La région de l’Amhara est le théâtre d’un conflit entre les forces gouvernementales et le groupe armé Fano depuis août 2023. La situation dans l’est de l’Amhara s’est encore dégradée fin septembre, lorsqu’une brusque escalade des hostilités dans le nord de la province du Wollo a fait de nombreuses victimes, donné lieu à la capture de combattants et entraîné d’autres graves conséquences humanitaires.
Ces six derniers jours, en réaction, le CICR a rapidement déployé deux équipes dans les villes de Lalibela et Woldiya et leurs environs, afin de distribuer des médicaments et des fournitures à six structures de santé, et notamment suffisamment de matériel chirurgical pour traiter 250 blessés graves. Le 8 octobre, le CICR a évacué 16 personnes grièvement blessées qui nécessitaient des soins médicaux d’urgence. Les soldats ont été confiés au CICR par les Fano à travers la ligne de front et transportés jusqu’à la ville de Woldiya, où ils ont été transférés aux forces gouvernementales. Le 9 octobre, les employés du CICR ont également rendu visite à des prisonniers détenus par les Fano dans le nord du Wollo.
« De nombreuses personnes ont été tuées ou blessées dans le nord du Wollo ces derniers jours, a déclaré Martin Thalmann, chef de l’équipe du CICR à Lalibela, de retour des zones durement touchées de Kulmesk et Muja. Le personnel des centres de santé locaux a pris en charge les combattants et les civils blessés avec des ressources limitées. Seize détenus grièvement blessés devaient être évacués en urgence afin d’être opérés, et pour cinq d’entre eux, chaque heure comptait. »
Le CICR a également fourni une assistance médicale de base aux centres de santé de Kulmesk et de Muja, et prévoit d’intensifier cette aide dans les jours à venir, au vu des pénuries aiguës que ces centres rencontrent.
Le CICR a rendu visite à des combattants capturés par les Fano afin d’évaluer leurs conditions de détention et les traitements qu’ils reçoivent, ainsi que pour rétablir le contact avec des membres de leurs familles. Cette visite a été menée dans un lieu reculé du nord du Wollo par six délégués du CICR, conformément aux modalités établies de longue date par l’organisation pour les visites en détention partout dans le monde.
Étant donné les conséquences des hostilités dans la zone, le CICR a également donné du matériel chirurgical, d’autres fournitures médicales et des médicaments à l’hôpital de Woldiya, ainsi qu’à des employés des structures de santé de Kobo et de Tekulashe, plus au nord. Un don similaire est prévu pour l’hôpital de Lalibela.
« Il ne faut pas oublier les communautés des zones les plus touchées, explique Martin Thalmann. En raison de l’insécurité, l’accès aux soins de santé, à l’éducation ou aux transports est limité pour les habitants de zones reculées. Dans les zones les plus touchées par les affrontements récents, il est impossible d’aller au marché et d’effectuer les récoltes. Certaines personnes ont fui vers d’autres villages. »
Les parties au conflit armé qui sévit dans l’Amhara doivent respecter le droit international humanitaire. Ces règles protègent les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostilités. Cela comprend les civils et les personnes capturées ou blessées, qu’il s’agisse de civils ou de combattants.
Le CICR poursuivra son intervention d’urgence dans le nord du Wollo et dans d’autres zones de l’Amhara en fonction des besoins. Il prévoit d’intensifier son soutien à l’hôpital de Woldiya en offrant des services de réadaptation physique à des patients grièvement blessés afin de contribuer à leur rétablissement.
Conformément à son mandat et au droit international humanitaire (DIH), le CICR a signifié aux deux parties sa volonté de servir d’intermédiaire neutre dans le cadre de futures libérations d’otages ou d’autres opérations de part et d’autre des lignes de front.
À propos du CICR
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation neutre, impartiale et indépendante dont le mandat strictement humanitaire découle des Conventions de Genève de 1949. Il porte assistance aux personnes touchées par un conflit armé ou d’autres situations de violence partout dans le monde, mettant tout en œuvre pour améliorer leur sort et protéger leur vie et leur dignité, souvent en collaboration avec ses partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Informations complémentaires :
Zewdu Ayalew, ICRC Ethiopia, zayalew@icrc.org, +251 944 101 700,
Mateo Jaramillo Ortega, ICRC Nairobi, mjaramillo@icrc.org, +254 716 897 265