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Pakistan : de nombreux civils demeurent privés de services essentiels dans les zones de conflit dans la province de la Frontière du Nord-Ouest

22-05-2009 Point sur les activités

Les combats entre les forces armées pakistanaises et les groupes d'opposition armés se poursuivent dans les districts de Dir, Buner et Swat (province de la Frontière du Nord-Ouest / North-West Frontier Province - NWFP), incitant les civils à quitter leur foyer en quête de sécurité. Ceux qui restent n'ont pas accès aux vivres, à l'eau ni aux services d'assainissement et de santé.

     

    ©Reuters / M. Faisal      
   
Une famille fuit l'offensive militaire dans la vallée de Swat, au nord-ouest d'Islamabad.  
        « Il s'agit de la plus grave crise d'ordre humanitaire que le pays ait connue ces dernières années », a déclaré Pascal Cuttat, chef de la délégation du CICR au Pakistan. « La plupart des organisations humanitaires et des journalistes mettent l'accent sur le sort tragique des centaines de milliers de personnes qui ont fui leurs foyers, mais nous ne devons pas oublier ceux qui sont restés sur place et qui subissent le plus gr os des hostilités. Tout doit être fait afin d'aider et de protéger les civils, conformément au droit international humanitaire. »

La situation pour ceux qui sont restés dans les zones de conflit de la NWFP demeure préoccupante, car l'accès à l'eau, à l'électricité et aux soins de santé est extrêmement limité. Dans les districts de Dir, Buner et Swat, les combats et l'insécurité générale perturbent le bon fonctionnement des chaînes d'approvisionnement, ce qui a pour effet de rendre les marchandises rares et coûteuses, en particulier les denrées alimentaires. En outre, en raison des fréquents couvre-feux, la population a beaucoup de mal à obtenir les rares services de base qui peuvent être disponibles dans leur ville ou dans leur village. À Mingora, par exemple, l'hôpital principal du district de Swat est désormais abandonné, l'eau et l'électricité sont coupées depuis plus d'une semaine.

De vastes camps sont installés pour accueillir les civils fuyant les zones touchées par les combats. Toutefois, selon les statistiques officielles, seule une fraction du million et demi de personnes déplacées officiellement enregistrées s'est effectivement rendue dans les camps. La plupart préfèrent séjourner chez des proches, louer un logement ou vivre dans des abris de fortune, trouvés au hasard de leurs déplacements. Les températures dans les camps deviennent vite insupportables, en particulier pour les femmes, qui restent en général à l'intérieur des tentes.

Parallèlement aux mesures prises pour venir en aide aux milliers de personnes déplacées, le CICR est également actif dans les régions directement touchées par les combats. Aujourd'hui, il a pu entrer pour la première fois dans Timergara (district de Lower Dir) pour procéder à une évaluation des besoins. Il a déjà livré des médicaments et du matériel médical à l'hôpital régional de Daggar (district de Buner), qui est touj ours opérationnel, mais fonctionne avec un personnel fortement réduit. Le CICR a également distribué des vivres à quelque 8 500 personnes déplacées et à leurs familles d'accueil dans la partie sud du district de Buner. En coopération avec le Croissant-Rouge du Pakistan, il a par ailleurs apporté de la nourriture et d'autres articles de première nécessité à plus de 13 000 personnes déplacées dans les districts de Lower Dir et Malakand. Le CICR n'a toutefois pas encore été en mesure d'acheminer l'assistance médicale indispensable à Mingora, capitale du district de Swat et théâtre des principales opérations militaires dans le cadre de l'offensive en cours.

Le CICR et le Croissant-Rouge du Pakistan gèrent conjointement un camp pour personnes déplacées à Swabi. Le CICR apporte en outre son soutien à deux autres camps de la Société nationale à Malakand, afin de garantir des conditions de vie dignes aux personnes venues s'y réfugier. Les camps ont été équipés de latrines, de douches, de fontaines d'eau et d'unités de soins médicaux de base. Des bâches sont déployées au-dessus des tentes pour abaisser les températures jusqu'à six degrés centigrade, suffisamment pour que la chaleur devienne enfin supportable.

« Ce camp était pratiquement vide il y a encore une semaine. Actuellement, il héberge plus de 10 000 personnes », explique Jean-Yves Penoy, un délégué du CICR qui travaille à Swabi et qui supervise la construction d'une vingtaine de nouveaux espaces douche. « Nous faisons l'impossible pour faire face à l'afflux de réfugiés. C'est une course contre la montre. »

Depuis que les hostilités ont éclaté, l'hôpital chirurgical pour les blessés de guerre que le CICR gère à Peshawar et qui a été inauguré le 29 avril dernier, a accueilli des dizaines de patients du district de Swat et fonctionne désormais à pleine capacité.



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