Soudan du Sud : faits et chiffres mars 2015 - distribuer de la nourriture aux plus vulnérables

24 avril 2015

Un résumé des activités du CICR au Sud Soudan de mi-décembre 2013, début de la crise, à la fin mars 2015. Le thème du mois : distribuer de la nourriture aux plus vulnérables.

Alors que le conflit au Soudan du Sud entre dans sa deuxième année, le CICR et la Croix-Rouge du Soudan du Sud s'emploient sans relâche à porter assistance aux centaines de milliers de personnes touchées. Leurs activités consistent notamment à :

  • prendre en charge les blessés par arme en leur prodiguant des soins et en pratiquant des interventions chirurgicales, et fournir du matériel et un appui technique et logistique aux structures médicales locales ;
  • distribuer des vivres et des articles ménagers de première nécessité aux personnes déplacées et aux autres personnes touchées par le conflit et la violence armée, et vacciner leur bétail ;
  • assurer un approvisionnement en eau potable et améliorer les systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement ;
  • rétablir le contact entre les membres de familles dispersées par le conflit, en aidant notamment les enfants à retrouver leurs proches.

En raison des déplacements, de l'insécurité, des inondations et de bien d'autres facteurs, de nombreuses personnes au Soudan du Sud peinent à se nourrir faute de pouvoir cultiver ou se procurer des aliments de base. Pour lutter contre l'insécurité alimentaire et répondre aux besoins nutritionnels de la population, le CICR et la Croix-Rouge du Soudan du Sud distribuent des vivres dans plusieurs régions parmi les plus touchées par le conflit.

En plus de fournir une assistance alimentaire, la Croix-Rouge du Soudan du Sud aide les communautés à se prendre en main en fournissant aux familles des semences, des outils et du matériel de pêche pour leur permettre de subvenir à leurs besoins en nourriture de manière durable. Alors que la saison des pluies approche, le CICR fait tout son possible pour porter assistance aux personnes qui risquent de ne plus pouvoir accéder aux marchés en raison de la détérioration de l'état des routes.

Le CICR distribue des « paniers alimentaires » destinés à couvrir les besoins nutritionnels essentiels. Chaque panier comprend généralement un assortiment de denrées de base, du sorgho et des haricots par exemple, ainsi qu'une petite réserve de sucre, de sel et d'huile de cuisine.

Le panier contient assez de nourriture pour couvrir les besoins essentiels d'une famille de six personnes pendant un mois ; sa composition et la quantité de chaque produit alimentaire fourni peuvent être adaptées au fil du temps en fonction de l'évolution des besoins.

Pendant les prochains mois, qui correspondent à la période de soudure, l'insécurité alimentaire risque de s'accentuer. Pendant cette période, de nombreux ménages sont confrontés à une pénurie de nourriture car les réserves issues de la récolte précédente sont épuisées, et il est encore trop tôt pour commencer la récolte de l'année suivante. Le CICR continuera de distribuer des paniers alimentaires pendant cette période en fonction des besoins, en y ajoutant un nouveau produit : le Super Cereal. Il s'agit d'une farine enrichie à base de céréales destinée aux enfants de moins de 5 ans, qui, d'après une série d'études menées par le CICR, sont les premières victimes de la malnutrition. Le Super Cereal est un complément alimentaire essentiel qui contribue à prévenir la malnutrition chez les jeunes enfants et favorise leur croissance.

Outre la distribution du Super Cereal, il est important d'expliquer aux familles les bienfaits de ce complément alimentaire. Au moyen d'annonces et d'un feuilleton radiophoniques, mais aussi de séances d'information au sein des communautés, le CICR explique ce que contient le Super Cereal, qu'il s'agit d'un produit destiné aux jeunes enfants et comment il se prépare. À ce jour, près de 2 000 mères ont participé à ces séances de démonstration et d'information collectives, qui sont l'occasion d'échanger des conseils utiles sur la préparation du Super Cereal, de mettre en avant ses bienfaits pour les jeunes enfants et de promouvoir les bonnes pratiques d'hygiène.

Le CICR continue par ailleurs de venir en aide aux personnes déplacées et aux autres personnes touchées par le conflit dans tout le pays.

Il entretient un dialogue confidentiel avec les différentes parties au conflit, et leur rappelle constamment qu'elles ont l'obligation, en vertu du droit international humanitaire, de respecter les civils et toutes les personnes qui ne prennent plus part aux hostilités.

L'institution adapte en permanence ses capacités logistiques pour parvenir à distribuer aussi rapidement que possible des vivres et des articles essentiels à la population sud-soudanaise qui se trouve dans un immense dénuement.

