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Indonésie : bulletin n° 2 – 11 février 2005

11-02-2005 Communiqué de presse

Activités du CICR en faveur des victimes du tsunami

Le séisme sous-marin et le tsunami qui ont frappé l’Asie le 26 décembre dernier ont causé une dévastation à grande échelle et des pertes considérables en vies humaines en Indonésie. Toutes les composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont le CICR, unissent leurs efforts pour soulager les souffrances provoquées par la catastrophe.

Avant le tsunami, le CICR était déjà présent dans la province indonésienne d’Aceh à cause du conflit en cours. Il a donc été en mesure de réagir rapidement, car il disposait déjà d’une équipe importante composée de spécialistes des secours, des soins médicaux, de l’approvisionnement en eau et de l’habitat (une partie d’entre eux travaillaient au bureau de Banda Aceh). Les effectifs ont été renforcés ces dernières semaines pour permettre au CICR de répondre aux besoins urgents à Banda Aceh, Aceh Besar et jusqu’à Lhokseumawe, sur la côte est.

  Situation générale au 7 février  

L’administration de la province d’Aceh fait tout son possible pour que la population retrouve une vie normale. Le 31 janvier, tous les fonctionnaires avaient été appelés à reprendre leur travail. Parallèlement, des volontaires de la Croix-Rouge indonésienne et d’autres auxiliaires militaires et civils évacuent encore des cadavres des régions touchées par le tsunami.

Si l'électricité a été rétablie dans plusieurs parties de Banda Aceh et de Meulaboh, sur la c ôte ouest, il reste encore des districts, tels qu'Aceh Utara et Lhokseumawe, qui ne bénéficient pas d’un approvisionnement régulier.

Les personnes qui ont dû quitter leur maison à cause de la catastrophe se sont maintenant déplacées des écoles où elles avaient d’abord trouvé refuge vers des camps de tentes. Entre-temps, le gouvernement construit des abris pour les héberger.

Dans l’ensemble, les besoins en assistance médicale continuent d’être bien couverts. Il n’y a pas eu de propagation de maladies infectieuses, et les épidémies redoutées ne se sont pas matérialisées.

  Assistance  

En général, le CICR mène ses opérations d’assistance de concert avec la Croix-Rouge indonésienne. La première semaine de février, 3 592 familles déplacées par le tsunami ont reçu 2 395 articles de ménage essentiels, 8 352 couvertures, 4 291 nattes, 2 035 bâches et 191 caisses de sous-vêtements (une caisse couvrant les besoins de 10 familles). Les bénéficiaires ont insisté sur l’importance de la distribution de sous-vêtements.

Au 5 février, le CICR et la Croix-Rouge indonésienne avaient distribué une assistance alimentaire et non alimentaire à près de 138 000 personnes (31 218 familles) dans les districts de Banda Aceh, Aceh Besar, Pidie, Bireuen et Aceh Utara.

  Soins médicaux  

Depuis la catastrophe, le CICR a fourni des secours médicaux essentiels, notamment des médicaments et des pansements, à deux hôpitaux de Lhokseumawe ainsi qu’à 20 autres structures médicales situées sur la côte, entre Banda Aceh et Lhokseumawe. Des kits de premiers secours ont également été remis à l a Société nationale.

À la mi-janvier, le CICR a ouvert un hôpital de campagne d’une capacité de 100 lits à Banda Aceh. Son personnel est composé de plus de 30 spécialistes médicaux de la Croix-Rouge de Norvège et d’autres Sociétés nationales de la Croix-Rouge, ainsi que de membres du personnel médical et de soutien recrutés localement. Pour l’instant, l’hôpital a traité plus de 2 850 patients ambulatoires et 178 personnes ont été hospitalisées.

L’hôpital comprend 25 tentes et couvre les besoins en chirurgie, gynécologie, obstétrique et pédiatrie. Un nouveau réservoir de 70 000 litres alimente l’hôpital en eau potable.

Le 1er février, un camp a été ouvert dans le stade de Long Raya, près de l’hôpital de campagne, pour héberger jusqu’à 400 patients autorisés à quitter l’hôpital, mais nécessitant un suivi médical, ainsi que leurs proches. Au 7 février, huit patients enregistrés et 20 proches avaient profité du camp pour être près de l’hôpital.

  Eau et assainissement  

Le CICR approvisionne Banda Aceh en eau potable (24 000 litres par jour). En outre, il a fourni aux services des eaux de Banda Aceh et de Lhokseumawe des produits chimiques pour le traitement de l’eau suffisants pour un mois. Parallèlement, le CICR contribue à améliorer les installations de traitement de l’eau et les installations sanitaires dans des camps temporaires pour personnes déplacées à Aceh Besar et Lhokseumawe. Pendant ce temps, les besoins ont été évalués dans différents camps qui abritent des personnes déplacées par le tsunami dans le district de Bireuen.

Une fois que les personnes déplacées auront été transférées dans des camps où elles pourront rester plus longtemps, le CICR prévoit d’intensifier ses activités dans ces camps afin de les alimenter en eau potable et d’améliorer leurs install ations sanitaires.

  Rétablissement des liens familiaux  

Au lendemain de la catastrophe, le CICR a pris la direction des opérations au sein du Mouvement et, en étroite coopération avec la Croix-Rouge indonésienne, a mis en place un système de grande ampleur destiné à faciliter le rétablissement des liens familiaux.

Depuis début janvier, les membres de plus de 1 400 familles séparées ont pu reprendre contact avec leurs proches. Ce résultat a été obtenu en grande partie grâce aux téléphones satellite mis à la disposition des survivants par des équipes mixtes du CICR et de la Société nationale, notamment sur la côte ouest d’Aceh.

En outre, le CICR a créé deux bases de données : « I am alive »   (je suis en vie) et « Persons Sought »   (personnes recherchées), qui contiennent à ce jour 9 912 noms . Ces bases de données sont accessibles au public sous la forme de brochures et d’affiches, par le biais du site www.familylinks.icrc.org et à travers une coopération active avec les médias (journaux, radio, TV).

Le CICR et la Croix-Rouge indonésienne prêtent une attention particulière au cas des enfants séparés de tout proche parent. Pour l’instant, 19 enfants dans cette situation ont été enregistrés et trois d’entre eux réunis avec leur famille.

  Visites aux détenus  

Suite au tsunami, la police nationale et le ministère de la Justice ont soutenu la reprise des visites du CICR aux lieux de détention, permettant ainsi à l’institution d’aider les autorités à répondre aux besoins les plus urgents des détenus placés sous leur responsabilité. L’objectif de ces visites est d’évaluer les conditions de détention et le traitement réservé aux détenus. À ce jour, les délégués du CICR ont effectué une première visite aux détenus de cinq postes de police.

  Informations complémentaires :  

  Bernt Appeland, CICR Aceh, tél. : + 62 811 982 504  

  CICR Jakarta, tél. : + 62 21 720 72 52  

  Annick Bouvier, CICR Genève, tél. : + 41 22 730 24 58