier à la protection, qui est centrée autour de la violation imminente ou avérée d’une règle protégeant les individus.

Soutien

Lorsqu’il estime nécessaire d’aider des autorités qui n’ont pas les moyens d’intervenir, le CICR entreprend des activités de soutien pour qu’elles puissent assumer leurs responsabilités.

Substitution

Quand des mesures adéquates ne sont pas prises par les autorités compétentes, voire ne peuvent pas l’être (incapacité matérielle, inexistence des autorités, manque de volonté), le CICR peut agir en répondant directement aux besoins des personnes ou populations touchées par des activités de substitution (ou prestation directe). Si l’urgence le requiert, le CICR agit d’abord et dialogue ensuite avec les autorités en vue soit de les persuader de prendre les mesures adéquates, soit d’étudier avec elles les solutions possibles.

Notre engagement de confidentialité

Reposant sur deux de nos Principes fondamentaux (la neutralité et l’indépendance), notre politique de confidentialité est profondément ancrée dans notre pratique et reste essentielle à la conduite de nos opérations sur le terrain.

C’est la clé qui nous ouvre des portes qui, sinon, nous resteraient fermées. Sans confidentialité, nous risquerions de ne pas pouvoir accéder aux populations en détresse ni aux endroits où les besoins nous appellent. Sans confidentialité, les personnes, groupes et parties à un conflit armé ou les acteurs impliqués dans d’autres situations de violence ne seraient peut-être pas prêts à dialoguer avec le CICR en toute franchise. La confidentialité nous permet d’établir des relations dans le cadre desquelles nous pouvons trouver des solutions et faire notre travail. En adoptant une approche confidentielle, nous évitons aussi le risque de politisation dans le débat public et protégeons la sécurité de notre personnel sur le terrain ainsi que des communautés auxquelles nous venons en aide.

La confidentialité n’est toutefois pas synonyme de complaisance ni inconditionnelle. Nous pouvons nous exprimer publiquement sur certaines questions et dénoncer les agissements d’une partie en particulier. Mais nous ne recourons à la dénonciation que lorsque tous les autres moyens raisonnables d’influencer cette partie ont été épuisés sans produire les résultats souhaités.

Nous ne prenons jamais une telle décision à la légère, parce qu’elle risque de nuire à la protection et à l’assistance que nous pouvons apporter.

Questions fréquentes

  • Le CICR a pour mission de protéger la vie et la dignité des personnes touchées par les conflits armés et de leur porter assistance (fourniture d’eau potable, de nourriture, de soins de santé, d’abris, etc.). Nous nous employons également à prévenir et atténuer les souffrances engendrées par d’autres situations de violence, telles que les troubles intérieurs et tensions internes.

  • Nous diffusons les valeurs et principes humanitaires dans le cadre de nos activités de plaidoyer et de sensibilisation. Nous nous employons notamment à mieux faire connaître les répercussions des conflits armés sur les civils, à défendre les droits et la protection des personnes vulnérables, et à faire mieux respecter le droit international humanitaire par les États, les groupes armés et autres acteurs concernés. Nous instaurons pour ce faire un dialogue et une coopération avec les gouvernements et les acteurs non étatiques en vue de les amener à intégrer les principes humanitaires dans leurs doctrines et pratiques militaires.

  • La neutralité est l’un des Principes fondamentaux qui sous-tendent notre action. Elle signifie que le CICR s’abstient de prendre parti dans les conflits armés et, en tout temps, de prendre part aux controverses politiques. C’est grâce à notre neutralité que nous pouvons apporter une assistance humanitaire aux personnes qui en ont besoin de part et d’autre des lignes de front.