Servir Dieu et César : le personnel religieux et sa protection en cas de conflit armé
31-03-2004 Article, Revue internationale de la Croix-Rouge, 853, de Stefan Lunze
L’aide spirituelle joue un rôle important et très particulier lorsque les conditions de vie sont difficiles, surtout en temps de guerre. Stefan Lunze étudie le contexte historique de la protection dont jouit le personnel religieux en cas de conflit armé. Il analyse la fonction que remplissent les aumôniers et la protection juridique dont ils bénéficient en vertu du droit humanitaire contemporain. L’auteur examine en outre, à travers certains exemples concrets, la question de la neutralité du personnel religieux.
Les ministres du culte remplissent, dans les situations de conflit armé, une fonction particulière qui leur a valu non seulement de la reconnaissance, mais aussi une protection juridique. Cette protection, qui trouve son origine dans le droit religieux, est maintenant consacrée par le droit international séculier. Le personnel religieux attaché aux forces armées et exclusivement voué à son ministère doit être respecté et se voit accorder une protection spéciale en cas de conflit armé. Cet article examine le statut juridique actuel des aumôniers lorsqu’ils apportent une aide spirituelle aux combattants et aux prisonniers de guerre. L’auteur compare la protection dont ils jouissent à celle dont bénéficient les ministres du culte dans la société civile et évoque la possibilité de fusionner l’exercice du culte dans un contexte militaire avec celui du culte civil pour que les uns et les autres bénéficient d’une protection équivalente. Il analyse par ailleurs la fonction spécifique qu’exerce le personnel religieux dans les situations de conflit armé, son caractère religieux ainsi que les développements récents en matière d’aide spirituelle non confessionnelle. Il traite enfin des limites que le personnel religieux doit respecter pour préserver sa neutralité et de la situation particulière du personnel religieux exerçant son ministère auprès des personnes détenues à Guantanamo.