Rwanda : une jeune fille et sa grand-mère enfin réunies !

12-05-2009 Éclairage

Après plus de dix années d’une longue et douloureuse séparation d’avec sa famille, une jeune fille a enfin retrouvé sa grand-mère grâce à un communiqué radio lancé par le CICR.

     

     
   
    Depuis 1994, environ 14 350 enfants rwandais ont été réunis avec leur famille grâce au CICR.
    Ces dernières années la situation dans la région a malheureusement provoqué de nouvelles séparations d’enfants d’avec leur famille.

Depuis 2005 :
   
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  • 383 enfants rwandais non accompagnés d’un membre adulte de leur famille ont été enregistrés par le CICR.
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  • 604 enfants, dont plusieurs enregistrés avant 2005, ont été réunis avec leur famille.
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  • 361 autres cas sont en cours de traitement.
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    En 2002 le CICR a conclu un partenariat avec la Croix-Rouge Rwandaise grâce auquel plus de 17 000 Messages Croix-Rouge (MCR) ont été distribués et plus de 9 000 collectés depuis 2006.

    En 2008, le CICR et la Croix-Rouge Rwandaise ont poursuivi leur collaboration, afin notamment de renforcer leur capacité à collecter et distribuer les MCR et pour une recherche plus efficace des membres de familles séparées par la guerre.      
           
Durant la guerre de 1994 au Rwanda, Musabye*, une petite fille de trois ans, a été séparée de ses proches, puis accueillie et hébergée par une famille en République Démocratique du Congo (RDC), où elle a vécu comme réfugiée. En 1996, elle est rentrée au Rwanda avec sa famille d'accueil, mais ne possédait pas suffisamment d’information pour retrouver les siens.

Aujourd'hui Musabye est âgée de 17 ans et est détenue dans une prison au Rwanda. Elle a enfin pu retrouver sa grand-mère grâce aux recherches entreprises par le CICR.

 

   
    ©CICR / U. Meissner / RW-D-00041-05      
   
    Kigali. Diffusion de photos d'enfants non accompagnés à la recherche de leurs parents.      
         

Tout a commencé en avril 2008, lorsque Musabye s'est entretenue avec une déléguée du CICR qui visitait la prison. Musabye a exprimé son souhait de retrouver les membres de sa famille et a transmis les quelques données en sa possession (les noms de ses parents et de son ancienne commune d'origine).

Malgré le peu d’information, le CICR s’est lancé dans la recherche de la famille de la jeune fille. La méthode retenue, considérée comme la plus efficace dans ce cas, est la recherche familiale par l’entremise des médias. Les chaînes des radios locales ont donc aussitôt été sollicitées pour diffuser un communiqué de recherche.

Quatre mois plus tard, en août 2008, Anne-Marie, une femme d'environ 70 ans, a contacté le CICR pour faire savoir qu’elle désirait rencontrer cette jeune fille qui recherchait ses parents et dont on diffusait le communiqué à la radio depuis des mois. Et le 11 décembre 2008, Anne Marie a enfin rendu sa première visite à Musabye, qui s’avère être sa petite-fille. Accompagnée d'un employé du CICR, elle a parcouru environ 200 kilomètres pour se rendre au lieu de détention où se trouve la jeune fille.

   

Fatiguée, anxieuse, mais contente de son voyage, Anne-Marie pénètre dans l'enceinte de la prison. Après les formalités d'usage, elle s’installe sur une chaise et attend. Dans le bâtiment d'en face, un garde est allé chercher Musabye dans sa cellule. Quelques minutes plus tard, celle-ci traverse timidement la cour de la prison et se dirige vers le bâtiment principal où l'attend Anne- Marie.

D’emblée Musabye se jette dans les bras de sa grand-mère. Pour la première fois depuis des années elle peut enfin embrasser un être cher. Quant à la grand-mère, l'expression de son visage en dit long sur son émotion. Les deux femmes s'embrassent longuement, puis Anne-Marie se retourne vers l'employé du CICR et le remercie chaleureusement.

Au moment du départ, les deux femmes se regardent dans les yeux pendant de longues minutes sans dire un mot… Puis, Anne-Marie s'exclame : " Quel miracle ! Quelle grâce du bon Dieu ! " . Quand elle retourne dans sa cellule, Musabye se dit impatiente de terminer sa peine, l'année prochaine, pour enfin retourner vivre auprès de sa famille.

  * Nom d’emprunt