Éthiopie : des réformes historiques encourageantes qui ne doivent pas faire oublier la situation des personnes déplacées

14 décembre 2018

Addis-Abeba (CICR) – Le vent de réformes historiques qui a soufflé sur l'Éthiopie cette année ne doit pas faire oublier les besoins des personnes déplacées à l'intérieur du pays, a déclaré aujourd'hui le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à l'occasion d'une visite dans le pays.
 

En 2018, le nombre de personnes nouvellement déplacées par la violence a été plus élevé en Éthiopie que n'importe où ailleurs dans le monde. Les réformes entreprises semblent cependant orienter le pays dans la bonne direction. À l'invitation des autorités, le CICR étend ses opérations au Somali Regional State, une région fortement touchée par les déplacements.

« Nous sommes heureux de pouvoir retourner dans le Somali Regional State après 11 ans d'absence. Nous sommes également encouragés par les signaux qui indiquent que l'Éthiopie entend s'engager plus fermement sur la voie du respect des droits de l'homme. Le cycle de la violence et du déplacement qui sévit aujourd'hui en Éthiopie représente cependant un défi humanitaire de taille, et des mesures doivent être prises pour atténuer les tensions et faciliter l'acheminement de l'aide à ceux qui en ont besoin », a déclaré Peter Maurer, président du CICR, en visite dans le pays.

La ratification de la Convention de Kampala, un traité novateur et le tout premier instrument juridiquement contraignant relatif au déplacement interne, est une mesure que le gouvernement pourrait prendre pour répondre aux besoins des déplacés internes.

Tous les États membres de l'Union africaine devraient d'ailleurs ratifier cette convention et la mettre en œuvre. À ce jour, sur 55, ils sont encore 28 à ne pas l'avoir fait. La question est plus que jamais d'actualité pour l'Union africaine, qui a déclaré 2019 « Année africaine des réfugiés, des rapatriés et des déplacés internes ».

Six des dix pays qui comptent le plus grand nombre de nouveaux déplacés internes ayant fui un conflit ou des violences se situent en Afrique. Outre l'Éthiopie, la République démocratique du Congo, le Nigéria, la Somalie, la République centrafricaine et le Soudan du Sud figuraient tous parmi les dix pays les plus touchés par les déplacements internes liés aux conflits et à la violence au premier semestre 2018.

Selon Peter Maurer, « le traité ne pourra réellement améliorer la vie des personnes déplacées que si les pays africains s'engagent à respecter les obligations qui en découlent et prennent des mesures concrètes sur le terrain ».

En Éthiopie, le CICR collabore avec la Croix-Rouge éthiopienne pour distribuer des articles de première nécessité aux personnes déplacées, leur fournir de l'eau potable et permettre aux familles dispersées de rétablir le contact. Le CICR travaille également dans les lieux de détention pour améliorer les conditions de vie et promouvoir le traitement humain des détenus. Il fournit également des services de réadaptation physique aux personnes handicapées. Le CICR dispose à Addis-Abeba d'une délégation distincte auprès de l'Union africaine.


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