Burkina Faso : l'environnement humanitaire s'est fortement dégradé en 2019
Depuis le mois de janvier 2019, le nombre de centres de santé fermés ou dont l'activité est réduite a été multiplié par 12. En cause : la violence armée qui sévit dans le pays.
Au début de l'année 2019, seule une dizaine de centres de santé était concernée. En aout dernier, on en comptait 125, dont 60 centres fermés et 65 partiellement fonctionnels.
Les soins de santé en danger
Avec la multiplication des incidents de sécurité, les professionnels de la santé sont nombreux à quitter les zones rurales, notamment celles situées dans les régions du Sahel et du Centre-Nord.
L'accès aux soins de santé est devenu en quelques mois un défi dans certaines régions du Burkina Faso. Cet environnement instable et qui se dégrade ne permet pas aux organisations humanitaires d'intervenir comme elles le voudraient.
Quand sa mère âgée est tombée malade, Alidou Sawadogo a dû entreprendre un long et dangereux voyage pour la faire soigner dans un centre de santé.
« Un ami m'a appelée pour me prévenir que ma mère était tombée. Le temps que j'arrive, elle avait perdu connaissance. Alors j'ai décidé de l'amener au centre de Barsalogho. Heureusement, j'ai trouvé quelqu'un qui avait une moto. À cause de la violence, beaucoup de gens malades n'osent pas sortir et meurent chez eux. Tout le monde a peur de s'aventurer sur la route qui mène au centre de santé. »
Déplacements et changement climatique
Le nombre de déplacés internes est passé de 50 000 en décembre 2018 à plus de 486 000 personnes forcées de fuir depuis le début de l'année. Ces déplacés, majoritairement des éleveurs et des agriculteurs, peinent à subvenir à leurs besoins. À la violence armée s'ajoutent les effets du changement climatique. Plus l'eau, les terres arables et les pâturages se font rares, plus les tensions autour des ressources naturelles s'accentuent.
Autre préoccupation majeure : la malnutrition. On estime à 1,2 million le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire.