République centrafricaine: une famille réunie après cinq années de séparation
En 2013, le conflit armé en République centrafricaine a provoqué le déplacement de milliers de personnes tant dans le pays même que vers les pays limitrophes, provoquant des séparations entre les membres d'une même famille.
Lorsque les violences ont commencé en 2013, Abdoulaziz Baba Al Hadji avait 7 ans et se trouvait dans le village de Lambi avec son grand-père, Alim Kognol. Ils ont fui le village pour se réfugier au Tchad, pays voisin de la Centrafrique.
Les parents de l'enfant, qui vivaient dans un autre village, ont aussi dû fuir sans savoir ce qu'étaient devenus leur fils et son grand-père. Malheureusement, le père a été tué en cours de route. La mère d'Abdoulaziz, elle, a pu atteindre Boda où se trouvait le reste de la grande famille. Une fois le calme revenu, la mère a pu obtenir des premières nouvelles quand des personnes retournées du Tchad lui ont appris que son père et de son enfant étaient dans un camp de réfugiés. Elle a reçu le numéro de téléphone de son père mais n'a pas osé le contacter.
« Je ne pouvais pas supporter l'émotion de parler avec mon père alors que je le croyais déjà mort. Ma grande sœur a eu le courage de parler avec lui et avec mon fils, par téléphone ».
Le 4 novembre 2017, la mère de l'enfant a approché une équipe CICR en mission à Boda pour expliquer l'histoire de la séparation et la situation de l'enfant et de son grand-père au Tchad, afin de leur demander d'entamer des recherches. Les informations ont été envoyées à la Délégation du CICR de N'djaména qui a entamé les recherches avec la Croix-Rouge du Tchad. Grâce aux efforts des volontaires, le grand-père et l'enfant ont pu être localisés.
Le 28 novembre 2018, après cinq ans de séparation, toute la famille s'est enfin retrouvée. La maman d'Abdoulaziz Baba Al Hadji était très émue de revoir son fils et son père.
« Mon fils est mon seul espoir, vraiment, je suis soulagée de le revoir. Je remercie le CICR qui nous a beaucoup aidés durant tout le processus de recherche, sans nous demander un seul franc. Maintenant qu'il est de retour, je vais me battre pour son éducation, il est mon avenir. Nous sommes aussi ravis de revoir notre papa. Que le CICR continue d'apporter son appui qui est vraiment capital pour les familles séparées ».
Lors de conflits et de catastrophe, des familles peuvent se trouver plongées dans l'angoisse de ne pas savoir ce qu'il est advenu d'un proche. Le CICR et la Croix-Rouge centrafricaine organisent le retour de plusieurs dizaines d'enfants séparés de leurs proches par le conflit en Centrafrique.
« De janvier à novembre 2018, 27 enfants non accompagnés et personnes vulnérables ont été réunifiés avec leur famille. » selon Delphine Marcé, Coordinatrice du département Protection.