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Lima : Conférence régionale sur les personnes disparues

13-06-2003 Éclairage

Des représentants de 19 pays d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et des Caraïbes ont participé à la Conférence régionale sur les personnes disparues dans le cadre d’un conflit armé ou d’une situation de violence interne, organisée à Lima du 28 au 30 mai.

Durant trois jours, des représentants de 19 pays d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et des Caraïbes, ainsi que des observateurs de plusieurs institutions liées au problème des disparitions ont participé à un débat sur les personnes disparues, à la Conférence régionale sur les personnes disparues dans le cadre d’un conflit armé ou d’une situation de violence interne, organisée à Lima, Pérou, du 28 au 30 mai.

Premier écho de la Conférence internationale tenue à Genève il y a trois mois, il s’agit d’une initiative destinée à assurer le suivi, dans le contexte régional, des observations et recommandations prononcées à cette occasion.

 


Alan Wagner Tizón, Ministre des Affaires étrangères du Pérou et     Yves Giovannoni (CICR) 

Organisée conjointement par le ministère péruvien des Affaires étrangères et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Conférence s’est efforcée de fournir les instruments nécessaires pour contribuer à éclaircir le sort des personnes disparues, à les identifier, à prêter assistance à leurs familles, et spécialement, à rechercher des moyens d’éviter les disparitions.

Les objectifs de la Conférence étaient d’encourager la mise en œuvre de mesures pratiques visant à prévenir les disparitions dans le cadre d’un conflit armé ou d’une situation de violence interne, et de promouvoir des activités complémentaires destinées à remédier à ce grave problème, à venir en aide aux familles qui sont sans nouvelles de leurs proches et à sensibiliser les autorités du gouvernement, les organisations non gouvernementales, ainsi que d’autres dirigeants et faiseurs d’opinion.

 


Atelier de travail 

Les participants ont travaillé dans quatre ateliers : Mesures de prévention des disparitions, dirigé par l’expert Anton Carmen, conseiller juridique au CICR ; Mécanismes pour éclaircir le sort des personnes disparues, sous la responsabilité de Javier Ciurlizza, secrétaire exécutif de la Commission pour la vérité et la réconciliation du Pérou ; Gestion des restes humains et renseignements sur les personnes décédées, conduit par l’expert Luis Fondebrider, membre du groupe argentin d’anthropol ogie médico-légale ; et Mécanismes d’aide aux familles des personnes disparues, dirigé par le spécialiste Alex Segovia, directeur exécutif de Democracia y Desarollo (démocratie et développement), consultants, Guatemala.

Au fil des débats, on a constaté notamment que l’Amérique latine dispose de beaucoup de lois qui protègent l’individu. Cependant, dans certains cas, elles ne sont pas encore appliquées ni respectées. L’accent a été mis sur l’importance de souligner le rôle actif de l’État dans la protection des droits de l’homme et le respect de la Constitution, ainsi que des autres lois en vigueur, tant sur le plan national qu’international.

D’autre part, on a relevé que ces quinze dernières années, les forces armées et de police d’Amérique latine ont montré un intérêt croissant pour intégrer dans leurs cours de formation, l’enseignement du droit international humanitaire – droit qui entre en vigueur lors des conflits armés – et des droits de l’homme, respectivement.

En outre, à l’heure des conclusions, on a signalé la nécessité que les pays puissent compter sur une institution de surveillance du registre des détenus et des disparus, indépendante et soutenue par les organisations humanitaires.

Il est également important d’améliorer les mécanismes existants de reconstitution historique, d’identification, de réconciliation et d’indemnisation, ainsi que d’élaborer des méthodes facilitant le suivi des recommandations de la Conférence de Lima. Le procès-verbal de la Conférence de Lima, ses conclusions et recommandations, seront publiés prochainement et remis aux États de la région.

Finalement, tous les participants, représentants des États, d’organisations non gouvernementales et d’associations de familles de disparus, ont convenu qu’il était essentiel de travailler ensemble à la mise en œuvre de mécanismes pour que ce phénomène tant tragique des disparitions – qui, ces trente dernières années, a ôté la vie à près de 100 000 personnes en Amérique latine et aux Caraïbes – ne se répète plus.