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Myanmar : le CICR est profondément inquiet du sort des personnes privées de liberté

15-10-2007 Interview

Le CICR est profondément inquiet du sort des personnes arrêtées dans le cadre des récents événements dont le Myanmar a été le théâtre, comme le souligne le directeur des opérations de l’institution, Pierre Krähenbühl. Il précise que le CICR poursuivra ses efforts visant à restaurer un dialogue constructif avec les autorités sur la situation actuelle et les violations du droit international humanitaire, qui ont fait l’objet d’une dénonciation publique de la part de l’institution en juin dernier.

De nombreuses personnes ont été arrêtées au Myanmar à la suite des récents mouvements de protestation. Comment le CICR réagit-il ?  

Le CICR est profondément inquiet du sort de milliers de personnes qui auraient été arrêtées dans le cadre des événements qu’a récemment connus le Myanmar. Nous avons été approchés par des dizaines de familles anxieuses demandant qu’on les aide à retrouver leurs proches, qui seraient apparemment détenus ou portés disparus.

Le CICR cherche à accéder aux personnes récemment arrêtées, afin de se rendre compte, conformément à ses procédures habituelles, de l eurs conditions de détention et du traitement qui leur est réservé, et de les aider à rétablir le contact avec leurs familles anxieuses.

Que fait le CICR pour pouvoir accéder aux personnes détenues ?  

Nous tentons de rétablir un dialogue constructif avec le gouvernement dans le but de remédier aux problèmes les plus urgents sur le plan humanitaire, notamment la question de l’accès aux détenus et aux personnes qui ont été blessées lors des récents événements. Nous regrettons que nos efforts n’aient jusqu’ici abouti à aucun résultat tangible, mais nous restons déterminés à les poursuivre.

Le CICR a récemment critiqué sans détour les autorités du Myanmar. Quelles sont les raisons qui ont motivé une telle décision ?  

Le but du CICR, partout dans le monde, est de venir en aide rapidement et efficacement aux victimes de conflits armés et d’autres situations de violence, et d’œuvrer en faveur du respect du droit international humanitaire. De 1999 à 2005, le CICR a mené des activités au Myanmar et a observé des améliorations dans plusieurs domaines humanitaires. Toutefois, pour obtenir des résultats à long terme, il est indispensable qu’il puisse maintenir un dialogue efficace avec les autorités du Myanmar, et qu’il soit autorisé à travailler en tant qu’organisation humanitaire strictement neutre et indépendante – ce qui n’a pas été le cas dans ce pays ces deux dernières années. Depuis décembre 2005, en effet, le gouvernement soumet nos activités à des restrictions toujours plus importantes, ce qui fait qu’il est impossible dans la pratique de continuer à fournir l’aide essentielle dont ont besoin des milliers de détenus et de civils vivant le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar.

En outre, au vu des violations graves et répétées du droit international humanitaire qu’il a enregistrées, le CICR s’est constamment efforcé d’engager des discussions sérieuses avec les autorités pour mettre un terme à cette situation.

  Quelles seront les prochaines démarches du CICR ?  

Nous ne ménagerons aucun effort pour tenter de rétablir un dialogue substantiel avec le gouvernement du Myanmar, afin de parvenir à ce qu’il soit mis fin aux violations du droit international humanitaire que nous avons dénoncées le 29 juin dernier (voir notre communiqué de presse), ainsi qu’aux problèmes d’ordre humanitaire liés à la récente flambée de violence.



 

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Pierre Krahenbuehl

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