Mali : j’ai perdu un bras, mais je suis vivant !
Al Hadder est un jeune de 22 ans. Originaire de la commune de Soni Ali Ber, dans le cercle de Gao, il décide un jour de s’installer à Kidal où il espère gagner un peu plus d’argent en exerçant son métier de soudeur. Deux mois plus tard, son rêve se brise.
« Ça s’est passé un matin de mai 2014, le jour même de la reprise des combats entre l’armée malienne et les groupes armés », nous explique Al Hadder. A la faveur d’une courte accalmie observée dans la ville, les habitants de Kidal étaient sortis de chez eux pour se ravitailler. Al Hadder en faisait partie : « Je suis retourné à mon atelier ; je voulais gagner un peu d’argent pour acheter de quoi me nourrir ».
« Chacun vaquait à ses activités quand les combats ont repris », dit Al Hadder. Le jeune homme a immédiatement décidé de fermer son atelier et de retourner se mettre à l’abri dans sa maison. Pendant qu’il s’affaire à fermer les portes de son atelier, il est atteint par une balle perdue. « J’ai été touché à l’épaule droite ».
Transporté immédiatement au centre de santé de Kidal par des personnes de bonne volonté, le jeune homme y reçoit les premiers soins. Il est ensuite transféré à l’hôpital régional de Gao où il est pris en charge par l’équipe chirurgicale du CICR.
La vie du jeune homme est en danger ; son bras est presque gangréné. À l’issue du diagnostic, une seule solution s’impose : « Nous n’avions pas d’autre choix que de lui proposer une amputation, explique Aly Ouattara, chef du projet du CICR à l’hôpital de Gao. Après concertation et accord du patient et de sa famille, nous lui avons amputé le bras droit ».
Aujourd’hui, Al Hadder va beaucoup mieux. Il a quitté l’hôpital et poursuit ses soins en ambulatoire. « Maintenant, je n’ai plus peur, je sais que je vais guérir. Dès mon arrivée à l’hôpital, j’ai été bien accueilli et bien soigné. Je remercie le CICR de m’avoir sauvé la vie, dit le jeune homme. J’ai perdu un bras, mais je suis vivant. Je reste optimiste et j’espère reprendre une activité dès que possible ».
Une fois les plaies bien cicatrisées, le CICR verra si le jeune homme peut bénéficier de son programme de réadaptation physique. Il pourrait ainsi récupérer une certaine autonomie, grâce à des soins de kinésithérapie et un appareillage adapté.
L’hôpital régional de Gao, l’un des deux établissements médicaux les plus importants de la région, bénéficie du soutien d’une équipe médicale du CICR, spécialisée dans la prise en charge des blessés de guerre. Cette équipe est composée de médecins généralistes, d’un chirurgien, d’un anesthésiste, d’infirmiers, d’une sage-femme et d’un responsable de la pharmacie que le CICR a installée et qu’il ravitaille régulièrement en médicaments.