Communiqué de presse

Éthiopie : Des dizaines de milliers de personnes reçoivent des semences et des engrais dans les régions touchées par le conflit

Seeds and fertilizers distribution in Ayna Bugna, North Wollo, Amhara region.

Addis Abeba (CICR) – Les conflits armés dans les deux régions les plus peuplées d’Éthiopie, l’Amhara et l’Oromia, et les effets durables de la guerre qui a sévi entre 2020-et 2022 dans le Tigré, ont durement touché les revenus et la productivité agricole, entraînant une insécurité alimentaire généralisée dans les communautés rurales. Avant la saison des pluies, le CICR a fourni des secours humanitaires à 63 000 personnes dans des zones où les besoins sont particulièrement importants à l’intérieur de ces trois régions.

Du 19 mai au 21 juin 2025, le CICR, en coopération avec des volontaires de la Croix-Rouge éthiopienne, a procédé à une distribution à grande échelle de semences et d’engrais afin de renforcer la sécurité alimentaire des familles vulnérables dans les régions du Tigré, de l’Amhara et de l’Oromia. Quelque 10 500 familles ont reçu plus de 450 tonnes de semences adaptées au climat et 1 550 tonnes d’engrais. 

« Dans ces régions reculées et durement touchées, les agriculteurs n’ont pas accès à des semences et à des engrais de qualité. Les chaînes d’approvisionnement sont perturbées et la situation est aggravée par des sécheresses récurrentes. Elle est particulièrement critique dans les municipalités d’Ayna Bugna et de Lasta, dans le Wollo Nord (Amhara), ainsi que dans diverses régions du Tigré », explique Simone Casabianca-Aeschlimann, cheffe de délégation du CICR en Éthiopie.

À la tête d’une famille de neuf personnes à Eirba, un village de Chercher Woreda, dans le sud du Tigré, Fantaye Negash fait partie de ceux qui ont reçu l’aide du CICR après avoir perdu sa maison et ses outils agricoles lorsqu’il a été contraint de fuir à cause du conflit. « Reconstruire nos vies n’est pas facile », dit-il. « Nous avons dû repartir de zéro. Sans accès aux semences ou aux engrais, et à cause de la flambée des prix, il était très difficile de cultiver. Maintenant, je compte sur une bonne saison des pluies et j’espère que les récoltes seront suffisantes pour nourrir ma famille ».

Le CICR a adapté l’aide qu’il apporte aux conditions agroclimatiques de chaque région et aux besoins en engrais propres à chaque culture. Dans les communautés vulnérables des zones nord-ouest et sud du Tigré, des familles comme celle de Fantaye ont reçu chacune 100 kg d’engrais, 10 kg de sorgho ou de teff et 12 kg de semences de haricots. L’assistance portée aux communautés de l’Amhara et de l’Oromia a été légèrement différente pour s’adapter aux réalités locales.

Dans l’ensemble, l’aide humanitaire fournie devrait permettre à ces communautés de cultiver environ 6 500 hectares de terres, pour une production prévue de 17 000 tonnes de maïs, haricots, fèves, blé, sorgho et teff, une petite céréale qui est un aliment de base en Éthiopie.

Birhane Misganaw, une femme de 30 ans, vit avec les sept membres de sa famille à Ayna Bugna, une région reculée de la zone de Wollo Nord dans l’Amhara, isolée depuis longtemps. « Avant, nous pouvions acheter des semences et des engrais pour cultiver nos terres. Mais ces trois dernières années, à cause des conflits et d’autres problèmes, nous n’avons pas pu en obtenir. Nous n’avons pas assez de nourriture et la pauvreté nous guette », raconte-t-elle.

Dans le Tigré, les restes explosifs de guerre continuent de joncher les terres agricoles, rendant toute activité dans les champs dangereuse. Cette situation compromet encore davantage la sécurité alimentaire des familles rurales. Pour y remédier, le CICR et la Croix-Rouge éthiopienne ont organisé, dans quatre régions de la zone nord-ouest, une série de séances de sensibilisation aux risques en marge de la distribution de semences et d’engrais. 855 agriculteurs en ont bénéficié, ce qui leur a permis de cultiver leurs terres en toute sécurité. 

« Nos équipes jouissent d’un bon accès aux communautés isolées touchées par le conflit, comme celles qui ont bénéficié de ces distributions vitales », déclare Mme Casabianca-Aeschlimann. « Nous devons poursuivre le dialogue avec tous les porteurs d’armes concernés. Faire en sorte qu’ils comprennent le caractère strictement neutre et impartial de notre approche est essentiel pour garantir un accès sûr aux personnes les plus vulnérables ».

À propos du CICR

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation neutre, impartiale et indépendante dont le mandat strictement humanitaire découle des Conventions de Genève de 1949. Il porte assistance aux personnes touchées par un conflit armé ou d’autres situations de violence partout dans le monde, mettant tout en œuvre pour améliorer leur sort et préserver leur dignité, souvent en collaboration avec ses partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Informations complémentaires :

Zewdu Ayalew, CICR Éthiopie, tél. : +251 944 101 700, courriel : zayalew@icrc.org
Eléonore Asomani, CICR Dakar, tél. : + 221781864687, courriel : easomani@icrc.org