Soudan du Sud : la richesse, c'est le bétail, pas l'argent

  • Depuis 30 ans, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) met en œuvre des projets de soutien à l’élevage pour atténuer les risques d’épidémies, de transmission de parasites, de blessures et de problèmes de santé, qui nuisent à la production et à la reproduction animales. Ces risques sont accentués par des décennies de conflit armé qui continuent d’affaiblir les services vétérinaires au Soudan du Sud.
    CC BY-NC-ND / CICR / Etienne Gaboreau
  • Le CICR œuvre auprès de communautés dans tout le Soudan du Sud. L’une d’entre elles est la tribu nomade des Fallatas. « Nous nous vêtissons ainsi pour des raisons esthétiques, car cela fait partie de notre culture », explique Kadija, une ancienne de la tribu, à laquelle appartiennent également Halima et Yeda. Cette communauté nomade se déplace avec ses bovins, ses moutons et ses chèvres.
    CC BY-NC-ND / CICR / Mari Aftret Mortvedt
  • « Au Soudan du Sud, ne pas avoir de bétail revient à ne pas être considéré comme un être humain, à ne pas être sud-soudanais », explique Joseph Tongun Philimon, vétérinaire au CICR. Un bétail sain permet par ailleurs d’apaiser les tensions entre tribus : quand, par exemple, un troupeau tombe malade, il met en péril la santé et le bien-être de telle ou telle communauté.
    CC BY-NC-ND / CICR / Etienne Gaboreau
  • Le CICR vaccine et traite le bétail, car ce dernier a trois fonctions. La première est financière. Le bétail peut en effet être considéré comme une ressource financière stable et un « compte bancaire mobile ». La plupart des gens élèvent du bétail et vendent leurs bêtes pour couvrir des frais essentiels, comme les frais de scolarité, ou acheter de la nourriture. La deuxième fonction est sociale. Au Soudan du Sud, un mariage implique forcément une dot, dont le montant peut aller d’une dizaine à une centaine de têtes de bétail. La troisième fonction est alimentaire, puisque de nombreux enfants sont nourris au lait de chèvre.
    CC BY-NC-ND / CICR / Mari Aftret Mortvedt
  • Osman Bello raconte : « Nous sommes familiarisés avec les différentes maladies depuis notre enfance, car nous nous sommes toujours déplacés avec les bêtes. Les interventions du CICR nous ont donc beaucoup intéressés, car les traitements proposés concernaient des maladies que nous connaissions déjà. Il faut savoir que les bêtes en bonne santé produisent plus de lait. »
    CC BY-NC-ND / CICR / Mari Aftret Mortvedt
  • Un bétail en bonne santé permet aux communautés de continuer de subvenir à leurs besoins. « Dans un pays où les dynamiques de conflit sont aussi nombreuses, l’avantage du bétail, par rapport aux cultures, c’est de pouvoir l’emmener avec soi », indique Ada Jacobsen, spécialiste de l’élevage au CICR. Des éleveurs regroupent leur bétail dans une zone de vaccination lors d’une campagne organisée par le CICR dans les monts Maruwa, sur l’ancien territoire de l’État du Jonglei.
    CC BY-NC-ND / CICR / Etienne Gaboreau
  • « Il est important de vacciner les bêtes afin qu’elles aient le temps de s’engraisser. On voit bien la différence sur les bêtes vaccinées : leur pelage est plus beau et plus brillant. C’est une bonne chose qu’elles puissent recevoir un traitement », explique Hawa Ahmad tout en installant son lit pour la nuit dans la tente qu’elle partage avec deux autres personnes.
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05 juin 2018

Au Soudan du Sud, dans un contexte de violence et de déplacements forcés, la majorité de la population est largement dépendante de l'élevage de bovins, ovins et caprins pour sa subsistance. Il est essentiel de maintenir le bétail en vie et en bonne santé.