Bangladesh : une semaine avec les bérets bleus

16-07-2012 Éclairage

Des officiers des forces armées du Bangladesh ont récemment participé à un cours de formation des formateurs sur le droit international humanitaire (DIH) organisé par le CICR à l’Institut bangladais de formation aux opérations d’appui à la paix (Bangladesh Institute of Peace Support Operation Training – BIPSOT). Pour la première fois cette année, dix aumôniers militaires ont pris part à cette formation de cinq jours consacrée aux moyens et méthodes de guerre.

« Nous ne sommes pas formés pour tuer. Nous n’avons pas d’ennemi défini. Les soldats du maintien de la paix s’efforcent de gagner le cœur de la population. » Le lieutenant-colonel Mustafizur Rahman est officier instructeur au BIPSOT ; il était soldat de la paix en Bosnie au milieu des années quatre-vingt-dix. Tapotant sur le clavier de son ordinateur portable, le nez surmonté de lunettes cerclées d’or, il garde un œil attentif sur la formation qui se déroule à l’autre bout de la salle.

« La conviction que rien n’est au-dessus des lois est un élément fondamental de l’éthique religieuse et humanitaire ». Md Abdur Rahim, jeune aumônier militaire basé à Rangpur, ajoute qu’on peut trouver un lien entre les principes de DIH et les enseignements du Coran. « Il y a des centaines d’années, notre Prophète a établi le caractère sacré de la vie, de l’honneur et de la propriété en temps de guerre. Il a interdit la destruction des récoltes et des sources d’eau indispensables à la survie. »

Le lieutenant-colonel Mustafizur Rahman explique que les aumôniers militaires ont le devoir d’entretenir les valeurs morales chez les soldats et s’empresse de faire remarquer la participation enthousiaste de ceux-ci. « Ils étaient fiers d’apprendre que le DIH prévoyait une protection particulière du personnel religieux pendant les conflits armés. Les aumôniers militaires jouent un rôle de conseillers au sein des forces armées ; ils sont donc bien placés pour faire connaître le droit de la guerre à tous les échelons de la chaîne de commandement. »

L’armée du Bangladesh a commencé à participer à des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en 1988, et depuis 2010, c’est le pays qui envoie le plus grand nombre de soldats dans ces missions internationales. Le Bangladesh a pris part à 54 des 60 missions de paix organisées dans l’histoire des Nations Unies en envoyant 115 163 soldats dans 39 pays.

Le major Anwarul Kabir, instructeur au BIPSOT et animateur invité du cours de formation des formateurs, précise que les bérets bleus sont chargés de protéger les convois de secours et les organisations humanitaires et sont de ce fait amenés à collaborer étroitement avec ces dernières dans les situations de conflit et d’après-conflit. Quand il était en poste au Soudan en tant qu’observateur militaire, ce soldat vétéran a accompagné des délégués du CICR qui visitaient des prisonniers de guerre et des camps de réfugiés. Lorsqu’il faisait partie du bataillon bangladais qui constituait la Force de protection des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine, Kabir a été témoin de la médiation du CICR dans l’échange de dépouilles entre les forces serbes et bosniaques.

Selon la Circulaire du Secrétaire général des Nations Unies de 1999, les règles et principes fondamentaux du DIH s'appliquent aux forces des Nations Unies lorsque celles-ci participent activement aux combats lors d'un conflit armé. Ces règles sont également applicables aux opérations de maintien de la paix et aux actions coercitives lorsque l'emploi de la force est autorisé en cas de légitime défense et de défense du mandat de la mission.

Dans le cadre de son mandat humanitaire universel, le CICR organise régulièrement des séances de formation pour les soldats du maintien de la paix afin de veiller à ce qu’ils respectent les obligations qui leur incombent en vertu du DIH. Depuis 2010, la délégation du CICR au Bangladesh a organisé quatre formations de formateurs en collaboration avec le BIPSOT.

Photos

Institut bangladais de formation aux opérations d’appui à la paix (BIPSOT), Gazipur, Bangladesh. Des soldats de la paix bangladais se familiarisent avec le DIH grâce aux formateurs du CICR, William Bowie et Mujibur Rahman. 

Institut bangladais de formation aux opérations d’appui à la paix (BIPSOT), Gazipur, Bangladesh. Des soldats de la paix bangladais se familiarisent avec le DIH grâce aux formateurs du CICR, William Bowie et Mujibur Rahman.
© CICR / O. Shadman

Institut bangladais de formation aux opérations d’appui à la paix (BIPSOT), Gazipur, Bangladesh. En 2012, pour la première fois, dix aumôniers militaires des unités de terrain de l’armée on participé à un cours de formation des formateurs organisé au BIPSOT par le CICR. Le prochain cours aura lieu en novembre 2012. 

Institut bangladais de formation aux opérations d’appui à la paix (BIPSOT), Gazipur, Bangladesh. En 2012, pour la première fois, dix aumôniers militaires des unités de terrain de l’armée on participé à un cours de formation des formateurs organisé au BIPSOT par le CICR. Le prochain cours aura lieu en novembre 2012.
© CICR / O. Shadman

Institut bangladais de formation aux opérations d’appui à la paix (BIPSOT), Gazipur, Bangladesh. Lorsque les soldats de la paix sont envoyés dans des contextes de conflit armé, ils doivent respecter le droit international humanitaire. Depuis 2010, la délégation du CICR au Bangladesh a organisé quatre cours de formation des formateurs avec le BIPSOT, afin d’enseigner le DIH aux membres du personnel militaire avant leur départ pour de telles missions. 

Institut bangladais de formation aux opérations d’appui à la paix (BIPSOT), Gazipur, Bangladesh. Lorsque les soldats de la paix sont envoyés dans des contextes de conflit armé, ils doivent respecter le droit international humanitaire. Depuis 2010, la délégation du CICR au Bangladesh a organisé quatre cours de formation des formateurs avec le BIPSOT, afin d’enseigner le DIH aux membres du personnel militaire avant leur départ pour de telles missions.
© CICR / O. Shadman