Le CICR travaille en partenariat avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud. Son action est complétée par les activités que déploient la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et plusieurs Sociétés nationales partenaires.

Depuis le début de la crise en décembre 2013, le CICR a conduit diverses opérations.

Dans le domaine de la santé, le CICR a :

  • pratiqué plus de 5 400 interventions chirurgicales dans 15 structures médicales locales ;
  • pris en charge plus de 2 600 personnes handicapées dans trois centres de réadaptation physiques gérés ou soutenus par le CICR ;
  • fourni du matériel médical à 52 postes de premiers secours et autres structures médicales.

Les équipes de la Croix-Rouge du Soudan du Sud ont largement contribué à la prise en charge des patients ; elles ont posé au total plus de 17 000 pansements.
Pour venir en aide aux personnes déplacées et aux autres personnes touchées par le conflit, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud, a :

  • distribué plus d'un million de rations alimentaires pour un mois, dans le cadre d'une aide régulière dont ont bénéficié plus de 150 000 personnes, dans les zones les plus touchées des États des Lacs, de l'Unité, du Haut-Nil, de Warrap, du Jonglei, du Bahr el Ghazal occidental, du Bahr el Ghazal septentrional, de l'Équatoria occidental et de l'Équatoria central ;
  • distribué des articles ménagers de première nécessité à plus de 502 000 personnes à travers le pays, dont 115 000 avaient déjà reçu une aide du CICR ;
  • assuré l'approvisionnement en eau potable de plus de 330 000 personnes déplacées et membres des communautés d'accueil en remettant en état 345 installations d'approvisionnement en eau – tels que des pompes manuelles et des bassins de rétention – dans les zones touchées par le conflit dans les États du Jonglei, du Haut-Nil, d'Unité, de l'Équatoria central, de l'Équatoria oriental, du Bahr el Ghazal occidental et du Bahr el Ghazal septentrional ;
  • lancé divers nouveaux projets – notamment la construction d'installations sanitaires pour quelque 20 000 personnes à Mingkaman et dans le comté de Fashoda, l'installation d'unités de traitement de l'eau de secours pour approvisionner 120 000 personnes à Torit, Lul et Kodok, et la construction de latrines supplémentaires à Kodok pour quelque 3 500 personnes – pour limiter les risques d'épidémies de maladies d'origine hydrique (telles que le choléra) avant la prochaine saison des pluies.

Pour aider les communautés à redevenir autonomes et à se prémunir contre les risques de pénurie de nourriture, le CICR a :

  • distribué des semences et/ou des outils à plus de 387 000 personnes – la majorité d'entre elles ayant reçu les deux – pour leur propre production, et fourni des assortiments de matériel de pêche à plus de 170 000 personnes pour leur permettre d'assurer leur subsistance ;
  • vacciné plus de 548 000 têtes de bétail et soigné près de 90 000 animaux au profit de plus de 240 000 personnes dans différentes régions des États du Bahr el Ghazal septentrional, des Lacs, du Haut-Nil, d'Unité, du Jonglei et de l'Équatoria central ;
  • formé 253 agents communautaires de santé animale et fourni à 146 d'entre eux des kits contenant des médicaments et des outils de travail.

Dans le cadre de ses visites dans les lieux de détention, le CICR a aidé les autorités détentrices à appliquer les normes internationales et à faire face aux situations d'urgence. Il a en particulier :

  • visité plus de 8 200 personnes privées de liberté dans différents lieux de détention ;
  • entrepris des travaux de réparation dans les prisons de Juba, d'Aweil et de Wau qui amélioreront les conditions de détention de quelque 1 000 détenus.

Pour aider les membres de familles dispersées par les violences à rétablir le contact entre eux, le CICR et la Croix-Rouge du Soudan du Sud ont :

  • organisé avec succès plus de 18 400 contacts par téléphone entre des membres de familles dispersées et permis l'échange de plus de 1 800 messages Croix-Rouge contenant des nouvelles familiales ;
  • enregistré 112 enfants non accompagnés se trouvant sur le territoire du Soudan du Sud ;
  • permis à plus de 50 enfants et autres personnes vulnérables de retrouver leur famille.

Pour mieux faire connaître et respecter le droit international humanitaire (DIH), le CICR a :

  • formé et sensibilisé au DIH plus de 2 200 membres des forces armées, membres de groupes armés et autres porteurs d'armes.

Comité international de la Croix-Rouge
Délégation au Soudan du Sud
Ministries Road Amarat, Juba
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