
Tchad : Mikaïla et Bouba retrouvent leurs proches après cinq ans de séparation
Avant que le conflit n'éclate en République centrafricaine, Mikaïla et Bouba vivaient à Bozoum, leur village natal. En août 2014, les violences les ont contraints à fuir leur pays en direction du Cameroun. Issa Abdoulaye, lui, trouve refuge au Tchad. La famille était séparée.
À Gbiti, une localité camerounaise frontalière de la RCA, Mikaïla et Bouba - respectivement 10 et 11 ans - trouvent un premier tuteur qui prend soin d'eux. Peu de temps après, ce dernier décède. De nouveau livrés à eux-mêmes, ils vont errer pendant plusieurs mois dans la rue et dans des villages entre le Tchad et le Cameroun. Par chance, ils croisent une connaissance de leur père et oncle qui les récupère et les amène avec lui au camp de Kentzou au Cameroun.
Pendant ce temps, Issa Abdoulaye était sans aucune nouvelle des enfants. Il n'avait pas la moindre information sur leur position géographique. Toutes ses tentatives de les retrouver étaient sans succès. Impuissant, il ne perdait pourtant pas espoir.
Pendant tout ce temps de séparation, j'invoquais Dieu pour que rien de grave n'arrive à mes enfants
Où étaient Mikaïla et Bouba ? Avaient-ils survécu ? Etaient-ils en bonne santé ? Autant de questions sans réponses que se posait Issa Abdoulaye, pendant cinq ans.
En avril 2017, Mikaïla et de Bouba croisent un volontaire de la Croix-Rouge camerounaise qui expliquait le service de rétablissement des liens familiaux (RLF) de la Croix-Rouge. Ils lui font part de leur souhait de retrouver leur père et oncle, Issa Abdoulaye. Ils sont ainsi enregistrés puis, par la suite, un travail de recherche de longue haleine a été fait au Tchad pour retrouver Issa, le père, au site de Kobiteye.
Le 9 avril 2019, deux ans après le lancement des recherches, Mikaïla et Bouba retrouvent Issa grâce à la coordination entre les délégations du CICR au Tchad et au Cameroun.
Pleurs et cris de joie ont rythmé les retrouvailles de la petite famille séparée depuis cinq longues années.
Mes enfants sont bien portants et je vais maintenant m'occuper d'eux.
Pour Mikaïla et Bouba, heureux de retrouver leurs proches, la première préoccupation est de retourner sur les bancs de l'école, malgré les conditions assez difficiles sur le site de Kobiteye.
Depuis début 2018 au Tchad, le service de rétablissement des liens familiaux du CICR a facilité 76 209 appels téléphoniques de nouvelles à caractère familial, grâce à la collaboration des volontaires de la Croix-Rouge du Tchad répartis dans 19 antennes téléphoniques et a opéré à la réunification familiale de 40 personnes dont 13 au Tchad, 16 en RCA, 6 au Nigéria 3 au Niger et 2 au Cameroun.