Déclaration

Déclaration conjointe des membres de la Commission tripartite

La découverte de restes humains met fin à l’incertitude de familles de personnes portées disparues depuis la guerre du Golfe

Plus de 28 ans après la fin de la guerre du Golfe de 1990-1991, les familles de personnes portées disparues au Koweït et en Irak ignorent toujours ce qu’il est advenu de leurs proches et où ils se trouvent.

La découverte récente, dans le district de Samawa (sud de l’Irak), des restes de plusieurs personnes présumées disparues à l’époque du conflit permet d’espérer que des réponses seront apportées à des questions jusque-là non résolues. Les restes exhumés semblent être ceux de citoyens koweitiens, civils et prisonniers de guerre confondus. Ils ont été trouvés sur deux sites d’inhumation grâce aux efforts déployés conjointement par les autorités irakiennes et koweitiennes, épaulées par des experts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans le cadre de le Commission tripartite. Les restes ont été exhumés et transférés à l’Institut médico-légal de Bagdad pour y être soumis à des analyses ADN. Les résultats obtenus doivent ensuite être croisés avec les profils génétiques des familles des personnes disparues à cette époque. Les analyses forensiques fourniront en outre des indications concernant le nombre de personnes retrouvées et leur nationalité.

La découverte des restes est le résultat d’efforts conjoints déployés inlassablement par les autorités koweitiennes et irakiennes, en collaboration avec le CICR, pour collecter des données et les analyser, trouver de nouveaux témoins et permettre aux équipes à l’œuvre sur le terrain d’avoir recours à l’imagerie satellitaire. Il est à espérer que l’identification de ces restes humains apportera des réponses aux questions d’un certain nombre de familles quant au sort de leurs proches disparus, et qu’elle leur permettra finalement de faire leur deuil.

La Commission tripartite et son sous-comité technique ont été mis en place en 1991 et 1994, respectivement, pour chercher à faire la lumière sur le sort des personnes disparues par suite de la guerre du Golfe de 1990-1991. Présidé par le CICR, le mécanisme est composé de représentants de la République d’Irak, de l’État du Koweït, du Royaume d’Arabie saoudite, du Royaume-Uni et de la République française – la Mission d’assistance des Nations Unies en Irak (MANUI) n’ayant rejoint ses rangs qu’en 2013, en qualité d’observateur. Il a entre autres pour tâche de fournir une assistance technique dans les domaines des sciences forensiques et de l’analyse par imagerie satellitaire.

Les dernières exhumations de restes humains menées sous l’égide du mécanisme remontent à 2005 pour des citoyens koweitiens, et à 2011 pour des ressortissants irakiens. Les membres de la Commission tripartite continuent à travailler sans relâche dans le but de retrouver la trace des personnes toujours portées disparues dans les deux pays depuis la guerre du Golfe.