Attaquer nos biens culturels, c'est attaquer notre humanité

30 octobre 2017
Attaquer nos biens culturels, c'est attaquer notre humanité
Yémen, 2015. CC BY-NC-ND / CICR / Thomas Glass

Les monuments historiques, les œuvres d'art et les sites archéologiques - connus sous le nom de biens culturels - sont protégés par les règles de la guerre. Attaquer nos biens culturels signifie beaucoup plus que détruire des briques, du bois ou du mortier. Attaquer nos biens culturels revient à attaquer notre histoire, notre dignité et notre humanité.

Voici quelques témoignages de personnes bouleversées par la destruction ou la détérioration de monuments historiques ou religieux, ou d'autres sites, dans leur pays durant un conflit.

Attaquer les biens culturels revient à attaquer notre identité, notre mémoire, notre avenir et notre dignité.

Alep, le vieux bazar, Syrie en 2005 et 2017. ©Thomas Gaudig 2005  CC BY-NC-ND/CICR/Sana Tarabishi 2017

« J'ai vu de nombreux bâtiments détruits dans ma ville. Mais c'est devant les ruines de nos anciens monuments que j'ai souffert le plus de toute cette destruction. J'avais l'impression qu'un membre de mon corps avait été arraché et que mon âme était en morceaux. Le cœur vibrant d'Alep a été brisé. » (Syrie)

« Un passé mutilé par le présent sera un handicap de mémoire et d'identité pour le futur. » (Liban)

 

La grande mosquée des Omeyyades, Alep, Syrie, 2017. CC BY-NC-ND/CICR/Sana Tarabishi

« Chaque pierre a une histoire... l'histoire de la dignité des personnes qui ont vécu sur cette terre de civilisation. » (Syrie)

« Un site détruit ne se rebâtit jamais de la même manière. Il va garder les stigmates de la guerre, de l'horreur et de la haine. Et ces stigmates resteront à jamais la mémoire vivante d'un souvenir douloureux. » (Liban)

 

Personnes fuyant les combats, sur la route vers l'est de Mossoul, Irak, 2016. CC BY-NC-ND/CICR/Anmar Qusay

Lorsque nous avons récemment interrogé 17 000 personnes sur les règles de la guerre, presque toutes ont répondu que les monuments religieux et historiques ne doivent pas être attaqués. Les personnes et les communautés veulent que les biens culturels soient préservés, même dans les moments les plus sombres de la guerre.

 

Sanaa, vieille ville, quartier Al-Qasimi, Yémen, 2015.  CC BY-NC-ND/CICR/Hani Al-Ansi

Les biens culturels sont protégés par les règles de la guerre

 

La grande mosquée d'Alep avant la guerre, Syrie. ©Thomas Gaudig 2005

Le droit international humanitaire oblige les parties à un conflit armé à protéger et à respecter les biens culturels. Les règles de la guerre sont claires : les parties à un conflit ont la responsabilité de ne pas diriger d'attaques ou d'actes d'hostilité contre des biens culturels et de ne pas les utiliser à des fins militaires, et elles doivent mettre un terme aux vols, aux pillages et aux actes de vandalisme à leur égard.

Protéger et respecter les biens culturels est vital pour reconstruire une société à la fin d'un conflit armé

 

Statue des Martyrs, Beyrouth, Liban, 2006.  CC BY-NC-ND /ICRC/M. Kokic

« Au Liban, toutes les communautés unanimement se reconnaissent dans la statue des Martyrs, antérieure à la guerre civile. La statue est criblée de balles, mémoire de notre guerre civile. Elle a été restaurée mais garde les stigmates de l'horreur, afin que nous puissions nous en souvenir. Sans cette statue remise (presque) à sa place, la mémoire de Beyrouth n'existerait plus. » (Liban)


« En tuant la culture, on tue les mœurs et l'éducation d'un peuple et on retarde la construction de son avenir. En tuant sa mémoire culturelle, on efface les histoires d'héroïsme et de bravoure qui ont aidé ce peuple à se construire, à travers les siècles. On efface sa résilience face aux conflits... » (Liban)

 
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