Noura vit avec son mari Mohammed et leurs six enfants dans le camp de réfugiés d’Al-Shati. La famille n’a pas de quoi s’acheter une nouvelle canalisation pour améliorer son raccordement au système public d’approvisionnement en eau.
Noura vit avec son mari Mohammed et leurs six enfants dans le camp de réfugiés d’Al-Shati. La famille n’a pas de quoi s’acheter une nouvelle canalisation pour améliorer son raccordement au système public d’approvisionnement en eau.
Une fois par semaine, la famille reçoit de l’eau courante et en remplit une citerne de 500 litres. L’eau est si salée qu’elle ne peut servir qu’au ménage et à la lessive.
Diana a 13 ans. Chaque jour, à la sortie de l’école, elle et son petit frère Moussa se rendent à une mosquée voisine pour y chercher de l’eau pour leur famille.
Nombreux sont ceux qui achètent de l’eau potable à des vendeurs privés, mais la famille de Diana ne peut pas se le permettre. Certains habitants de Gaza dépensent jusqu’à un tiers de leurs revenus en eau.
D’après une étude, plus d’un quart des maladies signalées à Gaza sont dues à la mauvaise qualité de l’eau et au manque d’accès à cette ressource. Si les tendances actuelles se poursuivent, les sinistres prévisions faisant craindre une crise de santé publique liée à l’eau en milieu urbain densément peuplé pourraient devenir une tragique réalité.
Un ouvrier d’un puits public dans le secteur de Rafah.
La mauvaise qualité et le haut degré de salinité de l’eau a des effets catastrophiques sur la production agricole. Certaines cultures traditionnelles comme le concombre et la pastèque nécessitent de grandes quantités d’eau douce. Aujourd’hui, le seul moyen de continuer à les produire est de collecter l’eau de pluie. Pour compenser la quantité limitée de terres agricoles disponibles et leur qualité médiocre, les agriculteurs ont souvent recours aux pesticides chimiques en quantité excessive, ce qui contribue à la pollution des sources d’eau.
Selon la Banque mondiale, l’agriculture consomme environ 60-65 % de l’eau de Gaza, qui compte plus de 4 600 puits agricoles, dont presque la moitié ont été creusés en l’absence de tout contrôle et de toute réglementation.
La mer est un lieu de vie central à Gaza. Le secteur de la pêche est essentiel pour l’économie. La plage est le seul lieu ouvert où les Gazaouis appauvris, confinés à une minuscule bande de terre et vivant sans cesse dans la peur d’une nouvelle guerre, se rendent pour le plaisir.
D’après une étude, en raison de la pénurie d’électricité et de la défaillance du système d’assainissement, plus de 108 000 mètres cubes (l’équivalent de 43 piscines olympiques) d’eaux usées peu ou mal traitées se déversent chaque jour dans la mer Méditerranée à Gaza.
Du fait d’un approvisionnement en électricité limité, la station de traitement des eaux usées de Rafah ne peut fonctionner à plein régime. Une des canalisations fuit et ne peut être réparée par manque de pièces de rechange. Les restrictions sévères imposées à l’importation de marchandises à Gaza compromettent le bon fonctionnement des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement.
Le CICR aide les services des eaux de Gaza à améliorer et à réparer des infrastructures essentielles. Il apporte un soutien aux agriculteurs dans le cadre de projets de récupération des eaux de pluie et en leur fournissant des variétés de semences améliorées plus résistantes à la salinité et moins gourmandes en eau.
À mesure de l’intensification des violences à la frontière avec Israël, Gaza est devenue le centre d’attention des médias internationaux. Dans le même temps, loin des caméras de télévision qui couvrent les événements 24 heures sur 24, une autre crise majeure se déroule presque en silence. Pourtant, elle aussi a le pouvoir de tuer.
Les restrictions sévères imposées à la circulation des personnes et des marchandises par Israël et l’Égypte, les divisions entre factions palestiniennes, la rapide croissance de la population, la dégradation des infrastructures, et la pénurie chronique d’énergie, contribuent toutes à la situation affligeante à laquelle se trouvent confrontés les deux millions d’habitants de la bande de Gaza (365 km2). Près de 97 % de l’eau courante est impropre à la consommation humaine en raison de la pollution par les eaux usées ou d’un niveau élevé de salinité ; on pompe dans les sols trois fois plus d’eau que l’aquifère ne peut naturellement en produire ; et plus de 100 millions de litres d’eaux usées peu ou mal traitées se déversent chaque jour dans la mer Méditerranée.