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Détresse psychologique et Covid-19 : une crise dans la crise

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge présente aujourd’hui un nouveau rapport faisant état d’une augmentation de la détresse psychologique due à la pandémie de Covid-19. Le rapport expose une série de mesures à mettre en œuvre pour affronter une situation devenue « une crise dans la crise ».

Dans un nouveau rapport intitulé The greatest need was to be listened to: The importance of mental health and psychosocial support during COVID-19 (le besoin impérieux d'être écouté : l'importance de la santé mentale et du soutien psychosocial dans le contexte du Covid-19), des spécialistes en santé mentale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont rassemblé des idées et des recommandations inspirées de l'expérience de ces six derniers mois pour permettre à d'autres praticiens, aux gouvernements et à des organisations communautaires de répondre à l'intensification des besoins.

Le rapport souligne l'importance de ce type de soins pour venir en aide aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale, leur communauté et la société dans son ensemble.

Des besoins en santé mentale exacerbés au sein des communautés touchées par les conflits

Le Covid-19 crée des besoins inédits en matière de santé mentale et de soutien psychosocial – chez les victimes du virus, leur famille, les agents de santé et d'autres acteurs de la lutte contre l'épidémie, ainsi qu'au sein de la population générale. Cette situation exacerbe la détresse psychologique de milliers de personnes.

Les restrictions liées au confinement, l'absence de contacts sociaux et l'aggravation des problèmes économiques sont autant de facteurs qui pèsent sur la santé mentale et l'accès aux soins des personnes.

Une enquête réalisée récemment par Ipsos pour le compte du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans sept pays fait ressortir l'augmentation de la détresse psychologique ressentie par les communautés à travers le monde. Les principales conclusions sont les suivantes :

  • 51% des adultes estiment que le Covid-19 a eu des répercussions négatives sur leur santé mentale.
  • Environ deux tiers des sept pays s'accordent à dire que le fait de veiller à la santé physique et mentale est plus important aujourd'hui qu'avant la crise du Covid-19.
  • Près de trois personnes sur quatre estiment que les travailleurs de première ligne et les premiers intervenants face au Covid-19 ont plus besoin de soutien en santé mentale que la plupart des gens.

Depuis le début de la pandémie, le CICR a connu une demande croissante de soutien de la part des intervenants de première ligne dans le monde entier : personnels de santé, volontaires, enseignants, travailleurs sociaux, préposés à l'enlèvement des corps, dirigeants communautaires, et bon nombre d'autres acteurs qui s'emploient sans relâche à venir en aide aux autres.

Les difficultés associées à leurs fonctions aggravent leurs propres préoccupations et besoins individuels mais aussi sociaux. La santé mentale et le bien-être de ces personnes doivent être préservés, afin qu'ils puissent continuer à fournir une prise en charge appropriée.

Investir dans les soins de santé mentale

Les activités de santé mentale doivent être incluses dans la première vague d'opérations humanitaires, notamment dans la lutte contre l'épidémie, et pleinement intégrées aux systèmes nationaux et internationaux d'intervention d'urgence. Les États et les principales parties prenantes doivent s'efforcer de soutenir les systèmes de santé en leur consacrant des ressources financières et humaines, des installations, et des équipements de protection individuelle. La santé mentale et le soutien psychosocial doivent également être intégrés aux stratégies nationales de santé, afin de satisfaire les besoins de façon adéquate et sans délai.

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