Soudan du Sud : survivre à la vague de violence et se prémunir contre le choléra

19 août 2016
Soudan du Sud : survivre à la vague de violence et se prémunir contre le choléra
Station de traitement des eaux du CICR, Lologo, Juba, Soudan du Sud. Un volontaire de la Croix-Rouge du Soudan du Sud formé par le CICR prépare des produits pour traiter l’eau et la rendre potable. CC BY-NC-ND / CICR / Alyona Synenko

La vague de violence dont Juba a été le théâtre en juillet dernier a contraint de nombreuses personnes à abandonner leur foyer. Au cours de leur fuite, beaucoup ont été blessées ou tuées. Les pillages et l'insécurité ont paralysé la vie économique, entraînant une importante hausse des prix des denrées de base auxquelles beaucoup de gens n'ont plus eu accès. Au même moment, une nouvelle flambée de choléra est venue s'ajouter aux épreuves que la population peine déjà à surmonter.

De quelle manière le conflit armé limite-t-il l'accès des habitants de Juba à l'eau potable ?

À Juba le réseau de distribution d'eau ne dessert pas tous les quartiers et la population dépend en grande mesure de l'eau acheminée par camion-citerne. Or, en raison de l'insécurité qui prévaut, certaines zones restent difficiles d'accès, ce qui fait que l'approvisionnement en eau est aujourd'hui erratique. Lorsque la violence a éclaté, beaucoup d'habitants se sont enfuis, et les personnes déplacées ont actuellement beaucoup de peine à accéder aux services les plus essentiels. Les destructions et les pillages mettent aussi à rude épreuve des infrastructures déjà fragiles. Un certain nombre de réservoirs qui servaient au stockage de l'eau ont été endommagés par des balles perdues, alors que d'autres ont été volés.

Quels sont les répercussions de la pénurie d'eau sur la santé publique ?

Il y a un lien direct entre pénurie d'eau et recrudescence des maladies d'origine hydrique comme le choléra. À ce jour, environ un millier de cas ont été signalés en relation avec cette nouvelle flambée de la maladie. Sans eau, les gens sont incapables d'avoir une hygiène convenable, ce qui finit par avoir des répercussions sur la santé. Quant aux hôpitaux et aux centres de santé, s'ils ne sont plus approvisionnés correctement, ils cessent inévitablement de fonctionner.

Dans une telle situation, comment le CICR vient-il en aide à la population ?

Immédiatement après le début des affrontements, nous nous sommes empressés de mettre en place une station de traitement des eaux à Lologo, ce qui nous a permis de commencer à produire de l'eau potable que nous acheminons vers les sites où se rassemblent les déplacés et vers les structures médicales. Il n'est pas rare que des événements comme ceux qui se sont produits à Juba soient suivis d'une flambée de choléra ; cela arrive même presque chaque année. Aujourd'hui, la station de traitement du CICR produit plus de 400 000 litres d'eau potable par jour, ce qui est essentiel si l'on veut empêcher que le choléra ne se propage davantage.

Nous avons également installé des points de distribution d'eau dans des zones à haut risque de choléra des environs de Juba. Nous travaillons en étroite collaboration avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud, dont les volontaires aident à gérer la station et les points de distribution. Ils font en outre du porte-à-porte pour dire aux gens de se laver les mains et de n'utiliser que de l'eau traitée pour éviter que la maladie ne se propage.