Sri Lanka : aider les personnes vulnérables à reconstruire leur vie

17-07-2014 Éclairage

Dans le nord et l’est de Sri Lanka, les ménages tenus par des femmes et des personnes handicapées en raison du conflit font partie des groupes vulnérables qui ont besoin d’aide pouraméliorer leurs moyens de subsistance. Grâce au CICR, ils peuvent entreprendre des activités génératrices de revenus et acquérir les compétences dont ils ont besoin.

En raison du récent conflit à Sri Lanka, des femmes se sont retrouvées soutien de famille par la force des choses. Par ailleurs, des personnes devenues handicapées et d’autres personnes économiquement vulnérables ont dû se débrouiller seules pour subvenir à leurs besoins, voire à ceux de leur famille. Elles ont dû trouver un moyen de gagner leur vie sans toujours disposer de l’expérience ou des compétences nécessaires.

« Grâce au CICR, ces personnes trouvent un moyen de générer un revenu de manière durable, explique M. Kamil, responsable du programme de sécurité économique du CICR à Colombo. C’est un pas vers la construction de leur avenir. »

Les initiatives micro-économiques et les projets communautaires de soutien aux moyens de subsistance constituent une partie importante de ce soutien. Ces programmes ont été mis en place dans les districts de Vavuniya, Kilinochchi et Mulaithivu et ont profité à quelque 1 120 ménages entre octobre 2011 et juin 2014. Certains ont été menés conjointement avec la Croix-Rouge de Sri Lanka. Plus de 370 anciens combattants des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) réhabilités ont ainsi pu exercer une activité indépendante et s’intégrer dans la communauté.

Depuis le début 2014, l’assistance accordée aux ménages vulnérables va dans le même sens que les programmes d’autonomisation des communautés menés par le gouvernement de Sri Lanka.

Un espoir renouvelé


Un soutien de famille polyvalent – Kavita s’occupe de sa famille et gère son commerce. Elle consigne dans un grand livre les revenus et les bénéfices de son atelier, tandis que son père répare les vélos. © CC BY-NC-ND / ICRC / M Kamil 

Puvaneswaran Kavita (24 ans) est veuve. À la fin du conflit, elle s’est réinstallée à Valluvarpuram, dans le district de Kilinochchi, avec sa fille et ses parents, mais elle n’avait aucune source fixe de revenu. Elle remplissait les conditions pour bénéficier d’un microcrédit, et avec le montant qu’elle a reçu, elle a ouvert un atelier de réparation de vélos.

« Mon commerce est rentable jusqu’à présent, déclare-t-elle. Sur les 15 000 roupies que je gagne chaque mois, j’en réinvestis 5 000 dans l’achat de pièces de rechange et mon commerce se développe. »

Kavita gagne à présent non seulement assez pour subvenir aux besoins quotidiens de sa famille, mais elle peut aussi faire quelques économies pour sa fille et soutenir ses parents. Elle peut maintenant envisager l’avenir avec un espoir renouvelé.

Poser les fondements d’un avenir nouveau


Un nouveau départ – Nadarasa et sa femme ont commencé à construire leur propre maison. Comme son atelier se trouve chez lui, Nadarasa peut passer des moments précieux avec sa famille et rattraper les années perdues lorsqu’il était déplacé et séparé de ses proches. © CC BY-NC-ND / CICR/ Lyanne Lin Chu Kao

Veerakudy Nadarasa (53 ans) a pris un nouveau départ dans la vie et il a désormais de nombreuses raisons d’être heureux. Il a retrouvé sa famille après avoir été séparé d’elle durant le conflit et tous vivent à présent dans un abri provisoire à Puthukudiyiruppu, où ils se sont réinstallés. Il a également un commerce prospère, grâce auquel il gagne suffisamment pour s’occuper de sa femme et de ses trois enfants.

Nadarasa est ouvrier dans la construction ; il fabrique des poteaux en béton pour des clôtures. Il a lancé son commerce grâce à une aide financière reçue dans le cadre d’une initiative micro-économique, à laquelle il a eu droit en raison de sa vulnérabilité économique. Peu à peu, il a acquis assez d’expérience pour devenir la seule personne du village à être qualifiée pour faire ce travail. La qualité de son travail lui a permis de se faire un nom dans les villages voisins et au-delà, et lui a valu de plus en plus de commandes, certaines même de l’étranger.

« Je reçois tellement de commandes que j’ai parfois du mal à les honorer », explique-t-il avec bonheur.

Comme Kavita, Nadarasa a développé son commerce en réinvestissant ses revenus dans l’achat d’outils.

Au-delà de la réussite économique


Rani Amma récolte une grande quantité d’oignons dans son jardin. © CC BY-NC-ND / CICR / M Kamil

Dans sa ville natale de Mannakandal, dans le district de Mullaitivu, Nadeeshan Rani Amma (62 ans) était une éleveuse de bétail connue. Elle a malheureusement perdu son troupeau d’une centaine de bêtes pendant le conflit.

Avec le microcrédit qu’elle a reçu, elle a décidé de cultiver des oignons. Elle a vendu sa première récolte sur le marché local pour 20 000 roupies, avec lesquelles elle a acheté deux vaches. Rani Amma en possède aujourd’hui 17, et elle a étendu son activité en vendant du lait. Elle est également en train de creuser un puits qui lui permettra de cultiver ses oignons plus efficacement à l’avenir.

« Mes vaches me donnent jusqu’à 15 litres de lait par jour, explique Rani Amma. Je le vends à Nestlé, qui dispose d’un point de collecte de lait dans le village et me paie 46 roupies le litre. »

Sa réussite économique lui a permis de donner un foyer à un petit garçon devenu orphelin pendant le conflit, et dont elle s’occupe aujourd’hui. Elle est aussi extrêmement fière d’avoir pu voir sa fille se marier.